« J’ai la chance de pouvoir échanger avec des personnes qui ont une très forte richesse humaine, qui sont d’une grande générosité et qui veulent nous accompagner, mais surtout nous aider à les accompagner », c’est ainsi que Laure Alonso, présidente de l’association Schola Africa et étudiante en M1 du Programme Grande École de l’EDHEC, décrit l’enrichissement que cette expérience lui apporte en 2021.
Qu’est-ce que Schola Africa ?
Schola Africa est une association de solidarité internationale favorisant la scolarisation primaire au Sénégal et au Burkina Faso. L’association a été fondée en 2000 par un étudiant de l’EDHEC et un instituteur burkinabé afin d’améliorer ensemble les conditions d’éducation en milieu rural ainsi que la formation professionnelle des femmes.
Décrivez en trois mots les valeurs de Schola Africa
Le suivi : Lors de la mise en place de nos projets, nous veillons à leur bonne réalisation ainsi qu’à leur pérennité. On se rend sur place au Sénégal 3 fois par an, depuis 2018, par groupe de 8 étudiants, afin de vérifier l’état de nos projets ainsi que de potentielles améliorations à apporter.
Le développement participatif : Le développement participatif c’est aider les personnes à s’aider elles-mêmes. Nous impliquons systématiquement les populations ainsi que nos partenaires locaux durant chaque étape de l’élaboration de nos projets. Lorsque Schola Africa finance la construction d’une salle de classe, les membres de l’association réalisent en amont une prospection d’écoles pour identifier les besoins, rencontrer les directeurs, les populations locales et voir réellement comment fonctionne l’école. Puis nous essayons de trouver un moyen de répondre à ces besoins, en finançant une salle de classe par exemple. L’élaboration du projet s’effectue par les populations locales puisque nous employons des maçons locaux. Ces maçons reçoivent également l’aide des populations, qui apportent des agrégats et assurent un suivi du chantier.
Sensibilisation : C’est un axe fort de notre action à travers lequel nous voulons sensibiliser les jeunes de la métropole lilloise pour leur permettre une bonne compréhension des problématiques de l’Afrique de l’Ouest. Cette « compréhension » se fait notamment grâce à un projet qui nous est cher : l’échange épistolaire. Un échange de lettres entre des élèves d’une école de Lille et d’une école au Sénégal.
Quels sont vos projets majeurs au Burkina Faso ainsi qu’au Sénégal ?
Nous gérons depuis 2002 un centre de formation à la couture au Burkina Faso qui a depuis permis à plus de 320 femmes d’être diplômées. En outre, depuis sa fondation, l’association a construit 24 salles de classe qui permettent chaque année de scolariser plus de 1 300 enfants.
Afin d’améliorer la réussite scolaire, 1 562 lampes solaires ont été distribuées entre le Burkina Faso et le Sénégal. Ce projet est né d’une observation, en effet la nuit tombe tôt dans ces deux pays et les enfants ne peuvent ainsi pas travailler le soir. Grâce aux lampes solaires, leur réussite scolaire est alors améliorée et leur chance d’arriver au collège, optimisée.
Si nous ne nous rendons plus au Burkina Faso depuis février 2018 du fait de la situation géopolitique, nos actions ne se sont pas arrêtées. Notre co-fondateur, Karim Gomina, avec lequel nous entretenons un lien étroit, assure le suivi de nos projets.
Comment se passe l’évolution de votre action dans un contexte de COVID ?
La force de Schola Africa est de pouvoir continuer à travailler malgré les crises. La crise du coronavirus nous a poussés à repenser notre organisation. Cette année a été propice à la réflexion autour de nouveaux projets.
Au Burkina Faso, nous voulons améliorer notre lieu de vie. C’est un lieu de rencontre pour les populations locales de Sarfalao, un quartier situé en périphérie de Bobo Dioulasso. À ce jour, plus de 460 personnes y sont inscrites afin de bénéficier d’un accès à la bibliothèque, à des jeux de société, mais également à des abonnements de magazines. De plus, pas moins de 40 enfants s’y rendent quotidiennement afin de pouvoir travailler dans un cadre optimal.
Nous souhaitons également y construire un impluvium – une cuve de récupération d’eau de pluie – pour permettre un accès à l’eau plus facile pour les enfants et les familles du quartier. C’est un projet central de notre action. Afin de garantir leur réalisation, nous venons de lancer un crowdfunding du 15 février au 14 mars 2021. En effet 1 euro donné à Schola Africa, c’est un euro donné au projet.
Au Sénégal, la quintessence de notre action serait de pouvoir construire une école dans un quartier de Saint Louis. Nous voulons donc continuer à prospecter dans cette zone où il n’y a pas assez d’écoles pour le nombre d’élèves. Nous voudrions mettre en place des bibliothèques afin que les enfants aient un meilleur accès à la culture ainsi qu’à la lecture. Enfin, un autre objectif serait de réussir à mettre en place un partenariat avec une association locale pour recenser les enfants au Sénégal, comme déjà réalisé dans nos écoles au Burkina Faso depuis des années.
Comment décririez-vous le fonctionnement interne de Schola Africa ?
Schola Africa, c’est 40 étudiants qui travaillent tous ensemble sur ces projets à Lille. Pour être rapidement performant, la formation de chaque nouveau membre de l’association est essentielle. Malgré le contexte, nous avons consacré 3 mois de formation pour que nos membres connaissent les écoles et les différentes institutions auprès desquelles nous intervenons.
Être membre de Schola Africa, c’est s’investir dans un projet qui grandit depuis 20 ans. De nombreuses valeurs sont transmises par cet héritage telles que la solidarité, l’ouverture d’esprit, la rigueur et la persévérance.
D’où puisez-vous cette énergie ?
Je me réfère souvent à la citation de notre co-fondateur, Karim Gomina : « On ne peut pas sauver tout le monde, mais on peut donner le meilleur de nous pour offrir notre aide au plus de monde possible ».
Article rédigé par l’association Schola Africa