Il y a peu, Elon Musk a annoncé limiter le nombre de tweets qu’un utilisateur lambda peut lire sur Twitter. Cette décision n’est en réalité que la conséquence de mauvaises décisions prises par l’homme d’affaires qui a fait plonger la valorisation du réseau social.
Sous l’ère Elon Musk, Twitter aura grandement perdu de sa superbe. Tout a commencé par l’annonce de nombreux licenciements. Alors que le fondateur de SpaceX avait dépensé 44 milliards de dollars pour racheter le réseau social, il avait décidé de réduire grandement les coûts en licenciant bon nombre de collaborateurs. Certains se retrouvaient sans emploi littéralement du jour au lendemain, avec des accès coupés le matin même, alors qu’ils arrivaient au bureau.
Depuis, Elon Musk n’a eu de cesse de réduire les coûts inhérents au réseau social Twitter pour le rendre beaucoup plus rentable. Cependant, cette volonté de faire des économies a eu des conséquences importantes sur l’expérience des utilisateurs.
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Quand les annonceurs fuient Twitter
L’un des gros problèmes que rencontre le réseau social à l’oiseau bleu, c’est le départ des annonceurs qui a eu un énorme impact au portefeuille de Twitter. Alors qu’Elon Musk avait promis de construire la plateforme la plus respectueuse des annonceurs, les revenus publicitaires du site ont plongé de 59% aux États-Unis, comme le révèle le New York Times.
Récemment, une importante décision prise par Microsoft devrait encore plus impacter le business de Twitter : sa plateforme de gestion publicitaire ne prendra bientôt plus en charge le réseau social. La cause ? La volonté d’Elon Musk de faire payer pour l’API de Twitter, une décision qui avait provoqué la fin des applications tierces et le départ de nombreux utilisateurs de la plateforme. Pour rappel, le chiffre d’affaires généré par Twitter provient à 90% de la publicité.
Pour contrer la fuite des annonceurs, le site a annoncé récemment déployer de nouveaux formats publicitaires. La promesse ? Permettre à ceux qui mettent la main au porte-monnaie de placer des publicités en plein écran, qui interrompent la progression de l’utilisateur. Déjà que l’application en tant que telle n’était pas très agréable pour les abonnés de Twitter…
Il faut dire qu’Elon Musk n’est pas avare en censure. Lui qui avait rétabli le compte de Donald Trump et promettait un espace de pleine liberté d’expression, il n’a pas hésité à bannir les journalistes qui critiquaient sa gestion de Twitter ou à censurer le contenu lié à son concurrent : Mastodon. Un autre signal négatif qui peut dissuader les utilisateurs de la plateforme.
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Twitter : une valorisation en chute libre
Si les annonceurs se retirent de la plateforme, c’est aussi et surtout parce que les utilisateurs désertent Twitter. À l’arrivée d’Elon Musk, 1,75 million d’utilisateurs, dont certains figuraient parmi les plus actifs du réseau social. En mars, SimilarWeb observait une baisse de fréquentation du site de l’ordre de 18,7% par rapport au mois de mars 2022. Cela peut te paraître faible, mais à une si grosse échelle, cela correspond à plusieurs millions de visites. Un net décrochage est observable dès le mois d’avril dernier, quand Elon Musk est devenu actionnaire majoritaire de Twitter.
Résultat : avec des annonceurs et des utilisateurs qui prennent leurs jambes à leur cou, la valorisation de Twitter a plongé. Si Elon Musk a racheté le réseau social fin 2022 pour 44 milliards de dollars, un montant largement surévalué, les calculs de Bloomberg tendent à prouver que la valeur de l’entreprise n’est plus que de 8,8 milliards de dollars. Elon Musk lui-même a avoué dans un mail interne que le réseau social ne valait plus que 20 milliards de dollars. La valorisation de l’entreprise aurait donc chuté de 55% à 80% en seulement quelques mois.
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Récemment, la folie des économies a touché une composante de Twitter qui impacte grandement l’expérience utilisateur : les serveurs. En effet, en juin 2023, plusieurs médias annoncent que le réseau social a arrêté de payer ses factures à Google Cloud, et cherche à négocier ses contrats avec AWS et Google. Conséquence : les serveurs de Twitter ne sont plus en capacité d’accueillir tout le monde.
Une solution s’impose alors à l’équipe du site : faire payer pour accéder à plus de tweets chaque jour. Un moyen de pousser les utilisateurs à s’abonner à Twitter Blue, tout en empêchant une indisponibilité de la plateforme à cause d’un trop grand nombre de visiteurs. Ainsi, les nouveaux venus sur Twitter ne peuvent consulter que 300 tweets par jour, contre 800 pour les autres utilisateurs qui ne sont pas abonnés à Twitter Blue. Il semblerait toutefois que l’entreprise ait décidé, à la fin du mois de juin, de payer à nouveau ses factures Google Cloud.
Threads, nouvelle menace à Twitter
Face au désamour de Twitter de la part des utilisateurs et des annonceurs, Meta s’est engouffré dans la brèche avec le lancement de Threads. Il s’agit d’un réseau social de microblogging dédié plutôt à l’écrit, même s’il reprend les codes d’Instagram ainsi que le design de ses boutons.
Uniquement lancé aux États-Unis, Threads a, semble-t-il, bien répondu aux besoins des utilisateurs de Twitter puisque le réseau social a enregistré un nombre d’inscriptions record : 100 millions en seulement 4 jours ! Néanmoins, même si Threads fait de l’ombre à Twitter, le site à l’oiseau bleu a encore de beaux jours devant lui. En effet, la collecte d’informations par la plateforme du groupe Meta fait déjà polémique et empêche son arrivée sur le territoire européen, privant ainsi le réseau social de nombreux utilisateurs.
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