Dans le cadre du PGE de NEOMA, Chaïmaâ a suivi un parcours franco-américain, en partant plusieurs mois à UC Berkeley, au cœur de la Silicon Valley. Réorientation, prépa, États-Unis, … elle revient pour Business Cool sur son parcours !
Le parcours de Chaïmaâ avant NEOMA
Qu’est-ce que tu souhaitais faire quand tu étais jeune ? Qu’est-ce qui a guidé tes pas vers le milieu des écoles de commerce ?
Quand j’étais ado, j’étais un peu perdue et je me suis intéressée à la filière médicale dans un premier temps, mais je pense que c’était plus pour satisfaire les attentes de mon entourage. Et je me suis rendu compte pendant ma L1 en médecine que la formation ne me convenait absolument pas.
Au même moment, j’ai découvert le milieu de l’entrepreneuriat, qui m’a vachement intéressée ; c’est comme ça que je suis petit à petit arrivée en école de commerce. Vu que j’ai toujours été intéressée par la mode et le stylisme, je me suis dit « pourquoi pas coupler l’entrepreneuriat et la mode, et lancer ma propre marque de vêtements ? », à la sortie de l’école. J’ai donc fait une prépa économique pendant 2 ans, qui était un moyen de me donner un peu de temps pour réfléchir en préparant l’avenir.
Qu’est-ce que tu as pensé de l’expérience de la prépa ? Est-ce que c’était difficile pour toi, compte tenu de la charge de travail ?
Dans l’absolu, c’était difficile, mais étant donné que j’ai fait médecine avant, je pense que j’étais déjà préparée à beaucoup bosser, d’autant que c’était une prépa beaucoup plus petite et familiale que les grosses parisiennes. Donc globalement, ça a été. Je pense que ce que la prépa m’a apporté, c’est la discipline et la patience, à la fois dans le travail mais aussi dans la vie en général.
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Le choix de NEOMA pour Chaïmaâ
Pourquoi as-tu fait le choix de NEOMA ?
La première chose qui m’est venue en tête, c’est la vie associative : NEOMA a quand même à cœur d’avoir une vie associative très riche dans laquelle on peut proposer pas mal de projets, donc au départ, c’était surtout ça. Ensuite, on fait tous plus ou moins un « tour de France » (pour faire les oraux dans les différentes écoles), dont le but est aussi de voir si ça matche avec la vibe de l’école et, en l’occurrence, NEOMA est celle avec laquelle ça a le plus matché, sur le côté « famille », « ambiance ». C’était très propre au campus de Rouen pour moi. Je pense que c’est un mélange de ressentis au final.
La vie associative à NEOMA
Dans quelles associations t’es-tu impliquée à NEOMA ?
J’ai été à l’association Déclic Entreprendre, à Rouen, qui promeut l’entrepreneuriat pour les étudiants de Rouen. C’est de l’événementiel autour de l’entrepreneuriat, donc on a organisé des rencontres entre étudiants et entrepreneurs, un TEDx autour du thème « Sauter le pas », on a mis en place des startup safaris, dans lesquels on partait dans une capitale européenne pour découvrir leur système entrepreneurial, etc. Le but, c’est de permettre aux étudiants présents au niveau de Rouen d’en voir un peu plus.
Est-ce qu’être dans des assos t’a permis de développer des compétences ?
Carrément : être à l’association Déclic Entreprendre m’a beaucoup aidé pour la suite de mes stages et de mes projets persos. Si, demain, je suis amenée à organiser une conférence, je serais assez bien rodée par exemple, parce que j’avais organisé le TEDx, donc ça m’a apporté des premières compétences techniques d’un point de vue professionnel. Et puis, au sein d’une asso, le relationnel est hyper important : comment travailler avec des personnes qui ont une façon de fonctionner totalement différente ? Ce sont des préoccupations centrales dans le monde professionnel.
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Les apports du passage de Chaïmaâ à NEOMA
Quels enseignements as-tu retiré de ton passage à NEOMA ?
Il y a plusieurs points, mais je reviens dans un premier temps sur l’aspect « vie associative » : étant vice-présidente de Déclic Entreprendre pendant un an, j’ai énormément appris pour la suite : je suis passée du jour au lendemain d’étudiante lambda à gestionnaire d’association, avec une équipe de 35 personnes à manager, pour organiser des événements et ça m’a beaucoup apporté en matière de prise d’initiative et de passage à l’action.
