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Les inquiétudes de la CGE

La semaine dernière avait lieu le congrès de la Conférence des Grandes Écoles (CGE), à Lille. Durant deux jours, de nombreux thèmes ont été évoqués ; C’était l’occasion de parler des problématiques rencontrées par les écoles. Moins d’une semaine après, Anne-Lucie Wack (Présidente de la CGE), accompagnée d’Alice Guilhon (DG de SKEMA BS mais aussi Présidente du chapitre des écoles de management) ont convié la presse pour faire un bilan de ce congrès et, à nouveau, évoquer leurs inquiétudes.

 

Un certain ras-le-bol au sein des écoles de management

Anne-Lucie Wack a ouvert cette conférence en expriment le sentiment de lassitude qu’éprouvent les écoles de management, et plus généralement les Grandes Écoles, vis-à-vis de la politique menée. Unanimement, ces dernières ne se sentent pas assez écoutées et ont l’impression d’être freinées dans leur développement.

 

Toujours aucune reconnaissance pour le Bachelor

Très réputés à l’international, le Bachelor s’est rapidement démocratisé au sein des écoles de commerce. Cette formation, courte et très connectée au monde de l’entreprise, intéresse même certaines écoles d’ingénieurs suite à l’émergence de la demande. Néanmoins, au niveau national, aucune accréditation ne permet de valoriser ces parcours.

L’absence de reconnaissance entraîne la prolifération de « Bachelor », qui délivrent des enseignements de piètre qualité et induit en erreur chaque année de nombreux élèves. Ce que les Grandes Écoles demandent, c’est de pouvoir donner un gage de qualité aux personnes intéressées par la formation : que ce soit des futurs étudiants (et leurs parents), mais aussi de potentiels partenaires internationaux.

La CGE estime qu’aujourd’hui, le débat n’est pas posé dans des termes clairs et que la question reste sensible. Il faudrait, selon Laurent Champaney (Président de la commission Amon), se demander comment Grandes Écoles et universités, qui possèdent des qualités distinctes, peuvent proposer des solutions adaptées à la demande.

 

L’apprentissage : sera-t-il maintenu au sein des business school ?

Sur ce sujet, la CGE reste mobilisée, mais surtout inquiète. L’apprentissage, vu comme un modèle d’excellence académique, mais aussi un levier d’ouverture sociale pour les écoles de commerce, serait menacé par les réformes.

En l’état actuel, les écoles ont des difficultés à couvrir les frais complets des formations. L’enveloppe budgétaire permet à la fois de financer les formation supérieures et les formation infra-bac mais le gouvernement souhaite axer sa politique sur l’apprentissage au niveau bac voire en dessous, qui n’est pas aussi performant que souhaité. Pour Anne-Lucie Wack, c’est une erreur «car ce n’est pas en tuant l’apprentissage dans le sup qu’on réussira dans l’infra bac».

 

L’impact de Parcoursup et de la réforme du bac

Les écoles souhaitent pouvoir avoir plus de visibilité sur les modalités de recrutement d’étudiants étrangers. En effet, le calendrier de Parcoursup les pénalise vis-à-vis de leurs concurrentes européennes et mondiales, puisque la réponse donnée aux étudiants intervient plus tardivement. Les écoles craignent que cela implique de nombreux désistement, y compris venant d’étudiants français qui préféreraient être fixés rapidement , en optant pour un établissement étranger.

Le système souhaité par la CGE serait souple et agile, il permettrait de donner aux bacheliers et étudiants en réorientation un panorama exhaustif des établissements français, sans pour autant gommer les spécificités de chaque voie. Une autre demande formulée est qu’un système soit mis en place pour permettre une convergence plus rapide. En effet, suite à l’abandon de l’ordonnancement des vœux, certains candidats on eu des réponses très tardives. Cela a pu désavantager quelques établissements (notamment les lycées qui accueillent des classes préparatoires) qui se voient obligés de fermer durant l’été et ne peuvent pas décaler leur rentrée.

Le bilan 2018 de Parcoursup est très surprenant : certaines formations qui n’avaient auparavant pas de difficulté à remplir ont été prises au dépourvu tandis que d’autres, qui avaient de petits effectifs, faute de demande, on attiré davantage de candidats. La CGE estime que l’année prochaine, les bacheliers disposeront de plus d’informations (rang du dernier admis), ce qui permettra d’éviter certains désistements.

Concernant la réforme du bac, de nombreuses question subsistent. Si les Grande 2coles sont plutôt favorable à l’augmentation des heures de philosophie et d’Histoire-Géographie, elles émettent un doute quant à la manière dont celle-ci seront enseignées sachant que les élèves auront forcément un parcours et des matières différents. De même, l’avenir des filières ECS, ECE et ECT? fortement liées avec celles du lycées, est questionné.

 

Regroupement des sites : qui sera le signataire des diplômes ?

Alors que la tendance, et la volonté du gouvernement, est au regroupement de sites (entre universités et grandes écoles) afin d’améliorer leur visibilité, Anne-Lucie Wack attire notre regard sur la nécessité, pour les écoles, de pouvoir signer et délivrer en propre ses diplômes.

Les écoles, qui souhaitent pour la plupart jouer un rôle moteur dans le regroupement, craignent que le gouvernement n’ouvre pas assez le débat. La CGE souhaite discuter des conséquences d’une nouvelle signature sur le diplôme et ce que cela représenterait en termes de gouvernance au sein de leurs établissements. Pour la CGE, les écoles devrait pouvoir garder leur agilité et que cette décision ne soit pas imposée, comme elle l’est aujourd’hui, mais co-construite.

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