Portraits Inspirants

Les entrepreneurs à succès #2 – Jean-Claude Decaux, un self made man au caractère bien trempé

Le 27 mai 2016, on apprenait la mort de l’inventeur de l’Abribus et du Vélib à l’âge de 81 ans. Retour sur le parcours d’un autodidacte au caractère bien trempé qui a fait de son groupe de publicité urbaine une multinationale qu’il aimait qualifier de « montagne sans sommet ». 

 

Les débuts d’un entrepreneur autodidacte 

Jean Claude Decaux est fils de marchand de chaussure et sera élevé par sa grand mère dans l’après-guerre. Peu doué à l’école, il y ressort sans aucun diplôme. A l’âge de 18 ans, l’originaire de Picardie se fait émanciper et fonde JCDecaux, une société spécialisée dans les placards publicitaires d’autoroute. 

« Je n’ai jamais envisagé de travailler autrement qu’à mon compte, parce que j’avais un caractère impossible ! »

 

L’invention de l’Abribus 

En 1964, la publicité sur autoroute devient fortement taxée et l’entrepreneur décide de diversifier ses activités. Il a alors une idée de génie qui va être à l’origine de son succès : fournir des abris de bus secs et éclairés aux municipalités en échange de la concession de l’affichage publicitaire. L’entrepreneur picard ne cesse de louer l’utilité de ses  «Abribus» qui ne coutent rien à la municipalité et améliorent l’utilité des usagers des transports en commun. Il finit par séduire la ville de Lyon et ses municipalités. Très vite c’est un grand succès, les mairies de Grenoble, Angers, Poitiers sont conquises à leur tour et bientôt l’ensemble des municipalités françaises useront des services de monsieur Decaux. 

« Je ne vends pas des mètres carrés, je vends des emplacements, bien propres et bien éclairés. » déclare l’entrepreneur picard à propos de ses Abribus dont il a toujours vanté le design et l’utilité. Il s’entourera d’ailleurs des experts les plus pointus pour les concevoir.

 

Diversification des activités et internationalisation du groupe familial

L’Abribus rencontre un franc succès mais Jean-Claude Decaux ne va pas s’arrêter là. Il va étendre le concept à l’ensemble du mobilier urbain : sanitaires, conteneurs de verres, kiosques à journaux et bancs publics seront construits pour les municipalités en échange d’espaces publicitaires libres d’accès. Le groupe s’internationalise dans les années 1980 à l’aide des fils de Jean-Claude Decaux. Jean-François lance en 1982 la filiale allemande du groupe puis dans les années 90, il s’implante en Grande-Bretagne avec l’aide de son petit frère Jean-Sébastien. Le cadet Jean-Charles choisit lui l’Espagne pour développer le groupe à partir de 1989. L’afficheur Avenir est ensuite racheté par le groupe à Vivendi en 1999 pour plus de 6 milliard de francs. JCDecaux devient alors numéro 1 mondial de la publicité urbaine. Enfin, l’entrepreneur patriarche lance la première offre de vélo en libre service à Vienne en 2003. L’offre a séduit de nombreuses autres municipalités à travers le monde dont Paris, Londres ou encore Brisbane. 

 

Le caractère bien trempé de Jean-Claude Decaux

Toujours très bien vêtu, Jean-Claude Decaux est un véritable obsédé de l’esthétisme. «Je suis intransigeant sur les détails» avertissait-il les équipes de recrutement avant les entretiens. Le port d’une chemise claire, d’une cravate, d’un costume sombre et des chaussures parfaitement cirées sont des pré-requis à l’embauche. Inutile de préciser que les casual fridays sont bannis dans l’entreprise du patriarche. 

Le natif de Beauvais est aussi réputé intransigeant avec ses fils. Ils ont du faire leurs preuves en gagnant des parts de marché à l’international avant d’intégrer la direction du groupe. « Le monde est grand, démerde-toi ! » : c’est ainsi qu’il réprima les ambitions de son fils Jean-François qui à 21 ans sentait son heure venir. 

Enfin, l’entrepreneur est un opiniâtre né, une véritable machine à gagner les appels d’offre. En 2007, alors que le groupe se voit refuser le contrat d’exploitation des Vélibs à Paris remporté par son éternel rival Clear Channel, les juristes de JCDecaux dénichent une faille dans le contrat du concurrent et saisissent le conseil d’Etat pour faire annuler l’appel d’offre. Le patriarche propose alors une solution à prix cassé et une fois l’accord conclu, Jean-Claude met la pression sur la mairie de Paris pour réviser les prix en menaçant de stopper l’activité subitement. Le groupe obtiendra de nombreux dédommagements. 

 

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