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Que représentent vraiment les incubateurs en école de commerce ?

Importants dans les classements et les stratégies des écoles, associés au monde de l’entrepreneuriat, encensés par les uns, ignorés par les autres, les incubateurs sont souvent perçus comme des structures floues qui ne concernent qu’à la marge les étudiants. Pour autant, face à l’engouement de leurs pensionnaires pour l’entrepreneuriat, les business schools n’ont eu d’autre choix que de prendre le sujet de l’accompagnement des étudiants-entrepreneurs à bras le corps.

 

Qu’est-ce qu’un incubateur ?

Lors de la création d’une entreprise, les premiers mois sont évidemment cruciaux, les fondateurs ont besoin de ressources humaines, matérielles, financières et intellectuelles pour mener à bien leur projet. Une idée devient bonne ou mauvaise au moment de sa concrétisation.

L’incubateur peut donc s’avérer précieux à ce moment-là : il accompagne les entreprises dans leurs premiers pas. Et uniquement celles-ci, il n’acceptera pas d’entreprises déjà existantes en développement, ou bien seulement embryonnaires. On distingue ainsi les incubateurs des accélérateurs, qui sont des structures ayant précisément cette vocation.

Les missions des incubateurs sont de différentes natures :

  • Le réseau. L’incubateur est un endroit propice aux rencontres, une multitude d’entrepreneurs cohabitent. Le carnet d’adresses est aussi à disposition pour trouver des partenaires, des fournisseurs…
  • L’accompagnement. Ces entrepreneurs sont constamment challengés, suivis par des spécialistes des domaines concernés. Cela peut se révéler particulièrement utile dans l’optique d’une levée de fonds par exemple, les investisseurs potentiels ont souvent les yeux braqués sur ce type de structure.
  • La logistique. Cet aspect peut paraître anodin, mais il est souvent difficile d’acquérir ou de louer des locaux/du matériel au début de son activité. Le coût peut rapidement représenter une proportion étouffante du chiffre d’affaires, si tant est que l’entreprise en génère déjà. Dans l’incubateur, les start-up ont accès à des locaux, des salles de réunion, du matériel informatique, un réseau internet…

En somme, tout est mis en œuvre pour maximiser les chances de réussite d’une entreprise. Ce sont donc de véritables outils au service de l’innovation en France, encouragés par le gouvernement et les responsables politiques. Dans les faits, il semble que les start-up accompagnées ont un taux de survie supérieur à la moyenne, même si bien sûr cela dépend beaucoup des structures.

On compte plus de 2 600 incubateurs à travers le monde. Il en existe environ 250 en France, répartis en cinq grandes catégories : les incubateurs d’entreprises innovantes (recherche, laboratoires, enseignement supérieur…), les incubateurs créés par des agences de développement, des incubateurs spécialisés dans certains domaines (art, nanotechnologies…), les incubateurs privés (approche financière) et les incubateurs liés aux écoles. De nombreux partenariats existent avec les collectivités locales, les écoles de la région, le secteur d’activité pour accompagner au mieux les start-up incubées.

 

Incubateurs et étudiants en école de commerce

Une étude sortie en avril 2017, émanant de la Conférence des Grandes Écoles et du groupe Caisse des Dépôts, donne un chiffre intéressant : 5,3 % des étudiants en fin de cursus créent leur propre entreprise. Un chiffre qui ne distingue pas les filières, mais qui confirme l’engouement croissant des jeunes diplômés pour l’entrepreneuriat. Selon l’étude menée par l’EDHEC NewGen Talent Centre, un préparationnaire en voie économique et commerciale sur trois se voit un jour créer son entreprise.

Dans ce contexte, chaque école ou université a tout intérêt à accompagner ses élèves puis ses diplômés pour soigner son attractivité. Les écoles de commerce ne sont pas en reste bien entendu, elles possèdent même les plus développés en raison de plusieurs facteurs :

  • L’appétence des étudiants pour l’entrepreneuriat. Environ 20 % des étudiants en école de commerce participent à un projet de création d’entreprise (sans forcément s’être lancés complètement) dont 80 % à plusieurs.
  • Les professeurs tournent leurs travaux de recherche vers l’innovation et favorisent l’esprit d’initiative de leurs étudiants.
  • L’univers associatif. Les étudiants vivent la plupart du temps leur première expérience semi-professionnelle au sein d’associations. Certaines permettent même d’avoir des contacts avec des start-up et diverses entreprises. Cela compte au moment de lancer son projet : c’est à la fois rassurant et motivant.

Très concrètement, chaque projet/start-up qui veut se faire incuber doit passer une sélection écrite et orale qui diffère selon les structures. Les critères peuvent aussi varier en fonction des orientations stratégiques de l’incubateur (domaines d’expertise, croissance espérée…). Une fois admises, les start-up n’ont pas de limite dans le temps, elles peuvent être incubées quelques mois comme quelques années en fonction des écoles.

 

Au cœur des stratégies des écoles de commerce

La compétition entre les écoles de commerce étant rude, les incubateurs sont eux aussi scrutés, analysés et sont très souvent au cœur d’enjeux stratégiques. Un bon incubateur permet de mettre en avant tout un écosystème tourné vers l’entrepreneuriat et de se positionner au niveau national, voire mondial. On pense à l’emlyon BS qui met en avant un incubateur très reconnu et sans doute parmi les meilleurs. Sans oublier Grenoble EM, HEC Paris, SKEMA BS ou l’ESSEC qui ressortent peut-être moins pour l’entrepreneuriat dans l’image qu’elles renvoient, mais qui disposent d’un incubateur de premier plan.

Précisons aussi que les incubateurs de HEC et de l’EDHEC ont leurs propres quartiers à Station F, dans le 13ème arrondissement de Paris. Cet immense campus rassemble des milliers de startupers dans la Halle Freyssinet. Cette structure, la plus grande au monde en termes de superficie, a vu le jour à l’initiative de l’entrepreneur Xavier Niel en juillet 2017.

 

On mesure la puissance de ces structures au nombre d’entreprises créées, au taux de survie au bout de quelques années et en fonction des diplômés, qui portent l’empreinte de leur école dans leur entreprise. Assez mystérieusement, très peu de classements existent pour hiérarchiser les incubateurs des écoles de commerce, le sujet étant certainement trop spécifique et complexe à interpréter. Citons celui publié en 2012 dans l’Express qui positionnait l’emlyon BS en première position devant Grenoble EM, l’ESSEC et l’Institut Mines-Telecom Business School. Nous nous garderons bien de le commenter en raison de son ancienneté… Retenons simplement qu’un incubateur est efficace uniquement si l’école a fait le choix de le développer, il n’y a pas vraiment de corrélation avec les autres classements généraux.

 

Vous l’aurez donc compris, ces fameux incubateurs sont cruciaux à la fois pour les entrepreneurs et les écoles. Les premiers multiplient leurs chances de succès tandis que les secondes y voient un terrain d’affrontement. Vous voulez savoir si votre école place réellement l’innovation comme une priorité ? Regardez du côté des incubateurs…

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