Le deuxième aspect, je pense que c’est l’aspect networking, qui est là aussi propre aux écoles de commerce en général : c’est pour ça aussi que la vie associative est aussi développée. On rencontre beaucoup de gens qui font partie et qui vont faire partie de notre réseau quand on va entrer sur le marché du travail.
Enfin, la dernière chose : on peut faire un parcours à 100% à Rouen, mais NEOMA donne également tout un tas d’opportunités pour faire des partenariats à l’international et ça donne des expériences très riches. C’est ce que j’ai pu avoir et je suis très contente d’avoir pu faire mon master dans l’entrepreneuriat et l’innovation, d’autant que de telles opportunités ne sont pas données par toutes les écoles.
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L’arrivée de Chaïmaâ à Berkeley
Comment s’est passé l’échange à Berkeley ?
L’échange à Berkeley n’est pas un échange classique, donc le process est très différent des échanges en général. Parce qu’en général, pour les échanges à NEOMA, on peut choisir un pays et une université sur une plateforme, pour lesquelles on fait un classement, puis il y a un algorithme qui nous dit à quelle université on est finalement attribué. Mais la spécificité avec l’échange à Berkeley, c’est que ce n’est pas un choix : il s’agit d’un master où tout est déjà organisé, avec un semestre à Paris et un semestre à Berkeley, donc j’ai juste postulé au master dans sa globalité et, de nouveau, en termes de suivi, on est accompagnés de près.
Est-ce que tu avais prévu de partir à Berkeley en arrivant à NEOMA ?
Non : quand je suis arrivée à l’école, je ne connaissais même pas ce master et c’est en arrivant en M1, quand j’ai dû postuler aux différents Master 2, que j’ai découvert ce parcours, dans lequel il n’y avait que 5 places. Et c’est seulement quand j’ai été sélectionnée que j’ai su que je partirais à Berkeley. Quand je suis rentrée à NEOMA, je savais que je voulais avoir un cursus « Entrepreneuriat & Innovation », mais je ne savais pas encore pour le Master 2.
L’apport de la collaboration NEOMA x Berkeley pour Chaïmaâ
La culture Berkeley
Qu’est-ce que l’échange t’a apporté ?
La principale chose que j’y ai apprise, je l’ai d’abord expérimentée : les Américains sont très ouverts et encourageants, toujours en train de te féliciter pour ce que tu fais. C’est parce qu’ils ont une vision de l’échec qui est très différente de ce que tu peux avoir en France : déjà, le mot est hyper péjoratif, parce que « échouer » n’existe pas vraiment pour eux, c’est simplement que tu testes et que tu deviens meilleur.
Ils donnent aussi beaucoup plus facilement leur chance aux gens : les investisseurs sont beaucoup plus rapidement prêts à investir s’ils croient en une personne et un projet. Je ne dis pas qu’il y a moins de process, mais on est plus ouverts à la prise de risque, même si, il faut être réaliste, la plupart des entrepreneurs ne réussissent pas. Dans mon expérience d’aujourd’hui, je suis à nouveau confrontée à toutes ces choses et je me dis « c’est fou qu’on soit dans un environnement dans lequel on a une aversion au risque aussi importante et une peur du jugement des autres telle que tout le monde se bride ». Ça, c’est une vision que je n’aurais clairement pas eue si je n’étais pas partie.
Est-ce que le management y est différent ?
Par rapport aux employés, ce qui change beaucoup, c’est la définition du relationnel par rapport aux américains : ils vont facilement parler avec les autres, donc on aura facilement des échanges informels. Après, même sans cette aversion au risque et cet encouragement constant, on sent quand même une recherche d’expertise et de performance. C’est bienveillant, mais on ne perd pas de vue l’aspect « performance », donc je pense que le management est effectivement très différent.
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L’avantage de Berkeley x NEOMA
Quelles opportunités penses-tu qu’un échange de cette envergure à l’étranger peut t’ouvrir ?
Déjà, avoir Berkeley sur le CV, ça aide beaucoup. C’est du pratico-pratique et ce n’est pas la plus belle chose à dire mais c’est vrai : vu que je me suis spécialisée dans le domaine « entrepreneuriat et innovation » et que la Silicon Valley est justement le coeur de ces sujets, j’ai une crédibilité très forte auprès d’entreprises proches de ces domaines.
Ensuite, ça me donne aussi des compétences et une double approche : je peux voir les choses sous deux prismes différents, parce que j’ai à la fois expérimenté ce secteur d’un point de vue français et d’un point de vue américain. Des choses se relient, d’autres sont différentes, et ça me permet d’avoir une singularité.
