Bricks ou Bricks.co a été lancé en 2020, à Montpellier. Cette startup se spécialise dans l’investissement immobilier. L’objectif ? Permettre aux utilisateurs de devenir propriétaires d’une portion d’un ou plusieurs logements à partir de 10€. Néanmoins, malgré la belle promesse, la startup semble être sous le feu de critiques depuis plusieurs semaines. En cause ? La levée de fonds du mois d’avril 2022.
Cédric O’Neill et Nebojsa Stovanovic : L’histoire des cofondateurs de Bricks
Cédric O’Neill est diplômé de l’Université de Montpellier et de HEC Paris. Passionné d’entrepreneuriat, il a notamment travaillé comme rédacteur pour Tech Crunch. Il a lancé plusieurs projets, le plus connu étant 1001pharmacies.com, un site permettant de digitaliser les ventes de produits vendus habituellement en pharmacie. L’objectif ? Donner la possibilité à ceux qui n’ont pas de pharmacie à proximité de se procurer leurs médicaments.
En 2020, le Montpelliérain s’associe à Nebojsa Stovanovic pour fonder Bricks, la startup spécialisée dans l’investissement locatif. Cédric O’Neill devient président de la jeune pousse. De son côté, Nebojsa Stovanovic se positionne comme le CTO, Chief Technology Officer.
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Bricks.co : Qu’est-ce que c’est ?
Brick.co souhaite démocratiser l’investissement immobilier et, plus particulièrement, l’investissement locatif. En effet, le site promet de pouvoir se créer un compte en quelques minutes et commencer par miser dès 10€ sur des biens immobiliers.
Comment ça fonctionne ? Concrètement, le bien est mis en location par la plateforme, une fois qu’il a été financé à 100%. Grâce au loyer perçu chaque mois, tu peux toucher une somme d’argent qui équivaut au pourcentage que tu as investi sur ce bien. Par exemple, tu achètes 10% d’un appartement mis en location pour un loyer de 1 000€, tu touches ainsi 100€ par mois.
De son côté, Bricks achète en général des immeubles mis en vente, te permettant d’investir sur un logement ou un lot d’appartements. Il négocie le montant de la vente et finance cet investissement en partie grâce aux bricks récoltées sur le site, c’est-à-dire l’argent misé par les particuliers, et un prêt généré par l’entreprise. Tu le verras plus tard, ce modèle n’est peut-être pas le bon pour Bricks.
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Fonctionnement des bricks : qui est vraiment propriétaire de l’immeuble ?
Bricks tient son nom du système de bricks mis en place par la startup. Ces bricks sont constituées de paliers de 10€. En investissant 100€, tu obtiens donc 10 bricks. C’est ce qui te permet de toucher des royalties sur les propriétés de la startup, car, oui ! Tu n’es pas propriétaire des biens.
On t’explique. Pour être propriétaire à plusieurs d’un bien immobilier, il faut notamment passer par la SCI, société civile immobilière. Cela permet donc à chacun de toucher des loyers proportionnellement à l’investissement placé sur un bien. Toutefois, ce n’est pas le cas avec Bricks qui reste propriétaire de tous les immeubles et appartements achetés. Les utilisateurs de la plateforme touchent donc des royalties.
Ce système affiche un avantage : celui de la fiscalité. En effet, les utilisateurs de Bricks n’étant pas propriétaires des biens, ils n’ont pas à s’acquitter de taxes foncières. Ils possèdent en réalité des « actions » d’immeubles. Ils sont néanmoins soumis à l’impôt forfaitaire unique de 30%. Ce dernier ne s’applique que sur les plus-values. Ainsi, tu n’es imposable qu’après avoir touché plus que ta somme de base. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, après avoir mis 1 000€ sur un bien, soit 100 bricks, tu ne seras imposable qu’après le 10emois, puisque tu auras touché plus de 1 000€ de loyer (10×100€).
