Comme chaque année, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) présente les grandes nouveautés qui vont faciliter le quotidien des étudiants à l’université et en grandes écoles. Cependant, cette année, la présentation de Sylvie Retailleau ressemble étrangement à celle de 2022.
En 2022, année d’arrivée de Sylvie Retailleau à la tête de ce Ministère, la conférence de rentrée du MESR affichait de nombreuses nouveautés en matière de logement, mais aussi sur le plan académique. Une promesse jalonnait ce mandat de la ministre : celle de placer l’écologie au cœur des formations, tout en redonnant du pouvoir d’achat aux étudiants. Cette année, la conférence de rentrée ressemble étrangement à celle de 2022, avec des annonces qui datent, pour certaines, des 12 derniers mois.
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Revalorisation des bourses : une mesure qui soulage le portefeuille des étudiants
La revalorisation des bourses, vendue comme une nouveauté de la rentrée 2023, avait déjà été évoquée en septembre 2022, puis annoncée en détail en mars 2023. Si l’on peut observer que septembre 2023 marque effectivement le début de la mise en place de cette revalorisation des bourses, on ne peut que regretter que cette information soit annoncée comme LA nouveauté de la rentrée.
Néanmoins, il convient de rappeler que, grâce au déblocage de 500 millions d’euros de budget, près de 35 000 étudiants vont devenir boursiers. Ceux qui l’étaient déjà vont voir leur bourse augmenter. En effet, 140 000 étudiants boursiers vont changer d’échelon. En outre, le coût de la vie plus élevé dans les DROM-COM sera pris en compte avec un complément de bourse de 30€ pour les étudiants d’Outre-mer. Mais est-ce suffisant face à un niveau de vie plus élevé de 16% environ par rapport à la France hexagonale ?
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Gel des loyers et logements CROUS : une victoire en demi-teinte
Pour la 4e année consécutive, la mesure mise en place par la prédécesseuse de Sylvie Retailleau, Frédérique Vidal, a été reconduite : le loyer des logements CROUS a été gelé. Une victoire pour les étudiants. Cette mesure s’accompagne d’une tarification plus claire pour les repas des restaurants universitaires. Ainsi, le repas est 1€ pour les boursiers et à 3,30€ pour le reste des étudiants de l’enseignement supérieur. Cette décision avait d’ailleurs été annoncée en mars en dernier. Par ailleurs, les APL augmentent de 1,6%.
Dans son dossier de rentrée, le ministère se réjouit d’expliquer que, malgré la présence des JO à Paris 2024, « aucun étudiant ne sera donc laissé sans solution de logement ! » Rappelons toutefois que le CROUS, sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait demandé à ses étudiants de libérer les chambres en vue des Jeux olympiques à la fin du mois de juin. Si cette mesure n’a pas été mise en place, cette victoire n’est pas imputable au MESR, mais bien au tribunal administratif de Paris qui a suspendu « la décision du CROUS de Paris de limiter au 30 juin 2024 l’occupation des logements dans certaines résidences universitaires ». Le MESR précise toutefois que certains étudiants pourraient être relogés dans une autre résidence du CROUS au cœur de l’été en vue des JO.
La transition écologique, grande absente de la conférence de rentrée du MESR
La transition écologique faisait partie des préoccupations de Sylvie Retailleau. L’an dernier, la ministre évoquait sa volonté que « que le MESR soit un acteur majeur et exemplaire de la transition écologique et énergétique ». On promettait alors que les étudiants en université seraient sensibilisés à ces enjeux dès la rentrée 2023.
Si la transition écologique est déjà très présente dans les formations et presque tous les cours d’écoles de commerce ou d’ingénieurs, il faudra attendre un peu pour l’université. En effet, un an plus tard, la publication du plan d’action témoigne du manque d’ambitions du MESR sur le sujet. Les premières actions du MESR concernent toutes la recherche et on ne retrouve pas une seule mention sur la formation des futurs acteurs de la société.
Cette partie arrive bien plus tard dans le plan d’action, dans la partie sur la sensibilisation des étudiants et parties prenantes de l’université. On explique que chaque étudiant doit recevoir un socle commun qui « sera défini en concertation avec les acteurs et partant des référentiels existants ». En un an, la seule avancée majeure semble donc l’identification du besoin d’avoir un socle commun de référence autour des enjeux de la transition écologique. Quelques paragraphes (assez courts) évoquent toutefois la formation des enseignants et directeurs d’établissements sans pour autant préciser les moyens déployés pour les former. Le rapport indique d’ailleurs le besoin de créer des formations dédiées aux métiers en tension ou à ceux qui devront évoluer pour prendre en compte les enjeux de la transition écologique. Besoins déjà identifiés en septembre 2022 lors de la conférence de rentrée.
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Les études de santé et la recherche au cœur des annonces du ministère de l’Enseignement supérieur
Cette année, le MESR a souhaité miser sur les études de santé. PASS, la première année des études de médecine, est la formation la plus demandée sur Parcoursup depuis des années. Au total, les études de santé représentent en moyenne 10% des vœux formulés sur la plateforme d’orientation. Parmi les grandes nouveautés de la rentrée 2023 : l’augmentation du nombre de places en 2e et 3e années du premier cycle d’études en médecine, ainsi que la création de la 4e année du DES de médecine générale. Toutefois, il convient de noter qu’un important chantier d’amélioration de l’accompagnement en matière d’orientation vers le supérieur pourrait réduire le nombre d’étudiants qui se dirigent vers la licence PASS avant d’abandonner quelques mois plus tard, se rendant compte que cette formation n’est pas forcément faite pour eux.
La recherche fait également partie des grandes préoccupations du MESR qui, après avoir revalorisé le salaire des doctorants au 1erjanvier 2023, promet une nouvelle revalorisation pour le 1er janvier 2024. Le ministère de l’Enseignement supérieur et Sylvie Retailleau évoquent également « 3 milliards d’euros investis dans les laboratoires des établissements de recherche, via le financement de PEPR, dans le cadre de France 2030 ».
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