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Guerre en Ukraine : Quid des étudiants en échange et en stage en Russie ?

Les étudiants en échange se retrouvent au coeur du conflit opposant l’Ukraine et la Russie. Alors que les écoles de management n’affichent aucun partenariat avec des institutions ukrainiennes, les élèves qui ont décidé de se former en Russie se retrouvent désormais coincés par la fermeture de l’espace aérien.

 

Cet article sera mis à jour régulièrement pour s’adapter aux dernières actualités

 

Comment les Grandes Écoles abordent-elles ce conflit opposant l’Ukraine et la Russie ? Elles sont déjà nombreuses à avoir pris position sur les réseaux sociaux pour apporter leur soutien aux étudiants et aux enseignants ukrainiens touchés par cette guerre.

Cependant, avant que le conflit n’éclate, plusieurs étudiants avaient été envoyés au sein d’universités partenaires en Russie, que ce soit à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Dans le même temps, plusieurs élèves russes avaient également fait leur arrivée au sein de Grandes Écoles françaises, en échange. Où en sont-ils aujourd’hui ?

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Une surveillance accrue des étudiants en échange en Russie

Aux prémices du conflit, toutes les Grandes Écoles ont mis en place des dispositifs d’écoute des étudiants en échange en Russie. Ils ont été contactés et encadrés pour s’assurer de leur sécurité. Le conflit se déroulant en Ukraine, la plupart des élèves qui ont fait le choix de la Russie sont encore aujourd’hui en sécurité. Des groupes sur Teams ont par exemple été mis en place pour que les étudiants sur place puissent contacter leur école à tout moment.

En outre, la liste des étudiants français qui sont actuellement dans des universités partenaires de cette grande puissance a été transmise au MESRI (ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation). Ils se sont également inscrits sur Ariane, un dispositif du gouvernement destiné aux personnes résidant ou étudiant à l’étranger. Il a pour vocation à prévenir chaque expatrié en cas de problème sur son territoire.

 

Un retour des étudiants prévus par les écoles de commerce

Depuis plusieurs jours, certaines écoles misent sur le rapatriement des étudiants actuellement en échange en Russie. Dès les premiers jours du conflit, l’EM Normandie et ICN Business School ont conseillé fortement à leurs élèves de revenir en France, sans leur imposer ce choix. En parallèle, le vendredi 25 février, le gouvernement français a passé la Russie en territoire orange, ce qui signifie qu’il est déconseillé de se rendre dans ce pays, sauf raison impérative.

Plusieurs écoles, comme HEC Paris ou NEOMA, ont décidé de permettre à leurs étudiants de poursuivre leurs études en Russie, étant donné que la situation est encore calme et sécuritaire dans les grandes villes comme Moscou ou Saint-Pétersbourg. Il est important de noter que ces deux établissements ont été contactés vendredi matin, avant la fermeture de l’espace aérien européen et russe et avant la décision du gouvernement de passer la Russie en territoire orange. C’est également le cas de l’IÉSEG qui précisait, vendredi dernier, n’avoir reçu aucune directive de la Conférence des Grandes Écoles ou du MESRI.

Aujourd’hui, ce lundi 28 février, la CDEFM semblerait s’être positionnée et demande à toutes les écoles de commerce d’inviter leurs étudiants à rentrer en France. À noter qu’il n’y a aucun caractère obligatoire ni pour les étudiants, ni pour les écoles. En outre, la plupart des partenaires universitaires en Russie permet aux élèves de suivre les enseignements à distance.

En effet, la fermeture de l’espace aérien sur tout le continent rend complexes les rapatriements d’étudiants. Vendredi, l’EM Normandie nous indiquait qu’une partie des dix élèves présents en Russie souhaitaient rester sur place. En revanche, la mise en place de sanctions économiques a dû changer la donne puisque l’école nous précise désormais que tous les étudiants souhaitent désormais rentrer en France. Par ailleurs, depuis, l’établissement a imposé à ses étudiants de rentrer. Il semblerait d’ailleurs qu’ils aient réussi à trouver un moyen de revenir en France, soit en prenant un bus jusqu’à un pays frontalier, comme l’Estonie, soit en faisant escale à Dubaï.

Le gouvernement a également mis en place le dispositif PAUSE, permettant l’accueil d’enseignants-chercheurs ukrainiens. Le MESRI s’engage notamment à couvrir les frais d’accueil des trois premiers mois. Les étudiants ukrainiens déjà en France seront également soutenus et accompagnés par le CROUS. Des consultations psys gratuites ont été mises en place. Le gouvernement indique que, s’ils le souhaitent, les élèves russes ou biélorusses peuvent également bénéficier, sur demande, de ces dispositifs.

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Les écoles d’ingénieurs concernées par la guerre en Ukraine

Les business schools ne sont pas les seules à être impactées par la guerre en Ukraine. En effet, les écoles d’ingénieurs ont également noué des partenariats avec des établissements en Russie, mais aussi en Ukraine. C’est notamment le cas de Centrale Lyon qui a noué des accords avec Université nationale Taras Chevtchenko et Kiev Polytechnic University.

Par chance, Richard Perkins, directeur des relations internationales de l’école d’ingénieurs, indique que les étudiants et doctorants en échange à Kiev étaient rentrés avec le début de la guerre, pour les vacances, et ne sont donc pas retournés en Ukraine depuis. En revanche, l’une des étudiantes accueillies par Centrale Lyon, dans le cadre d’un échange, était retournée voir sa famille, en Ukraine. Si elle s’est tout d’abord retrouvée coincée au sein du pays, Richard Perkins rassure en disant qu’elle a pu en sortir.

