Maëlle, étudiante en 4e année à Sciences Po, a publié sur TikTok, le mardi 1er novembre 2022, une vidéo d’elle en pleure face à sa situation financière. Le témoignage de cette jeune femme n’est autre que le reflet d’une situation qu’affrontent bon nombre d’étudiants en France. Inflation, loyer, coût de la vie étudiante… Pour certains, réussir ses études est un véritable combat de tous les instants.
Publiée sur son compte TikTok, en larmes, Maëlle, une étudiante de 20 ans, décrit comment elle en est arrivée à vivre avec cent euros par mois. La vidéo comptabilise plus de 8,2 millions de vues à ce jour. Les réactions de soutien n’ont pas tardé à pleuvoir dans son espace commentaire. Une internaute a même eu l’idée de créer une cagnotte pour lui venir en aide.
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L’histoire de Maëlle, étudiante de Sciences Po
Maëlle, c’est l’histoire d’une jeune étudiante réunionnaise qui a choisi de réaliser un double-diplôme franco-allemand. Sa mère travaille, son père oscille entre chômage et intérim. Dès sa première année d’études, Maëlle bénéficie d’une aide du CROUS, échelon 4. Elle touchait alors environ 400€ par mois, une aide qui lui permettait aisément de pouvoir subvenir à ses besoins, mais la jeune femme va vite déchanter. En effet, l’année suivante, sa bourse est divisée par deux. En cause ? Un décision du CROUS qui calcule les échelons en fonction des revenus des parents perçus deux ans auparavant… Les revenus gagnés par son père en tant qu’intérimaire sont donc pris en compte.
L’année suivante Maëlle explique avoir dû travailler plus de 20h par semaine, en plus de ses cours, pour pouvoir subvenir à ses besoins primaires (loyer, nourritures, fournitures, produits d’hygiène, etc.). Cette année, la sciencepiste, ne se voit attribuer qu’une aide de 100€ de la part du CROUS. La raison est simple, ses parents ayant déménagé à Mayotte il y a 2 ans, bénéficient désormais d’une aide pour payer leur loyer et affronter le coût de la vie qui, dans les DROM-COM ,est plus élevé qu’en France métropolitaine. Résultats des courses, pour Maëlle, ses parents ne peuvent pas l’aider, et l’État ne lui accorde que 100€ pour « vivre ».
Après son appel à l’aide sur les réseaux sociaux, la jeune étudiante reçoit une vague de commentaires de soutien. La magie d’internet opère, une internaute crée une cagnotte en son nom nommée « Aidons Maëlle à vivre ». Quelques jours plus tard la cagnotte est clôturée avec plus de 14 000€ récoltés.
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Un coût de la vie en hausse pour les étudiants
Cette histoire met en avant les problèmes que rencontrent beaucoup d’étudiants français. La Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), a publié une étude sur le coût de la rentrée 2022. Selon cette étude, l’augmentation du coût de la vie à Paris et en Île-de-France est de 1,74% par rapport à l’année dernière, contre 2,82% en région.
Selon la FAGE, pour un étudiant d’Île-de-France, en 2022, les frais de vie courante sont de 1 374,69€. Entre loyers et charges (670,76€), repas au RU (66€), téléphone et internet (53,32€), transports (109,66€), loisirs (82,06€), et consommation (392,89€), il est difficile pour certains de réussir à joindre les deux bouts sereinement. Pour un étudiant en région, en 2022, les frais de vie courante sont de 1 164,36€, une somme qui se compose du loyer et charges (508,93€), repas au RU (66€), téléphone et internet (53,32€), transports (103,61€), loisirs (76,40€) consommation (356,10€). Il n’est pas simple de réussir de longues années d’études dans de telles conditions pour les étudiants les plus précaires du pays…
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