L’après-PGE pour Chaïmaâ
Le rôle des assos de NEOMA dans la remise en question de Chaïmaâ
Est-ce que ton passage par l’écosystème des écoles de commerce a changé tes plans en matière d’orientation ?
Ma vision du monde pro a beaucoup changé depuis mon passage NEOMA : même si j’y étais moins investie que dans Déclic Entreprendre, j’étais aussi membre de l’association Talent Aiguille, l’association de mode de Rouen (ça allait de pair avec ma passion pour la mode). Mais je me suis rendu compte que le monde de la mode et du luxe n’était pas trop le milieu vers lequel j’aurais souhaité m’orienter, mais, qu’en revanche, l’entrepreneuriat et l’innovation était toujours pour moi un gros point d’intérêt.
Les plans actuels de Chaïmaâ pour l’après-NEOMA
Et à l’heure actuelle, tu sais dans quel domaine tu souhaites t’orienter ?
C’est une bonne question, parce que ça tombe en plein dans mes réflexions actuelles. Le but du master, c’était non seulement de découvrir l’entrepreneuriat et l’innovation à Berkeley, mais aussi d’essayer de lancer un projet : on devait proposer un projet pendant le master. Donc de mon côté, j’ai lancé le podcast « Ose Horizons » (le nom va bientôt changer). L’idée était de lancer un podcast qui parle d’audace ; je l’ai un peu re-brandé, donc on va avoir des discussions avec des entrepreneurs, en parlant de sujets qui permettent d’élargir sa zone de confort dans l’entrepreneuriat, dans la gestion de projet, dans le sport, etc.
Cet été, j’essaie de m’y dédier, mais, à côté de ça, je me pose encore la question : est-ce que je suis vraiment prête pour être indépendante et entrepreneure ? Y’a-t-il des projets que je souhaite déjà lancer ou est-ce que je veux démarrer en CDI ? Donc j’ai postulé pour certains postes. Actuellement, ce que je recherche, c’est d’être vraiment passionnée par l’endroit où je travaille, et de retrouver le mindset entrepreneurial (même si le produit n’est pas pile dans le milieu « entrepreneuriat et innovation » que j’ai étudié).
Est-ce que tu envisages de te lancer à l’étranger ?
À date, vu que j’ai pas mal bougé, j’aimerais développer quelque chose sur ces deux à trois prochaines années, pour être ancrée en France, parce que c’est important d’être ancré pour lancer quelque chose de stable. Mais, à l’avenir, j’aimerais lancer un projet à envergure internationale ou lancer un projet directement à l’étranger. Ça ne me dérangerait pas de retourner à San Francisco ou Berkeley pour y travailler quelques années, par exemple ! Mais pour l’instant, focus France.
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La vision de Chaïmaâ de NEOMA & des écoles de commerce
Est-ce que tu as un message particulier à faire passer, quelque chose à confier ?
Si je suis très honnête, il y a souvent des stéréotypes sur les écoles de commerce, sur le fait qu’on « n’y apprend pas forcément grand-chose ». Et s’il y a un message que je souhaite partager là-dessus, c’est que tout dépend de ce que l’étudiant en fait : on a des cours à disposition, des associations dans lesquelles s’investir, des propositions de parcours de master qui nous sont offerts, mais derrière, on est censés être débrouillards. C’est aussi aux étudiants d’aller chercher, d’avoir la niaque et c’est comme ça que j’ai réussi à avoir un parcours qui me convient.
Tu ressens qu’il y a de très fortes critiques autour des parcours en école de commerce ?
Clairement ! Ne serait-ce que dans ma famille, je note que les stéréotypes qui ressortent sont toujours les mêmes : « vous ne faites rien », « vous ressortez plus idiots que quand vous êtes arrivés », etc. Je pense que ce n’est pas vrai, à condition qu’on ait eu la détermination et l’envie de s’investir. Ce que les gens ne comprennent pas quand on parle des écoles de commerce, c’est qu’on ne cherche pas l’excellence académique : là où j’ai le plus appris, c’est dans la vie associative et sur le lancement de projets, que ce soit dans l’école ou le réseau de NEOMA. Ce n’est pas en restant tête baissée sur ses livres qu’on va s’ouvrir au monde pro et je trouve que NEOMA pousse beaucoup ça en permettant aux étudiants de commencer à découvrir à petite échelle le monde pro et le relationnel. À titre personnel, c’est la chose qui m’a apporté le plus.