Selon une étude de l’ADP, fournisseur de logiciel RH pour les entreprises, plus de la moitié des français estiment percevoir un salaire insuffisant. Ce chiffre est d’autant plus important chez les femmes, puisque 61% d’entre elles considèrent être sous-payées.
L’égalité salariale en France, chimère ou réalité ?
Malgré la mise en place de dispositifs tels que l’index de l’égalité professionnelle, l’écart salarial entre les femmes et les hommes est toujours d’actualité. L’index de l’égalité professionnelle oblige les entreprises de plus de 50 salariés à évaluer et publier plusieurs indicateurs dont l’écart de rémunération femmes-hommes. Néanmoins, on constate que 61% des femmes estiment être sous-payées, contre 49% des hommes.
Ce sentiment d’injustice est d’autant plus accentué chez les collaborateurs parents puisque 65% des mères jugent leur rémunération trop faible contre 52% des pères. Globalement, les parents (58%) sont plus nombreux à trouver leur salaire insuffisant par rapport à ceux qui n’ont pas d’enfant (48%).
Autre catégorie qui s’estime malheureuse : les 35-54 ans. 60% des actifs de cette tranche d’âge affirment être sous-payés contre seulement un tiers des 18-24 ans, alors que ces derniers sont habituellement plus sensibles aux questions de discrimination.
Certains métiers considèrent aussi être défavorisés, c’est notamment le cas des salariés qui travaillent dans l’éducation et la santé, pourtant jugés essentiels pendant la crise sanitaire. Aujourd’hui, 65% d’entre eux estiment être sous-payés, devant ceux évoluant dans l’industrie, le commerce, le transport et la logistique. À l’opposé, les travailleurs du secteur des médias et de l’information sont moins d’un tiers à juger être sous-payés.
Les collaborateurs qui travaillent uniquement sur site sont plus nombreux à penser qu’ils sont sous-payés. Ils sont 58% à exprimer ce constat contre 42% chez ceux pratiquant le 100% télétravail, un ressenti qui peut s’expliquer par le fait que les salariés recherchent autre chose qu’une rémunération, mais aussi un cadre de vie et un équilibre vie pro-vie perso.
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Négocier son salaire pour contrer les inégalités femmes-hommes
Aujourd’hui, de nombreux facteurs tels que l’inflation, la crise sanitaire, le climat social et le rapport des Français avec leur vie professionnelle ont conduit une augmentation des demande de revalorisation salariale. En effet, 82% des Français déclarent avoir négocié leur salaire ou leurs responsabilités, contre 74% en 2019. Ce chiffre est notamment tiré vers le haut par les moins de 35 ans, dont 86% affirment avoir déjà négocié.
Cependant, les inégalité femmes-hommes se retrouvent aussi dans la négociation salariale. Selon un baromètre réalisé par OpinionWay pour la Chaire Impact Positif d’Audencia en partenariat avec KPMG, 80% des femmes considèrent être moins bien traitées que les hommes dans le cadre du travail, notamment en terme d’équité salariale.
La négociation salariale apparait alors comme une solution pour lutter contre les inégalités femmes-hommes puisque 8 salariés sur 10 qui négocient obtiennent gain de cause. Néanmoins, près de la moitié des femmes n’osent pas réclamer une augmentation, contre moins d’un tiers chez les hommes.
Plusieurs raisons sont à l’origine de cet écart, notamment celle de la confiance en soi. Alors que 71% des hommes estiment être en capacité de renégocier leur salaire, seulement 50% des femmes pensent en être capable. La parentalité a également un rôle important dans les perspectives d’évolution pour les femmes : deux tiers d’entre elles sont questionnées sur leur parentalité et estiment que cela impacte négativement leur carrière, que ce soit par rapport à l’accès à des postes à responsabilités, les possibilités d’évolutions ainsi que le niveau de rémunération.
Plusieurs solutions émergent afin de combattre les inégalités femmes-hommes au sein du monde professionnel. D’une part, des initiatives de soutien telles que NegoTraining forment gratuitement les femmes à la négociation salariale ou encore le podcast Les Négociatrices, qui part à la rencontre de femmes aux parcours d’exception, qui racontent les négociations qu’elles ont mené lors de leur carrière. D’autre part, les entreprises elles-mêmes se saisissent du sujet, en augmentant la sensibilisation et la prévention aux inégalités femmes-hommes, que ce soit par rapport aux violences sexistes et sexuelles, à l’accès aux formations et aux congés supplémentaires. Néanmoins, bien que 45% des Français constatent une amélioration des politiques d’égalités professionnelles, ces initiatives dépassent rarement les obligations légales et méritent donc d’être approfondies.
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