Ce mardi 14 octobre, KEDGE Business School a dévoilé son nouveau plan stratégique “KEDGE30”. Pour Alexandre de Navailles, directeur général de l’école, ce nom très explicite doit embarquer toutes les parties prenantes et rappeler le narratif de l’ancre, à laquelle le nom de l’école renvoie. Estimant que “la taille critique intéressante” a été atteinte pour KEDGE, il n’annonce pas d’augmentation des effectifs de ses programmes post-bac et post-prépa, mais tirera la croissance lui permettant d’atteindre les 175 millions d’euros de budgets visés pour 2030 en travaillant sur quelques programmes en particulier et une augmentation des étudiants étrangers : “La concurrence exacerbée et le contexte géopolitique incertain nous demande de nous centrer sur la qualité de la formation pour nos étudiants.”
En 2025, KEDGE compte quelque 12 800 étudiants au sein de l’ensemble de ses programmes, dont 5 000 ont intégré en cette rentrée, soit +15% par rapport à 2020. Elle est passée, en 5 ans, de 118 millions d’euros de chiffre d’affaires à 154 millions, soit +30% d’augmentation de son budget. Après avoir connu un passage difficile en 2022 et 2023 (et un déficit autour de 6 millions d’euros), KEDGE a désormais, d’après son directeur général, une solide assise financière pour envisager sereinement les cinq prochaines années.
Les réalisations du plan KEDGE25
Côté classements, KEDGE est entrée dans le top 10 SIGEM et “ambitionne clairement de passer 9e à court terme”. Son Exécutive MBA vient d’être classé 24e mondial par le Financial Times, et elle est aussi la première école française du classement de Shanghai en recherche en administration des affaires. Par ailleurs, le renouvellement de toutes les accréditations de l’école est toujours en cours, mais a déjà largement été initié sur les cinq dernières années.
Les années 2020-2025 ont également été marquées pour KEDGE par le développement de nombreux programmes en France, notamment des Masters Spécialisés (MS), mais aussi à l’international : ouverture d’un campus à Abidjan, doublement des effectifs à Dakar, développements en Chine, ouverture d’un BBA en Inde, etc.
Lire aussi. KEDGE Business School ouvre un campus associé en, Inde, près de Mumbaï
Une réduction de la proportion d’alternants au sein de l’école
Alors que les financements publics des dispositifs d’alternance semblent plus menacés que jamais, KEDGE compte rééquilibrer son ratio d’alternants : “C’est un sujet fort pour nous, et nous n’allons pas nous désengager, mais nous sommes aujourd’hui un peu trop exposés, il faudra réduire la voiture dans les années à venir”, précise Alexandre de Navailles. L’école passera ainsi de 3 000 (soit 25% de ses effectifs) à 2 000 étudiants en alternance à horizon 2030.
Pour soutenir le financement des études via des dispositifs complémentaires à celui de l’alternance (bourses sur fonds propres de l’école, bourses de la Fondation, aide aux étudiants en situation de handicap…), KEDGE ambitionne de mobiliser 9 à 10 millions d’euros versus les 7 millions actuels.
Un objectif ambitieux sur le sujet des enseignants-chercheurs
KEDGE souhaite passer de 223 enseignants chercheurs à 270 à horizon 2030, avec une majorité de recrutements internationaux. La recherche se veut centrée sur l’excellence et l’impact, notamment pour les régions d’attache de l’école où sont implantés ses campus historiques. À Marseille, KEDGE va en particulier développer son expertise dans le domaine de la santé et à Bordeaux, elle axera ses travaux sur l’aérospatial et la Défense.
Une cinquantaine de membres de la Faculté travaillent par ailleurs directement sur la thématique des transitions dont la business school tient à continuer de faire l’un de ses champs d’expertise prioritaire. “Les sujets RSE sont parfois mis de côtés au profit des réflexions autour de l’IA”, regrette Alexandre de Navailles en rappelant que KEDGE a été “visionnaire” en 2007 en créant une chaire sur la thématique RSE. L’école a aussi participé à la création du test académique de référence en la matière (TASK by Sulitest), utilisé dans plus de 90 universités dans le monde et au sein des écoles de la CGE. KEDGE annonce aujourd’hui travailler à la création d’un baromètre international de la durabilité.
