La startup Flakon a été fondée en 2021 par Clément Gavault, fraîchement diplômé de l’EDHEC. Son objectif ? Révolutionner l’univers du vin et le rendre plus accessible aux consommateurs et notamment aux jeunes.
Parcours académique et entrepreneurial de Clément Gavault, fondateur de Flakon
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Clément, j’ai 24 ans et je suis tout fraîchement diplômé de l’EDHEC, que j’ai intégré après une classe préparatoire ECS au Lycée Sainte-Marie à Lyon. En intégrant une école de commerce, je savais pertinemment que je voulais déjà me lancer dans l’entrepreneuriat. Dès ma première année, j’ai commencé à me renseigner sur le sujet et à explorer le champ des possibles.
Pendant mon année de césure, en 2018, mon parcours professionnel et entrepreneurial a pris une nouvelle tournure. J’ai en effet fait un stage de six mois à New York en tant que Junior Analyst dans le groupe Champagne Louis Roederer. J’ai eu la chance de découvrir un univers à fort potentiel. Je me suis alors penché plus en détail sur le concept de « vin en flacon », qui est à la base de mon projet. Le sommelier avec qui j’ai travaillé m’a transmis tout son savoir et sa passion pour ce format, qu’il considérait comme un excellent moyen de comparer et déguster les vins et approfondir ses connaissances à ce sujet. C’est là où l’idée de lancer un projet alliant expérience ludique et vin m’a traversé l’esprit. Le projet Flakon a ainsi vu le jour.
Par choix, tu as décidé de ne pas t’associer, pour quelles raisons ?
Me lancer dans l’aventure entrepreneuriale tout seul était pour moi l’occasion de sortir de ma zone de confort et me prouver que je pouvais réaliser de grandes choses.
En outre, s’associer pour un projet peut être très contraignant. Il nécessite de bien s’entendre avec la personne sur un plan personnel, mais aussi entrepreneurial, puisqu’on s’engage pour plusieurs années avec elle. S’associer c’est presque comme se marier ! Risque que je n’étais pas prêt à prendre dès le début de mon projet.
Bien évidemment, je ne dis pas que s’associer durant son aventure entrepreneuriale est voué à l’échec. Mais pour le moment, je considère m’être très bien entouré pour mener à bien ce projet sans avoir à m’associer. En effet, j’ai la chance de bénéficier :
- d’un accompagnement de qualité au sein de l’incubateur
- d’un regard extérieur grâce aux différents échanges avec les autres startups et les mentors
- d’une aide au quotidien grâce à mes collaborateurs
- d’un soutien psychologique de la part de mes proches
Et qui sait, peut-être qu’un jour je trouverai mon âme sœur entrepreneuriale !
L’aventure Station F vécue par Clément
Quel a été ton premier contact avec Station F ?
J’ai d’abord fait mon stage de fin d’études à Station F en tant que Startup Program Manager. J’ai eu la chance de suivre 43 startups incubées et de travailler sur le process de candidature pour l’incubateur de l’EDHEC avec la directrice, Justine Soudier, avec qui j’ai travaillé de pair tout au long des sept mois.
Notre ambition était d’en faire l’un des premiers incubateurs en France. Un an plus tard, on peut se féliciter du travail réalisé, étant donné qu’on est passé d’une équipe de deux à dix personnes. L’EDHEC a fait de l’entrepreneuriat une priorité et a donc décidé d’investir massivement sur le sujet.
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Comment se déroule le processus de sélection au sein de l’incubateur EDHEC ?
Le processus de sélection se fait en 2 étapes. D’abord une analyse des dossiers de candidature et ensuite un pitch devant un jury constitué notamment de personnes extérieures à l’incubateur et d’investisseurs. Il y a une quinzaine de critères de sélection pris en compte par l’incubateur, dont quatre principaux. Globalement, il faut un fondateur diplômé de l’EDHEC, travailler à plein temps sur sa startup et présenter un projet qui soit en accord avec l’accompagnement de l’incubateur EDHEC et Station F : un projet à fort potentiel de croissance, qui soit assez mature (premiers prototypes, premières ventes, etc.).
Quels sont les avantages de faire partie de Station F ?
Faire partie de Station F m’a permis d’être bien entouré et d’avoir des réponses à quasiment toutes mes questions. Quand j’étais sur le campus de l’EDHEC à Lille, j’étais seul et je ne savais pas networker. L’entrepreneuriat exige toutefois d’être bien accompagné. C’est alors que l’idée de faire un stage au sein de l’incubateur m’a paru comme une évidence pour développer mon réseau et en apprendre davantage sur ce monde. Aujourd’hui, et grâce à Station F, je suis entouré de 1 000 startups, qui représentent toutes de belles success stories.
J’ai également accès à des ressources infinies et suis entouré de conseillers, spécialistes dans leur domaine, qui sont pour moi une source d’inspiration au quotidien. Dès que j’ai la moindre question, l’incubateur me met en contact avec un expert.
Même après un an et demi au sein de l’incubateur, je suis toujours aussi bien accompagné et je connais très bien toutes les startups incubées. Je me suis fixé comme objectif de rencontrer au moins deux startups par semaine. L’objectif ? Me challenger et avoir un regard extérieur sur l’avancée de mon projet. Pour ceux qui veulent en voir plus, récemment, j’ai fait une visite complète de Station F en vidéo que vous pouvez retrouver sur youtube ici.
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Tout savoir sur Flakon
En quoi consiste Flakon ?
