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Le puissant réseau Erasmus et l’alliance Una Europa

 Depuis sa création en 1987, le programme Erasmus a aidé 12 millions d’étudiants européens dans leur désir de découvrir et partager leur culture au cours d’un échange. Erasmus est l’acronyme de EuRopean Community Action Scheme for the Mobility of University Students. Depuis la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, on compte 33 pays parmi les participants du programme. Ce sont les Etats membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie et la Turquie.

Destinations Europe

Erasmus, un programme toujours plus attractif pour les étudiants

Une croissance exponentielle du programme

Jusqu’en 2020, année frein pour le programme d’échange en raison du Covid, la croissance d’Erasmus s’est effectuée de manière exponentielle. De sa date de création jusqu’à 2010, Erasmus a profité à 2 millions d’étudiants, auxquels s’ajoutent 10 millions d’étudiants de 2010 à aujourd’hui. Sur cette dernière période, ils sont près de 800 000 français à en avoir profité.

En France, le budget alloué à Erasmus sur cette période a été de plus de 1,4 milliards d’euros. Mais la France ne fait pas que recevoir des étudiants étranger, elle est aussi 1er pays d’envoi d’étudiants avec 58000 français à travers l’Europe en 2019. La France fait même partie des pays où le nombre de départs d’étudiants est supérieur au nombre d’accueils, aux côtés de la Turquie, de l’Allemagne, des Etats balkaniques du programme et des pays baltes.

 

Les destinations séduisantes d’Erasmus

Où vont les étudiants Erasmus ? En Espagne por supuesto ! La péninsule ibérique ne cesse d’être attractive car elle constitue une synthèse efficace entre enseignement supérieur respectable et cadre de vie optimal. Derrière elle, on peut citer l’Allemagne, la France et jusqu’en 2021, le Royaume-Uni. Les villes les plus attrayantes sont Madrid, Barcelone, Rome, Paris et Berlin. Les destinations solaires de la Méditerranée et celles d’Europe centrale sont donc très prisées pour des étudiants qui recherchent des villes où sortir à petit budget.

Plus récemment, ce sont les pays nordiques qui ont attiré des étudiants en Erasmus. Cela s’explique par une qualité de vie étudiante incroyable notamment en terme de cours reçus et d’éco-tourisme. De plus, l’anglais est très bien maîtrisé dans ces pays, donc cela facilite la progression rapide en langues. Par ailleurs, le taux d’emploi pour les jeunes est particulièrement élevé autour de 70% en Hollande, Norvège et Islande. Seul point faible de ces destinations : le niveau de vie se justifie par le prix des loyers, des loisirs et même des produits de première nécessité.

À retenir comme bon plan aussi : l’Irlande du Nord car la sortie du Royaume Uni d’Erasmus n’a toutefois pas déclenché l’impossibilité d’un échange à Belfast.

 

Erasmus, la naissance d’un sentiment européen

Le programme Erasmus tire son nom de l’humaniste et théologien néerlandais du XVIème siècle, Erasme. Cet acronyme nous ramène donc aux racines culturelles de l’Europe, que les pays d’Erasmus partagent en commun. Ce serait cette culture commune européenne qui participe de la réussite du programme et de son appréciation positive par les étudiants. Alors, que penser du sentiment d’appartenance à l’Europe après un Erasmus étudiant ?

D’après les analyses du site Toute l’Europe, les étudiants post-Erasmus seraient 83% à se dire plus européens que lors de leur départ. Cela s’illustre de diverses façons notamment par un chiffre très surprenant mais porteur d’espoir pour l’Europe, du moins pour sa démographie : 1 million. Entre 1987 et 2020, on compterait 1 million de bébés « Erasmus » nés d’unions à partir d’une rencontre lors de l’échange. A part cette donnée, l’engagement de nombreux jeunes atteste la naissance d’un sentiment pro-européen. Ils sont de plus en plus nombreux à prendre part à des décisions, à faire porter leur voix auprès des institutions sur de thématiques européennes. À l’image de Diane, ambassadrice pour le programme Una Europa créé par dans le cadre d’Erasmus.

