Édouard Bardon et Jean-Gaël Try ont créé la startup Le Bon Mojo, dont l’objectif est de créer du contenu éducatif autour de la sexualité, mais aussi de proposer des produits sains sur le sujet. Édouard, diplômé de l’ESDES, revient sur l’aventure et le positionnement de l’entreprise qui veut mettre fin aux tabous.
Le parcours d’Édouard Bardon, de la finance à l’entrepreneuriat
Peux-tu revenir sur ton parcours académique et professionnel ?
Je me suis formé à l’ESDES, il y a 13 ans. J’ai choisi une école de commerce car, après mon lycée, j’étais perdu. Il y a très peu d’accompagnement sur l’orientation et j’ai donc choisi une école de commerce post-bac en 5 ans, car cela me paraissait être une formation assez généraliste. J’ai choisi l’ESDES, car elle me permettait de partir deux fois à l’étranger durant ma scolarité. Durant mon parcours, je suis parti huit mois à Shanghai et huit mois à Bruxelles.
En troisième année je me suis spécialisé en finance. À la fin de mes études, j’ai eu la possibilité de réaliser mon stage de fin d’études au Brésil, dans une startup spécialisée sur le conseil en fiscalité pour les importations. Je suis resté un an dans cette entreprise, puis j’ai été démarché par JCDecaux pour m’occuper de la partie controling en Amérique latine. Au final, je suis resté six ans et demi au Brésil.
Je suis parti en Chine, à Shanghai, pendant 8 mois et à Bruxelles. En troisième année, je me suis spécialisé en Finance et à la fin de mes études, 2013-2014, j’ai eu l’opportunité de faire un stage de fin d’études au Brésil, dans une startup qui faisait du conseil en fiscalité pour les importations.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer vers l’entrepreneuriat ?
À la fin de mes études, je me posais la question de monter une société sur le secteur de la sexualité. Puis, en 2019, juste après mon retour en France, arrive le COVID. J’étais donc en activité partielle car mon métier me forçait à voyager hors de France. Il fallait bien s’occuper. J’ai donc pris la décision de reprendre mon projet de l’époque et c’est comme ça que j’ai créé Le Bon Mojo.
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Tout savoir sur Le Bon Mojo
Pourquoi te lancer dans un projet lié à la sexualité ?
Le constat est simple : la sexualité est un sujet qui concerne tout le monde, qui est source de complexité et de frustrations et sur lequel il y a très peu de marques qui s’adressent au public sur le volet éducation et sensibilisation. Depuis peu, on parle de plus en plus de la sexualité féminine, mais le sujet est très souvent traité par des femmes, à destination des femmes. Mais les hommes ont également besoin d’être formés à ces sujets.
Avec Le Bon Mojo, on voulait créer une marque qui s’adresse aux hommes, mais qui n’est pas réservée aux hommes. On veut être inclusifs dans la communication et parler à tout le monde. Il y a énormément de choses à découvrir sur la sexualité féminine, mais aussi sur la sexualité masculine.
Le Bon Mojo, qu’est-ce que c’est ?
Notre mission est d’accompagner les Français dans la découverte de la sexualité. On se positionne sur trois piliers :
- L’éducation.
- La levée de tabous, en évoquant les sujets qui concernent tout le monde et qui s’inscrivent dans le quotidien des Français.
- La démocratisation de l’accès au plaisir. Et c’est pour cela que nous produisons nos propres produits.
La particularité du secteur de la sexualité, c’est que le marché n’a pas évolué à la même vitesse que celui de la cosmétique classique. On retrouve encore des ingrédients controversés qui ont disparu de la cosmétique normale. Le Bon Mojo vient moderniser l’univers de la sexualité et traiter de ces sujets-là, avec des produits naturels, faits en France.
Comment agis-tu sur la levée des tabous et l’éducation ?
Aujourd’hui, on passe beaucoup par de la production de contenus sur notre site et nos réseaux sociaux. Mais nous souhaitons aller plus loin en nous entourant de professionnels. Nous n’avons pas de crédibilité particulière sur ces sujets-là, donc on s‘entoure de sexologues, de gynécologues, de sexologues, de psychologues… Nous voulons proposer une plateforme sur laquelle tu peux réserver des consultations, participer à des workshops et aller plus loin dans l’accompagnement.
Sur tous nos produits, nous proposons des QR Code uniques qui permettent d’obtenir du contenu afin de lui donner une personnalité et de créer des contenus ludiques et éducatifs autour des sujets liés à la sexualité.
Pourquoi avoir choisi de commencer par le lubrifiant ?
C’est un produit destiné à tout le monde, aux femmes comme aux hommes. En France, le lubrifiant a encore une très mauvaise image et cela illustre assez bien la méconnaissance générale autour de la sexualité. Quand on parle de lubrifiant aux femmes et aux hommes, on constate que les hommes considèrent qu’ils n’en ont pas besoin et que les femmes sont gênées.
En outre, nous avons développé notre propre formule. La plupart des acteurs vont payer des formules existantes à des laboratoires avec des produits retirés de la cosmétique traditionnelle ou dont les effets sont parfois nuisibles, comme la glycérine. Nous voulons proposer un produit sain, fabriqué en France, qui répond à notre cahier des charges exigeant.
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L’avenir de Le Bon Mojo
Comptes-tu lancer d’autres produits ?
On va probablement se positionner sur les sextoys, car c’est un outil de plaisir qui permet de diversifier la sexualité, mais qui est encore l’objet de gênes. Quand on parle de sexualité, il ne faut pas délaisser la partie plaisir. C’est le chantier sur lequel nous avons mis la priorité, même si c’est encore complexe car tout est fabriqué en Chine.
Nous imaginons également d’autres produits autour de l’univers de la sexualité comme le préservatif, les produits d’ambiance, les luminaires, les parfums de draps, les huiles de massages, les gels intimes…
Comment imagines-tu l’avenir de Le Bon Mojo ?
À terme, on ne veut pas être juste une marque qui vend des produits. Nous voulons être la référence en France, en termes de sexualité. Quelle que soit la question qu’on se pose, que ce soit plaisir ou anatomique, on veut que tu puisses te tourner vers Le Bon Mojo. Pour cela, nous allons développer le côté spécialiste avec un écosystème de professionnels et une plateforme sur laquelle les utilisateurs pourraient échanger avec eux
Nous voulons également proposer des expériences autour de la sexualité avec, pourquoi pas, des partenariats avec des hôtels, des restaurants, etc. Enfin, côté produit, le marché est en plein essor et nous voulons continuer à sortir des produits de sexualité qualitatif et sortir des clichés liés aux sexshops.