La publication du rapport Hirsch « Diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur » a fait grand bruit, notamment la proposition d’accorder des points bonus aux étudiants boursiers qui intègreraient les Grandes Écoles de commerce après les concours post-CPGE. Alors que plusieurs établissements s’étaient exprimés contre cette mesure, quelques business schools du top 5 devraient mettre en place ces fameux points bonus pour les préparationnaires dès 2022.
C’est désormais presque officiel, l’EDHEC et l’ESSEC devraient mettre en place des dispositifs d’ouverture sociale prochainement. Alors que la première école n’évoque pas dans les détails les mesures qui seront proposées aux boursiers, même si elle précise que des points bonus leur seront sûrement accordés aux concours, l’ESSEC s’est exprimée dans un article des Échos Start sur son initiative.
Concours 2022 : Des points bonus à l’écrit pour ceux qui intègrent l’ESSEC
L’ambition de la Parisienne serait de recruter X candidats boursiers qui sont situés juste sous la barre d’admissibilité. L’école déploierait ainsi une double barre d’admissibilité. L’ESSEC a d’ores et déjà commencé à vérifier si, d’un point de vue juridique, les dispositifs mis en place pourraient rompre l’égalité entre les candidats des concours post-CPGE. L’objectif est de déployer cette mesure d’ici l’édition 2022, soit l’an prochain.
Interrogée par les Échos Start, Chantal Dardelet, Directrice Exécutive de #Together (entité qui porte la démarche de Transition environnementale et sociale de l’ESSEC), explique que ce dispositif vient du constat qu’un « certain nombre de jeunes, boursiers mais, plus largement, provenant de la diversité sociale et territoriale, frôlent la barre d’admissibilité, et, par conséquent, ne sont pas admis, alors que dans leur parcours, ils viennent de plus loin que les autres. » Elle indique en outre que les intégrer répond donc à la mission de diversité sociale des écoles de commerce.
Faut-il donner des points bonus aux boursiers ?
Lors de leur création, les prépas ont placé une valeur au cœur de leur ADN : la méritocratie. Attribuer des points bonus aux boursiers irait donc totalement à l’encontre de cette méritocratie. En outre, dans un article publié sur Major-Prépa, il est rappelé que ces étudiants intégrés en vertu de « l’ouverture sociale » seraient fortement stigmatisés. D’après une enquête du BNEM, menée dans les Grandes Écoles de commerce, 70% des boursiers passé par une classe prépa sont d’ailleurs eux-mêmes contre cette mesure.
Il est important de rappeler que, si les Grandes Écoles de commerce ont encore du chemin à faire en matière de diversité, plusieurs dispositifs ont été mis en place, comme les concours dédiés qui exonèrent de frais de scolarité d’EM Strasbourg ou encore le déploiement de frais de scolarité indexés sur le quotidien familial par l’ESSCA. Si le rapport de l’Institut des Politiques Publiques pointe spécifiquement du doigt les business schools françaises, il est important de rappeler que le chiffre d’ouverture sociale stagne également du côté des universités.