 

Una Europa, une petite victoire d’Erasmus

Le programme Una Europa est une alliance universitaire qui  relie onze universités, dont neuf dans l’ Union européenne. Elle propose des double-diplômes et doctoraux transnationaux principalement dans les domaines suivant : durabilité, étude de données, intelligence artificielle et santé. Nous rencontrons Diane, ambassadrice Una Europa.

 

S’engager pour Una Europa

Peux-tu décrire ton parcours qui t’as mené à être ambassadrice Una Europa ?

Je viens de finir mon Master 1 de sciences politiques à la Sorbonne où j’ai effectué ma licence après une année de prépa littéraire. Una Europa m’a intéressé car Paris 1 Panthéon-Sorbonne est l’une des 8 universités européennes concernées par le projet. Je souhaitais comprendre quelle forme pouvait prendre une coopération entre facs européennes qui ont chacune leur mode de fonctionnement, leurs méthodes d’éducation. Participer au renforcement des liens entre ces universités me plaisait. J’avais aussi à coeur de découvrir une autre dimension de la fac puisque le fait d’être à Una Europa m’a incluse à la vie de l’établissement.

 

Quel est le rôle des ambassadeurs au sein de l’alliance ?

L’investissement en tant qu’ambassadeur auprès d’Una Europa se fait de deux manières. La première concerne l’offre que le programme peut apporter aux étudiants des facs de l’alliance. On va beaucoup travailler en petits groupes en fonction de thématiques. Entre ambassadeurs, nous avons réfléchi sur la création d’une licence commune à 8 universités dont la Sorbonne. C’est une licence spécialisée en études européennes, il y a des cours d’économie, de droit et de langues. Ce cycle assez complet permet aux étudiants qui la suivent d’avoir un profil intéressant sur le marché du travail. J’ai beaucoup apprécié constater que l’avis des ambassadeurs était pris en considération sur ces sujets qui concernent le cursus académique.

Deuxièmement, notre rôle est aussi de promouvoir Una Europa auprès de nos établissements. Pour ma part, je n’ai appris l’existence de l’alliance qu’en 2021 alors qu’elle existe depuis 2019. Nous essayons de communiquer sur cette alliance via des discussions avec des camarades ou via les réseaux sociaux.

 

Les projets d’Una Europa

Quels évènements ou projets prépares-tu en ce moment ?

Actuellement, je prépare le 3e congrès des étudiants qui aura lieu à Cracovie en octobre. Le thème sera « les universités du futur », il s’agira partager notre vision de l’université de demain en termes de valeurs, d’intégration, de durabilité. De temps à autre, nous devons organiser la venue dans notre fac de délégations étrangères d’Una Europa.

 

Un engagement venu après un échange Erasmus

Tu as bénéficié d’un programme d’échange à l’grâce à Erasmus. Peux-tu nous raconter ton expérience ? 

J’ai adoré partir en Slovénie, j’y ai suivi un cursus en relations internationales. Les cours étaient assez différents de ceux que j’avais reçus en France à Paris 1. Ils traitaient de la sécurité contemporaine, de la géographie de la défense, de la gestion de crises etc. J’ai fait le choix de la Slovénie car c’était une destination qui n’était pas très prisée des étudiants. Mon choix n’était donc pas classique par rapport à celui des étudiants français qui décident d’aller en Espagne ou en Allemagne. J’ai donc aimé y rencontrer beaucoup d’étudiants européens, des Serbes, des Croates, des Portugais etc. L’histoire migratoire de la Slovénie étant très différente de celle de la France. Je n’avais pas souvent eu l’occasion d’échanger avec des populations venant des Balkans.

