Cette semaine, et sans grande surprise, les actualités économiques sont marquées par un sujet qui a frappé le monde de plein fouet et a fait couler beaucoup d’encre (et de larmes) : la guerre Ukraine-Russie. Retour sur les sanctions de l’Union européenne et leur impact sur l’économie russe et mondiale.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un moment fatidique dans l’histoire de l’humanité. Cet événement aura des répercussions très lourdes sur l’économie mondiale, qui venait à peine de se remettre des ravages du coronavirus. Les marchés financiers s’étaient en effet effondrés et le prix du pétrole s’était envolé. Les nations étaient dans l’obligation de dépenser des sommes astronomiques pour renflouer leurs économies.
La guerre enclenchée entre la Russie et l’Ukraine peut même être comparé à la guerre du Yom Kippour de 1973 au Moyen-Orient, qui a eu des conséquences catastrophiques sur le prix du pétrole et sur la santé mondiale de l’économie. Et pour cause, la Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde. les prix du pétrole ont d’ores et déjà bondi. Les investisseurs craignent désormais une rupture de l’approvisionnement en pétrole. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord s’est envolé pour dépasser les 102,75 dollars. Les conséquences politiques et humaines de l’attaque de la Russie sont fatales, ce qui signifie que le monde doit se préparer à de graves répercussions économiques.
1- Exclusion de la Russie du réseau bancaire SWIFT
Un grand nombre de banques russes seront exclues du réseau interbancaire SWIFT. Toutefois, l’UE a pris le soin d’épargner deux établissements financiers liés au secteur des hydrocarbures, dont celui utilisé par le géant du gaz Gazprom. Cela s’explique par la dépendance des États européens au gaz russe, notamment l’Allemagne, qui craignaient de ne plus pouvoir être approvisionné. Cette mesure a pour objectif de pénaliser l’économie russe et d’infliger à Moscou « des coûts qui l’isoleront davantage du système financier international et de nos économies ».
Les mesures contre la Russie vont entrer en vigueur samedi 12 mars, après publication de la décision au Journal officiel de l’UE. Les banques russes concernées par cette décision sont : VTB Bank PJSC, Bank Rossiya, Bank Otkritie, Novikombank, Promsvyazbank PJSC, Sovcombank PJSC and VEB.RF. Ces établissements “sont les premiers concernés par le financement de l’effort de guerre de Moscou en Ukraine », a détaillé un responsable européen, soulignant qu’un quart du volume du système bancaire russe est visé par la mesure. Malgré les lourdes sanctions internationales, Vladimir Poutine n’a pas l’intention de mettre fin à son « opération militaire » jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints.
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2- La Suisse sort de sa neutralité et sanctionne la Russie
Les autorités suisses avaient pourtant hésiter avant d’appliquer ces sanctions à l’encontre de la Russie. L’UE et les États-Unis n’ont pas hésité à mettre une forte pression afin de les pousser à agir rapidement. La majorité des partis politiques, mis à part le parti de droite radicale UDC, dont fait partie le ministre suisse des Finances, exigeait des sanctions plus dures. Par ailleurs, plus de 10 000 personnes ont défilé samedi pour soutenir le peuple ukranien et ont réclamé une prise de position radicales et la mise en place d’actions fortes.
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3- Le rouble en chute libre et la Bourse de Moscou fermée
Suite aux sanctions infligées par la communauté internationale à la Russie, le rouble (monnaie russe), accuse une baisse sur les marchés. Le 27 février, la veille du début de la guerre, le dollar s’échangeait 83,5 au dernier taux officiel. L’euro valait 93,5 roubles. Ce jeudi 2 mars, le dollar s’échangeait à 106,90 roubles, l’euro à 118,48RUB, alors que, lundi 28 février, à la mi-journée, le dollar s’échangeait à 100 roubles et l’euro à 109,4RUB.
Pour ralentir la chute de la devise russe, un plafond a été fixé à intervalle régulier pour arrêter les échanges. En outre, la Banque centrale a porté son taux directeur de 9,5 à 20% lundi matin et a décidé de ne pas ouvrir la Bourse de Moscou lundi, de crainte d’assister à l’effondrement des titres russes. « L’incertitude est énorme », a souligné Alexeï Vedev, analyste de l’institut économique Gaïdar.
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4- La chute des actions et l’effondrement du marché financier
Ce n’était qu’une question de temps avant que Wall Street soit dans le rouge. Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,71% pour le Dow Jones, de 0,87% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,94% pour le Nasdaq. Les Bourses européennes accusent des pertes également. À Paris, le CAC 40 perd 3,27% à 6.441,32 points. À Londres, le FTSE 100 cède 1,15% et à Francfort, le Dax recule de 2,83%, comme le rapporte le site Boursorama.
Les banques centrales ont injecté une grande quantité d’argent sur les marchés financiers ces dernières années pour venir en aide à leur économie et la stabiliser. Toutefois et avec la propagation de la pandémie, les actions avaient déjà baissé. Les banques centrales ne pourront plus se permettre d’injecter de la monnaie s’ils ne veulent pas voir le niveau de stagflation empirer et assister à un ralentissement des bénéfices des entreprises, phénomène qui induirait une baisse du cours des actions. Cela pourrait également avoir pour conséquence la réduction des investissements, ce qui augmenterait le taux de chômage.
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5- La fin des médias russes, RT et Sputnik
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a fait une grande annonce dimanche 27 février : la fermeture de RT et Sputnik. Ce qui signifie que les deux médias d’État russe ont été bloqués au sein de l’Union Européenne. Elle justifie son choix : « ils ne seront plus en mesure de répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la zizanie dans notre Union. »
Les mastodontes de la Tech, à l’image de Meta, ByteDance, Google, Microsoft et même Telegram ont également pris des décisions radicales à l’encontre de ces deux médias. Nick Clegg, vice-président de Meta en charge des affaires mondiales, a souligné « nous restreindrons l’accès à RT et Sputnik dans toute l’UE pour le moment ». Il explique cette décision par les « demandes d’un certain nombre de gouvernements et de l’UE ».
Twitter, quant à lui, promet des actions plus rapides contre la multiplication des fake news sur l’invasion russe et supprime des comptes partageant les mouvements de troupes russes.
We have received requests from a number of Governments and the EU to take further steps in relation to Russian state controlled media. Given the exceptional nature of the current situation, we will be restricting access to RT and Sputnik across the EU at this time.
— Nick Clegg (@nickclegg) February 28, 2022
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