L’idée de Flakon a émergé dans mon esprit au moment où j’ai fait mon stage de césure à New York, au sein du groupe Champagne Louis Roederer. C’est grâce à cette expérience que j’ai pu découvrir l’industrie du vin de l’intérieur. J’ai également appris que la meilleure manière de progresser en vin était d’en comparer plusieurs. Le projet donne ainsi la possibilité aux personnes intéressées de découvrir un nouveau format, plus petit et moins contraignant, tout en vivant une expérience phygital (grâce à un QR code), alliant apprentissage et dégustation.
L’une des principales force de Flakon est d’avoir tissé un partenariat avec un l’un des leader du secteur du vin en France, une PME qui a plus de 30 ans d’expériences dans le domaine. Elle nous accompagne dans notre activité de mise en flacon et met à notre disposition un grand nombre de ressources.
Comment se déroule l’expérience Flakon ?
On vous propose de passer une “soirée Flakon”, grâce à une expérience de dégustation “phygitale” qui se fait en deux étapes. Tout d’abord, la découverte de nouveaux vins grâce à nos coffrets de dégustation composés de flacons en verre de 10cl, le format idéal pour une dégustation de 2 à 4 personnes. Ensuite, l’immersion dans l’univers du vin grâce à un QR code à flasher qui transporte nos clients vers une expérience en ligne, leur permettant d’en savoir davantage sur le vigneron et son histoire, tout en se challengeant avec des quiz.
Flakon est société à mission, peux-tu nous en dire plus ?
J’ai choisi l’entrepreneuriat responsable comme thème pour mon mémoire de fin d’année à l’EDHEC . C’est donc tout naturellement que j’ai construit mon projet autour de ces enjeux, en choisissant notamment de devenir société à mission. Chez Flakon, notre mission est inscrite dans nos statuts, et elle consiste à « démocratiser l’apprentissage du vin, à travers des expériences de dégustation ludiques et responsables*. Nous cherchons constamment à allier profitabilité et impact grâce aux trois axes suivants :
- Faire entrer le vin dans le 21e siècle en le rendant plus accessible grâce à des expériences divertissantes de consommation
- Générer un impact social, sociétal et environnemental positif et significatif dans l’exercice de nos activités
- Mettre les parties prenantes au cœur de notre projet et faire en sorte que les salariés puissent s’épanouir autant dans leur vie professionnelle que personnelle
Ce dernier point est particulièrement important, puisque j’essaie au quotidien de construire une entreprise où il fait bon travailler, avec des valeurs fortes et incarnées. On propose des missions très variées au quotidien, en immersion dans l’écosystème startup. Chacun peut exprimer ses idées et avoir un vrai impact pour nous aider à innover dans ce beau secteur qu’est le vin !
Quelles sont les prochaines étapes pour Flakon ?
L’idée est de continuer dans notre mission de démocratiser le vin. Actuellement, nous finalisons notre prochaine offre qui consiste à créer une expérience premium, plus classe et adaptée aux formats cadeaux. Nous avons également pour ambitions de créer de nouveaux partenariats stratégiques avec des marques, des influenceurs ou encore des sites et, pourquoi pas, développer nos produits à l’international. J’ai été contacté par des vignerons allemands et des distributeurs chinois qui m’ont fait part de leur intérêt pour notre concept.
Actuellement, nous sommes en auto-financement, mais éventuellement, nous aurons besoin d’une accélération de croissance qui exigera qu’on se tourne vers des moyens de financement comme des levées de fonds.
Difficultés, conseils et préjugés sur l’entrepreneuriat
Quelle a été la plus grande difficulté que tu as rencontrée et qu’est ce que tu en as tiré ?
La grande difficulté reste de trouver le courage de se lancer et d’accepter d’apprendre et d’adapter son idée de base. L’entrepreneuriat n’est pas un savoir inné, mais représente un long chemin qui nécessite beaucoup de patience. Les plus grands entrepreneurs n’ont pas réussi du premier coup. Il faut avoir de l’humilité et beaucoup de patience pour monter les échelons graduellement. D’après une étude d’Harvard, l’âge moyen d’un entrepreneur à succès est de 45 ans ! Il est donc essentiel de garder en tête qu’il y a plusieurs étapes à franchir avant d’atteindre la réussite.
Pour résumer, il faut se donner à fond comme si demain n’existait pas, mais garder en tête que l’on a toute la vie devant soi pour apprendre ! Être entrepreneur, c’est avant tout trouver le bon équilibre entre les différents paradoxes qui se présentent à nous au quotidien.
Quel est le pire conseil que tu as reçu lors de ton aventure entrepreneuriale ?
Le pire conseil que j’ai reçu a été de travailler à fond sur mon produit avant de lancer mon projet. En tant qu’entrepreneurs, nous devons proposer du sur-mesure et adapter nos produits aux besoins des clients.
J’ai, à ce titre, créé un club d’œnologie à Station F avec une dizaine de personnes par session, à qui nous avons fait découvrir nos coffrets afin d’avoir leurs retours sur nos produits prototypes. Grâce à ces échanges, j’ai compris que nous devions nous lancer dans l’industrie du divertissement et viser une cible habituée aux soirées « Netflix and chill ».
S’il y avait un seul livre/podcast que tu pouvais recommander à nos lecteurs qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreneuriat, quel serait-il ?
Je recommande vivement le podcast Génération do it yourself et notamment l’épisode avec Maxime Legardez, fondateur d’Everoad. En ce qui concerne le livre incontournable à lire pour les entrepreneurs, je conseille The Lean Startup, d’Eric Ries, publié en 2015. Il s’articule autour des actions à mettre en place pour lancer des produits plus performants. Cela passe notamment par la vente du produit avant sa production et co-construire une solution adaptée aux besoins des clients.
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