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Investissement immobilier : Quelle rentabilité avec la startup Bricks ?
Le site promet une belle rentabilité, même si le pourcentage exact de cette rentabilité reste assez obscur. En effet, sur diverses pages de Bricks, tu peux observer des chiffres différents. La startup promet tantôt une rentabilité de 11%, tantôt plus proche des 10,5%.
Il n’est d’ailleurs pas précisé si cette rentabilité est brute, même si les chiffres donnés sur le site laissent penser à une rentabilité brute. Néanmoins, il convient de noter qu’il est assez rare, en France, de dépasser les 7% de rentabilité sur un bien. En cherchant un peu, on peut trouver une autre mention de la rentabilité, nette cette fois, qui avoisinerait les 4,5%.
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2022 : Le succès inattendu de Bricks
Courant 2022, Bricks connaît un beau succès, notamment grâce à un reportage de Capital mentionnant la startup montpelliéraine. Certains biens et immeubles s’écoulent en quelques secondes seulement. Cédric O’Neill se dira lui-même surpris de l’engouement que suscite Bricks.
La startup enregistre plus de 200 000 utilisateurs, dont 25 000 sont propriétaires de bricks. Les fondateurs de ce projet d’investissement locatif ont lancé une marketplace permettant à certains de faire une plus-value sur leurs bricks en les revendant à d’autres utilisateurs. Certains peuvent se faire jusqu’à 10% de marge, selon la valeur de ces investissements telle qu’estimée par Bricks.
Aujourd’hui, Bricks, c’est 35 propriétés pour une valeur totale de 45 millions d’euros environ. La startup a également dopé ses équipes pour faire face à la demande. À l’heure actuelle, la jeune pousse compte 45 salariés.
Bricks en 2022 : Levée de fonds record et critiques des investisseurs
Malgré son succès, Bricks reste très critiqué par un bon nombre de parties prenantes. Tu t’en doutes, la question de la rentabilité de la startup se pose. En effet, il lui est reproché de ne pas être rentable, notamment à cause du système de prêts initiés pour financer les immeubles qui sont ensuite proposés en bricks. Pourtant, Bricks se rémunère avec 10% de commission sur les ventes et 1% de la valeur du bien par an, afin de financer la gestion des différents immeubles et appartements. Mais cela ne semble pas suffire.
L’autre critique faite à Bricks provient de la levée de fonds effectuée en avril 2022. La startup souhaitait permettre aux utilisateurs de la plateforme d’investir dans le projet. Au départ, elle entend récolter 5 millions d’euros. C’est plus de 20 millions qui sont levés par Bricks auprès des abonnés du site. Le deal de départ était de permettre aux utilisateurs d’investir au travers des contrats en royalties, comme pour les immeubles. L’objectif étant ensuite de permettre à ces mêmes utilisateurs de les échanger ou de les revendre.
Néanmoins, tout ne s’est pas passé comme prévu. En effet, les autorités ont demandé à Bricks de transformer les contrats en royalties, en titre financier. Alors que ce n’était pas prévu, la levée de fonds se fera finalement sous format d’actions, avec les risques que cela implique pour les investisseurs. Problème, ils n’ont été prévenus qu’après la levée, dans une courte vidéo qui ne revient pas sur tous les détails de ce changement, une attitude qui a agacé les investisseurs.
Les projets de Bricks.co
Ces différentes problématiques ne semblent pas entacher le moral des fondateurs de Bricks qui ont de nombreux projets dans les cartons avec la possibilité d’acheter, toujours via le système de bricks, des maisons, des locaux commerciaux ou des logements à l’étranger.
Bricks.co souhaite d’ailleurs se lancer à l’international en ouvrant plusieurs bureaux en Europe, à commencer par l’Espagne, la Belgique, l’Italie et les États-Unis. La levée de fonds devrait aussi permettre d’augmenter les fonds propres de Bricks.co afin de lui permettre d’investir dans des immeubles l’esprit tranquille.
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