Les jeunes actifs de moins de 30 ans sont souvent stigmatisés comme étant individualistes et en quête perpétuelle de sens dans leur travail. Cependant, une récente étude menée conjointement par l’Apec et Terra Nova révèle une réalité bien différente. Loin des clichés, ces jeunes se montrent engagés, ambitieux et désireux de progression professionnelle.
Méthodologie de l’enquête
Les données proviennent d’une enquête menée par la société Toluna-Harris Interactive en septembre et octobre 2023, un échantillon de 3 073 jeunes actifs de moins de 30 ans et un échantillon miroir de 2 045 actifs de 30 à 65 ans ont été interrogés.
Le rapport des jeunes actifs au travail
Contrant les idées préconçues, l’étude remet en question le portrait habituel des jeunes actifs. Selon Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, les résultats démontrent que les jeunes de moins de 30 ans accordent une importance équivalente au travail que leurs aînés. Ils aspirent à évoluer professionnellement tout en partageant des attentes en termes de rémunération et de reconnaissance.
Thierry Pech, directeur général de Terra Nova, souligne « On entend souvent que le rapport au travail des jeunes aurait évolué, qu’ils seraient moins fidèles à l’entreprise et moins attachés à la valeur du travail, que leurs rêves et leur imaginaire du travail se seraient déplacés. Ce n’est pas ce que nous observons dans la présente étude. Ce qui saute aux yeux, c’est la continuité des réponses, bien davantage que la rupture générationnelle attendue. Comme leurs aînés, ils accordent une place très importante au travail dans leur vie. Comme eux, ils expriment souvent un haut niveau de satisfaction sur leur situation professionnelle. Et plus encore qu’eux, ils sont en demande de formation, de perspectives d’évolution, d’apprentissage par le collectif de travail. »
Selon l’étude, 66 % des actifs de 45 à 65 ans estiment que les jeunes professionnels sont moins investis au travail que leurs aînés. Pourtant, plus d’1 jeune actif sur 2 (52 %) entretient un rapport positif au travail. Si la rémunération est la première attente des jeunes actifs (55 %), l’équilibre vie professionnelle-personnelle (34 %) et la quête de sens (23 %) sont des critères qui arrivent « juste après ». Bien loin, des stéréotypes que l’on entend sur les jeunes, 69 % d’entre eux souhaitent exercer plus de responsabilités professionnelles.
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Désir de progression : Une carrière plus rapide et plus rémunératrice
Si les attentes professionnelles des jeunes actifs convergent en grande partie avec celles de leurs aînés, une divergence significative émerge. Près de la moitié des jeunes actifs (48 %) se disent prêts à sacrifier leur temps libre pour une rémunération plus élevée, en comparaison avec 24 % des actifs de 45 à 65 ans.
Dans un contexte d’inflation persistante, la rémunération demeure le critère le plus important pour les jeunes générations (55 %). Les résultats soulignent également leur désir accru d’autonomie au travail (80 %), de prise de responsabilités professionnelles (69 %), et même d’accéder à des postes de management (50 % pour ceux qui ne le sont pas encore). La mobilité professionnelle est également une caractéristique marquante, 41 % des jeunes actifs n’envisageant pas de rester plus de 3 ans au même poste.
L’étude révèle également que la jeunesse au travail est multiple. Les ambitieux, les satisfaits, les attentistes, les distanciés, les combatifs et les découragés constituent ainsi six profils distincts au sein de cette génération, chacun définissant différemment son rapport au travail et ses aspirations professionnelles.
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