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ESSEC : retour sur la pétition ESSEComplices

Il y a quelques jours, une pétition sous le nom d’ESSEComplices a vu le jour. Les revendications des auteurs ? La tolérance zéro en matière de violences sexistes et sexuelles. Anne-Claire Pache, directrice de la stratégie et de l’engagement sociétal de l’ESSEC, évoque les réponses de l’établissement aux demandes des étudiant(e)s.

 

Comme de nombreux établissements d’enseignement supérieur, l’ESSEC est touchée par des affaires de violences sexistes et sexuelles. Récemment, plusieurs cas ont été dénoncés et ont fait l’objet d’une enquête, puis d’un conseil de discipline. Les décisions dudit conseil sont au cœur de vifs débats, plusieurs étudiants de l’ESSEC jugeant les décisions insuffisantes.

Dans la pétition ESSEComplices, les auteurs expliquent que « cela fait aujourd’hui presque un an que plusieurs procédures disciplinaires pour viol et agression sexuelle sont en cours à l’ESSEC, sans qu’aucune sanction à la hauteur – comme l’expulsion définitive – n’ait été prise à la connaissance des victimes. À la fin de cette année, plusieurs étudiants mis en cause obtiendront ainsi leur diplôme sans jamais avoir été sanctionnés pour leurs actes. »

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Les mesures de l’ESSEC en matière de lutte contre les VSS

Les VSS représentent un sujet qui a été pris en main par plusieurs établissements, à l’image de Sciences Po ou de l’EM Normandie. À l’ESSEC, c’est en 2018 que les prémices d’une cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles ont vu le jour. « En 2018, on a rédigé une charte qui établit de grands principes sur la définition du bien vivre tous ensemble. Nous avons ensuite mis en place un processus de signature de la charte par toutes les parties prenantes et une sensibilisation systématique de tous les étudiants à ces sujets », explique Anne-Claire Pache.

Consommation d’alcool, comportements inacceptables dans les associations, addictions, violences sexistes et sexuelles… Au fil des années, l’ESSEC a défini les enfreintes à cette charte, créé une plateforme dédiée aux signalements et ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avant de déployer une cellule spécialisée dans la gestion des signalements. L’objectif ? Prévenir les risques et réagir en cas d’atteinte à la charte ou de VSS.

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Comment se déroule l’enquête de l’ESSEC en cas de signalement ?

Lorsqu’un(e) étudiant(e) réalise un signalement, notamment dans le cadre d’un viol, l’ESSEC assure qu’un cabinet externe, spécialisé dans les VSS, est contacté pour mener une enquête. L’objectif : réaliser une enquête indépendante et rigoureuse pour corroborer les faits ou non. « Quand cette enquête démontre que les faits sont en contradiction avec la charte, alors on convoque un conseil de discipline composé de membres de l’administration, mais également de deux professeurs et de deux étudiants. La décision prise par ce conseil est collective et consensus de la perspective de ces différents membres de cette école. »

Dans les cas dénoncés par ESSEComplices, les auteurs de la pétition évoquent des décisions insuffisantes. Anne-Claire Pache parle de sanctions allant de « 11 mois à 24 mois avec des mesures pédagogiques qui conditionnent un possible retour des étudiants concernés dans l’école. » Elle explique notamment « entendre cette perception des sanctions », mais réaffirme que la décision est « collective et légitime. Ce n’est pas une décision de l’administration, mais bien de la collectivité. »

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L’accompagnement des étudiants au cœur des revendications

L’un des points de cristallisation des auteurs d’ESSEComplices, c’est le délai de traitement des affaires. Aujourd’hui, les étudiant(e)s réclament « la tenue d’un conseil de discipline en moins de 6 mois, et de préférence avant la fin de l’année universitaire en cours », une demande légitime. De son côté, Anne-Claire Pache explique que l’ESSEC est alignée avec un traitement rapide, expliquant que, dans les cas les plus complexes avec de nombreux témoins, le temps de collecte peut être plus long.

Anne-Claire Pache explique aussi que, dans le cas d’un signalement à la justice, avec dépôt de plainte, la procédure de l’ESSEC peut mettre en pause l’enquête. « Nous voulons éviter une obstruction à la justice. Notre procédure pourrait pousser la personne mise en cause à détruire certaines preuves par exemple. » De son côté, ESSEComplices affirme qu’il « n’existe aucune obligation d’interrompre la procédure disciplinaire lorsqu’une procédure pénale est engagée. De plus, la temporalité des procédures pénales excède largement la durée d’un parcours académique à l’ESSEC. » Un point de crispation et de désillusion qui pourrait être amené à évoluer dans les prochains mois, puisque l’ESSEC a reçu, ce lundi 15 mai, les auteurs d’ESSEComplices.

Néanmoins, l’ESSEC essaie de s’améliorer en travaillant avec des associations pour offrir un soutien psychologique et juridique aux victimes de ces violences sexistes et sexuelles. Anne-Claire Pache affirme construire un réseau de soutien accessible par les étudiants de l’école, en plus des psychologues et de la cellule déjà présente au sein de l’établissement.

 

Lutte contre les VSS : les promesses de l’ESSEC

L’ESSEC est consciente des imperfections qui peuvent affecter son dispositif de lutte contre les VSS. Anne-Claire Pache explique : « C’est un nouveau métier pour nous. On apprend, on monte en compétences et on s’équipe progressivement. » La directrice de la stratégie et de l’engagement sociétal de l’établissement explique d’ailleurs qu’un traitement plus rapide des cas « va dans l’intérêt des étudiants et de l’école ».

Ainsi, l’ESSEC promet de s’améliorer sur son dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. « Nos dispositifs sont insuffisants. On va travailler dessus. On partage les préoccupations des étudiants et leur souci de faire en sorte que ces situations-là disparaissent de l’école. Dans les cas exceptionnels où elles perdurent, nous nous engageons à pouvoir les traiter et accompagner les étudiants au mieux. Nous sommes absolument en ligne avec les demandes qui sont faites et en interaction régulière avec les étudiants pour faire évoluer ces dispositifs. »

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