Quelques étudiants de l’ENISE (école interne à Centrale Lyon) se trouvaient en Russie et l’établissement a rapidement décidé de les faire revenir en France. Ils ont pu contourner l’absence d’avions en rejoignant Saint-Pétersbourg, puis l’Estonie.

Enfin, Centrale Lyon précise que des étudiants russes sont également présents en France, au sein de l’école. L’institution leur apporte donc leur soutien. Elle accueillera également quelques enseignants-chercheurs dans le cadre du programme PAUSE évoqué un peu plus haut.

 

Vers une sanction des Grandes Écoles envers les partenaires russes ?

Les Grandes Écoles françaises n’ont pour l’heure pas prévu de se séparer des universités partenaires russes. En effet, SKEMA nous a indiqué qu’il n’y avait aucune raison de sanctionner des établissements d’enseignement supérieur étrangers qui ne prennent pas parti dans la décision de Vladimir Poutine d’attaquer l’Ukraine.

De son côté, HEC Paris avait précisé vendredi que les étudiants qui souhaitaient partir pour réaliser leur double-diplôme en Russie le pouvait toujours. Cependant, cette annonce a été réalisée avant la fermeture de l’espace aérien aux compagnies russes. Quant à Centrale Lyon, Richard Perkins indique qu’il y a également, en Russie, « des gens courageux qui s’opposent à l’invasion de l’Ukraine. Il ne faut pas confondre l’action de la Russie avec les Russes. Pour nous, il y a beaucoup d’universités qui sont opposées, dans la mesure du possible, à l’invasion de l’Ukraine. On va donc également soutenir les collègues qui se trouvent dans cette situation difficile. »

En revanche, le rapatriement des étudiants pourrait s’accélérer. En effet, ce lundi 28 février, le MESRI se réunit avec la CDEFM (Conférence des directeurs d’écoles françaises de management), pour évoquer le retour en France d’élèves qui n’arriveraient pas à rentrer, du fait des décisions de l’Union européenne de fermer l’espace aérien aux compagnies aériennes russes.

Par ailleurs, les écoles de commerce sont également très vigilantes sur les questions de discrimination envers les étudiants russes actuellement en échange en France. En effet, l’EM Normandie a précisé qu’elle avait mis en place un dispositif spécial pour ces derniers, afin qu’ils puissent remonter tout problème qu’ils rencontreraient, du fait de leur nationalité.

En outre, la situation pourrait être tout aussi complexe pour les étudiants qui sont actuellement en échange dans des pays asiatiques. En effet, plusieurs compagnies ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne pourraient que difficilement desservir cette zone géographique du globe, étant donné que le survol de la Russie n’est plus possible et que les couloirs aériens sont déjà saturés.

Lire aussi : Tout savoir sur la CDEFM.

 

Une accélération du retour des étudiants français en Russie et des cyberattaques contre les écoles

Ce lundi 28 février, le MESRI s’est entretenu avec toutes les parties prenantes de l’enseignement supérieur français : CDEFM, CROUS, CNOUS, universités, etc. Le mot d’ordre ? Ne pas nouer de nouvelles relations avec la Russie. Sans l’imposer, le MESRI invite les établissements à pousser leurs étudiants à rentrer en France. Dans les écoles de management françaises, une centaine d’élèves se trouvent actuellement en Russie ou en Biélorussie, que ce soit en stage ou en échange.

Aujourd’hui, environ un tiers des étudiants souhaite rester sur place. Les autres ont fait le choix de rentrer en rejoignant la Scandinavie en bus ou en prenant un avion avec escale dans un autre pays. Cependant, la situation pourrait se tendre davantage pour ceux qui sont en stage. Ils pourraient se retrouver avec une paie dont la monnaie n’a plus aucune valeur ou même rester bloqués sans argent et sans pouvoir accéder à leurs comptes étrangers depuis la Russie.

Alice Guilhon, présidente de la CDEFM et directrice de SKEMA, indique que des accords ont été noués avec les universités d’accueil pour que les étudiants puissent suivre leurs cours à distance. En outre, des cellules psychologiques auraient été mises en place pour accompagner ceux qui souhaitent rester en Russie. Concernant les stages, la situation sera étudiée au cas par cas. Alice Guilhon reconnait tout de même une transparence et une information de qualité du côté du MESRI et une belle réactivité des écoles de management sur ce sujet.

En revanche, un phénomène corollaire de la guerre fait son arrivée en France : les cyberattaques. Hier, Frédérique Vidal a rappelé aux établissements d’enseignement supérieur d’être vigilants sur ce point. Cependant, Alice Guilhon indique que SKEMA aurait déjà subi trois attaques majeures.

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Qu’en est-il des autres écoles européennes ?

La situation est préoccupante en France et le gouvernement a même placé la Russie en territoire orange. En changeant la cote, une grande partie des étudiants ont été incités à rentrer et ils ont pu revenir au sein de l’Hexagone.

Nous avons interrogés quelques écoles étrangères pour avoir leur vision de la crise. L’IE University, qui abrite l‘IE Business School, nous a répondu, indiquant qu’elle était déjà très vigilante à la situation des étudiants ukrainiens et russes accueillis par l’institution. Un accompagnement financier et académique sera proposé au cas par cas.

En outre, la mise en place du liquid learning, un système qui permet à tous de suivre les cours, à distance, va donner la possibilité à tous les étudiants d’avoir la même qualité de cours, depuis n’importe quel pays. Ainsi, il n’y a pas de rupture au niveau des cours.

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