En revanche, les attentes et les méthodes de travail n’étaient pas les mêmes, ce qui au premier abord pouvait s’avérer frustrant. L’université propose des cours dans les deux langues et les étudiants Erasmus comme moi choisissent majoritairement ceux en anglais. Même si tu n’as aucune notion en slovène il n’y a aucun problème de communication avec les locaux. Que ce soit à la fac ou en dehors, tout le monde parle anglais.

 

Quelle est ta vision des programmes d’échange et de partage entre étudiant ? Selon toi,  Erasmus assure sa stabilité grâce à des similitudes entre profils européens ou au contraire grâce à des différences profondes mais riches ?

Je pense tout d’abord que ce qui intéresse les étudiants en Erasmus sont les différences. Elles sont sources d’échanges marquants car les personnes n’ont pas les mêmes cultures et modes de vie. Il y a quand même un fond de ressemblance reposant sur des visions et des façons de penser similaires. Ces étudiants ont des objectifs de vie en termes de carrières assez proches, ce qui fait qu’ils se rassemblent sur des sujets fondamentaux. C’est cette dualité qui fait la richesse d’Erasmus.

Consulte notre article si tu souhaites en savoir plus sur tes opportunités en année de césure

 

La vision de l’Europe d’une ambassadrice Una Europa

Tu as fait des études de sciences politiques à la Sorbonne. Depuis sa création mais encore plus depuis les récents évènements (Covid, Ukraine), l’UE fait débat au sein de classe politique. Quelle idée t’es-tu faite de l’Europe politique ?

L’Europe reste un socle majeur. J’imagine mal que l’on puisse agir sans l’Europe qui reste une très grande institution. Elle mérite d’être constamment renforcée, notamment en vue des risques actuels croissants. S’il n’y avait pas eu l’Europe, je n’aurai pas eu mes opportunités d’échange.

 

Vois-tu l’Europe comme un marché du travail plein d’opportunités pour les jeunes ?

C’est un marché très intéressant, il faut oser se dire que ce n’est pas forcément en France que l’on va travailler. Pour ma part, je fais ce pari pour ma seconde partie de césure professionnelle. Une telle expérience est toujours valorisée sur un CV.

 

Plutôt enjeux français, européens ou nationaux ?

Tu as aussi été déléguée pour des MUN (des simulations de discussions aux Nations-Unies). Est-ce que tu souhaite t’investir une structure internationale  comme l’UE ou l’ONU dans ta carrière future ? Si oui, vois-tu une différence entre travailler auprès de l’UE, organisation régionale, et travailler auprès d’une institution mondiale telle que l’ONU ?

Les deux m’intéresseraient et répondent totalement à mes ambitions de carrières. J’ai une préférence pour les organisations internationales comme l’ONU qui abordent des sujets vastes à l’échelle de zones géographiques très larges. Après, ce choix se fait plutôt au vu des thèmes que l’on souhaite traiter, ils sont selon moi plus techniques lorsque l’on s’investit pour l’Union européenne.

 

Dans le monde professionnel, vois-tu un clivage entre enjeux européens et enjeux français, ou bien sont-ils similaires ?

Il y a une complémentarité entre ces enjeux. On peut difficilement regarder les enjeux français sans envisager ceux européens tellement la France est imprégnée de l’Union européenne. Par exemple, mon premier stage de césure aura lieu dans un cabinet d’affaires publiques. Les sujets traités concerneront bien sûr la France mais s’élargissent volontiers à l’échelle européenne en fonction des périodes.

 

Un conseil pour les étudiants qui souhaitent agir pour l’unité européenne

Cela passe par des investissements associatifs. On est au contact de personnes qui ont déjà une expérience, qui nous accompagnerons au regard de nos disponibilités. Les études aussi sont un moyen d’apprendre de nouvelles perspectives au sujet de l’Union européenne. A l’avenir, le diplômé peut ainsi embrasser les enjeux européens au quotidien que ce soit dans des structures privées comme des lobbys, entreprises ou bien dans le domaine public.

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