Pour la cinquième année consécutive, WTW a publié les résultats de son baromètre sur l’absentéisme en France dans le secteur privé. En augmentation depuis plusieurs années, l’absentéisme est un fléau qui poursuit sa dégradation d’année en année. Désormais, il touche presque tous les secteurs d’activités et catégories socioprofessionnelles. En cause ? Les nouveaux modes et organisations de travail très rapidement adoptés dans les entreprises qui n’ont pas été suffisamment accompagnés par une grande partie d’entre elles. Désormais, il est urgent de réagir !
Pour réaliser cette enquête, WTW a mené une étude auprès de 343 775 salariés issus de 633 entreprises du secteur privé sur une période de 4 ans. Ainsi, on constate qu’en augmentation de 35,4% depuis 2019, l’absentéisme n’a cessé de continuer à se dégrader. S’élevant à un taux de 5,3% contre 4,9% en 2021.
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Un taux d’absentéisme en hausse depuis plusieurs années
En 2022, les salariés français ont été plus absents que l’année précédente. En effet, WTW rapporte que le taux d’absentéisme a atteint 5,3%, une hausse de 9,2% par rapport à l’année précédente. Cela s’explique par la hausse du nombre de salariés qui se sont arrêtés au moins une fois dans l’année. 42% en 2022 contre 34% en 2021. Sans surprises, 96% des arrêts sont dus à la maladie. Mais ce qui est inquiétant, c’est que les salariés français s’arrêtent de plus en plus souvent. La fréquence moyenne est en hausse de près de 5% sur l’année.
Autre constat tiré par WTW, le jour préféré des absentéistes est le vendredi et, ce, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle ou le secteur d’activité.
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De nouveaux secteurs d’activités impactés par l’absentéisme
Les femmes sont légèrement plus touchées par l’absentéisme que les hommes. En effet, le taux d’absentéisme chez les femmes est de 6,3% contre 4,8% pour les hommes. Néanmoins, cet écart s’explique par la surreprésentation des femmes à des postes d’employés dans certains secteurs d’activité au taux d’absentéisme plus élevés que la moyenne, notamment la santé ou encore l’hôtellerie-restauration.
WTW remarque également que le taux d’absentéisme chez les salariés âgés de 20 à 29 ans et de 30 à 39 ans a également fortement progressé, respectivement de 15% et 17% entre 2021 et 2022. Les cadres et professions intermédiaires sont également touchés par ce phénomène. En effet, la progression de l’absentéisme de ces derniers a augmenté de 14% sur l’année.
Ce qui change véritablement cette année, c’est le secteur de la finance et de l’assurance ainsi que les sociétés de service et d’ingénierie en informatique. Jusque-là plutôt épargnés, ces derniers ont vu leur absentéisme augmenter fortement. WTW a également remarqué que la nature du contrat de travail influe sur le taux d’absentéisme. Pour preuve, il est de 2,5% chez les travailleurs en CDD, soit deux fois moins que chez ceux en CDI.
Côté région, c’est le Grand Est qui remporte le prix de région la plus touchée, avec un taux d’absentéisme de 6,8%. Sur le podium, on retrouve les Hauts-de-France et la Bourgogne Franche-Comté respectivement à 5,9% et 5,5%.
« 2022 a été marquée par une explosion du nombre de salariés qui s’arrêtent, quels que soient leurs secteur, âge, catégorie socioprofessionnelle, ou genre… Face à cette accélération de l’absentéisme, l’engagement, voire le réengagement, ainsi que la fidélisation seront les grands défis à relever pour les entreprises. Elles devront faire évoluer le modèle de la relation entreprise / collaborateur pour répondre aux attentes des nouvelles générations en matière de partage de la valeur, d’impact social et environnemental, d’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, de flexibilité du travail et de management… Il s’agira, en outre, de rassurer les « anciennes générations » dans un contexte économique incertain marqué par la digitalisation des entreprises, l’inflation, la hausse des taux, la réforme des retraites, ou encore le transfert de charges de la Sécurité Sociale … » précise Noémie Marciano, Directrice Placement & Actuariat Health & Benefits chez WTW en France.
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