Elle est cependant loin d’abandonner le sujet de l’IA et travaille au développement d’une plateforme souveraine adaptée aux besoins de ses étudiants, enseignants et collaborateurs. 30 millions d’euros vont être investis concernant ce sujet. L’IA, comme la RSE, sont des incontournables au sein du PGE, avec de nombreux cours traitant de ces thématiques.
KEDGE souhaite atteindre le 9e rang SIGEM
“Nos relations avec les prépas sont excellentes !”, estime Alexandre de Navailles qui ambitionne le passage au 9e rang SIGEM “prochainement”, après un concours 2025 à l’issue duquel KEDGE a rempli ses 560 places ouvertes à l’attention des CPGE EC. 15 admis manquaient à l’appel côté prépas Littéraires (35 affectés pour 50 places ouvertes), mais la business school estime que ces classes représentent « un vrai potentiel » et va travailler sa manière de s’adresser à ce public, notamment en valorisant les initiatives de son Art School.
KEDGE estime par ailleurs important de “renforcer son attractivité auprès de l’ensemble des classes préparatoires pour booster la sélectivité”, précise Céline Davesne, directrice des programmes et de l’international, qui projette des actions de formats différents autour du continuum, du développement de l’offre de doubles diplômes internationaux (+15 par an sur les cinq prochaines années) et de l’intégration des expertises des “schools” (Arts School et Wine School) dans le périmètre des programmes, et donc du PGE.
Lire aussi. Comment Le Révélateur provoque l’authenticité ? Notre expérience de jury à KEDGE
La culture générale passe à l’action au sein de KEDGE
KEDGE relance ainsi à Marseille son traditionnel événement SIMONU en invitant les prépas à s’associer à ces simulations de négociations sur l’un de thèmes des ODD tout en y intégrant un fil rouge autour du thème de culture générale de l’année, juger. Sur son campus de Bordeaux se déroulera désormais chaque année un “Grand oral des humanités”, également en lien avec le thème de culture générale du prochain concours prépa. En lien avec le thème 2026, “juger”, étudiants et préparationnaires participants travailleront dans quelques semaines sur un cas judiciaire réel en se mettant dans la peau de jurés. Des avocats en activités interviendront pour apporter leur regard professionnel sur un sujet qu’ils manipulent au quotidien.
“Nous ferons preuve d’imagination pour que ce nouveau rendez-vous corresponde au thème de Culture Générale des classes préparatoires économiques et commerciales chaque année !”, promet Céline Hay, directrice du PGE de KEDGE. Enfin, la business school créé un cycle de conférences et masterclass en finance écologique et macro-économie écologique à l’attention des professeurs de classes préparatoires.
Un nouveau parcours en géopolitique
Un nouveau parcours baptisé “Affaires stratégiques de sécurité et de défense” ouvrira à KEDGE à la rentrée 2026. En première année, les étudiants seront d’abord invités à suivre un cycle de conférences supervisé par François Rivasseau, ancien diplomate, ambassadeur de France à Genève, ministre conseiller à Washington et professeur à Sciences Po Bordeaux. Ceux qui le souhaitent poursuivront en M1 par une majeure en Business international et géopolitique. Ils pourront achever leur cursus en suivant le MSc en partenariat avec Sciences Po Bordeaux intégrant un track “défense et géopolitique”.
Côté entrepreneuriat, KEDGE annonce également deux innovation : un « semestre volant », accessible à n’importe quel moment du cursus, et l’intervention de Benjamin Gaignault, co-fondateur d’Ornikar, qui va lancer chaque année un nouveau défi de création d’entreprise aux étudiants. Ils seront accompagnés par des experts de son réseau pour le relever.
Lire aussi. KEDGE s’associe à l’Université du Queensland pour un double diplôme d’excellence
Une maison « Care for Students » ouvre sur le campus de Marseille
Début novembre, KEDGE va inaugurer la maison Care for Students à quelques pas de son campus de Marseille. Médecine générale et gynécologique seront facilement accessibles aux étudiants et un suivi psychologique sera également possible. L’école ouvrira une maison jumelle sur son campus de Bordeaux à la rentrée 2026. Un peu plus de 20% de ses 12 000 étudiants sont accompagnés chaque année par le Wellness, dispositif mis en place en 2011 et les psychologues de l’école réalisent 1 500 consultations annuelles. “Quand, à l’échelle nationale, 34% des étudiants expriment un besoin d’accompagnement psychologique, prendre soin d’eux est essentiel”, exprime Alexandre de Navailles.