Clément Huber Astronaute ESA
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Clément Huber, diplômé de l’ENSTA Paris et futur astronaute ?

Après une prépa scientifique à Grenoble, Clément Huber a intégré l’ENSTA Paris où il exploite pleinement sa passion pour l’aéronautique. Quelques années après l’obtention de son diplôme, ce féru d’espace se lance et postule pour devenir astronaute. Il revient pour nous sur son parcours et sur son amour pour l’espace.

 

Le parcours de Clément Huber

Peux-tu revenir sur ton parcours ?

Après le bac, j’ai fait une classe prépa scientifique à Grenoble, puis j’ai intégré l’ENSTA Paris. À l’ENSTA, je me suis investi en première année dans le BDE, comme chargé de relations avec les entreprises. Je me suis orienté vers la robotique et l’automatique. Je ne savais pas que l’on pouvait choisir une troisième langue et j’ai pris le japonais, ce qui m’a permis de réaliser un stage de deux mois au Japon dès ma première année.

Je me suis ensuite spécialisé en algorithmie et en programmation en deuxième année. J’ai effectué mon stage à l’Université de Californie du Sud, à Los Angeles, pour travailler dans un laboratoire sur les microdrones. C’était vraiment très intéressant. Mais après cette deuxième année, j’ai ressenti le besoin d’avoir plus de concret et j’ai donc opté pour une année de césure. J’ai travaillé en traitement d’image chez MBDA avant d’aller chez Parrot pour mon deuxième stage de césure. Les deux sujets étaient passionnants.

En troisième année, j’ai pu faire mon échange à Sup’aero, à Toulouse. J’ai choisi la filière signaux et système et j’ai fait de l’algorithmique et du computer vision appliqués aux systèmes autonomes. J’ai également obtenu un certificat innovation technologique en entrepreneuriat pour avoir une vision d’entrepreneur. À la fin de mes études, j’ai réalisé un stage chez Thalès. J’ai travaillé sur un système qui permet de suivre une cible au sol. Après mon diplôme, j’ai rejoint Navya, une entreprise qui développe des navettes autonomes. J’y suis resté pendant quatre ans, sur la partie planification de trajectoire.

 

Quelle a été la suite de l’aventure pour toi ?

J’ai quitté Navya en août 2020 car j’avais besoin de nouveaux défis. Je voulais vivre une expérience humaine assez forte. Je me suis donc engagé comme officier sous contrat dans l’Armée de terre. Sur l’année 2020-2021, je me suis formé à Saint-Cyr.

Avec la sélection de l’ESA, je me suis rendu compte que le côté scientifique me manquait et je voulais avoir cette double casquette. J’ai donc décidé de quitter l’armée active pour devenir réserviste. Cela matchait avec ma candidature pour devenir astronaute puisque les sélections ouvraient en mars. J’ai donc passé six mois à me préparer. J’ai travaillé comme brancardier vacataire en parallèle. Je voulais découvrir le monde hospitalier et me rendre utile. C’était extrêmement enrichissant.

Depuis octobre 2021, je travaille chez Diabeloop, une boîte qui automatise la régulation de la glycémie chez les diabétiques. J’occupe de nouveau un job d’ingénieur en R&D et travaille en algorithmie et programmation. Je reste chef de section dans l’Armée de terre, en réserve, en parallèle.

 

À quel moment est né ton amour pour l’espace ?

Ça a commencé très tôt, mais c’est un rêve un peu enfoui. En discutant avec un copain, il m’a rappelé que, même à 5 ans, je voulais devenir soit astronaute, soit pilote de chasse. J’avais même commencé la gymnastique, car on m’avait dit qu’il fallait être agile.

Au fil du temps, j’ai commencé à m’intéresser davantage au métier de pilote de chasse. Mais, en sortie de classe prépa, j’ai abandonné cette idée. Je me suis dit que la chance d’exercer ce métier était trop faible. On peut facilement se faire éjecter de la formation. L’avantage de cette sélection, c’est que je peux continuer à travailler à côté. Cette sélection de l’ESA, c’est finalement un retour aux sources.

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Les process de recrutement de l’ESA pour devenir astronaute

Comment as-tu réagi quand tu as vu que l’ESA recherchait ses futurs astronautes ?

Quand j’ai appris la nouvelle, je n’ai pas hésité une seule seconde. Cela me paraissait évident de candidater. Quelques personnes que je ne connaissais que depuis peu m’en avaient parlé. Je transpirais cette envie de devenir astronaute ! Quand j’ai postulé, cela n’a surpris personne.

Très vite, j’ai pris les choses sérieusement. J’ai repris mon CV de A à Z pour être sûr de cocher toutes les cases et combler les trous qu’il pouvait y avoir. Mon brevet de pilote d’avion avait expiré, donc je l’ai repris, j’ai aussi passé mon niveau 1 de plongée et pris des cours de russe.

 

Comment se déroulent les sélections pour devenir astronaute ?

Les sélections de l’ESA ont débuté le 31 mars 2021 et prennent fin en automne 2022. C’est un marathon ! Il y a 6 étapes :

  • Le dépôt des candidatures et la sélection sur dossier. Cette phase vient d’être terminée et c’est celle que j’ai passée avec succès.
  • Les tests psychotechniques. Ils visent à tester les capacités cognitives, à être multitâches, la mémoire, l’acuité visuelle, etc. Sur cette phase, nous sommes environ 1 500 candidats, soit 7% des candidats inscrits à la première phrase.
  • La troisième phase se focalise davantage sur l’intelligence de situation, les capacités relationnelles. L’ESA réalise des mises en situation de groupe.
  • La quatrième phase est constituée d’une visite médicale
  • Il y a ensuite un entretien de motivation avec un jury
  • Enfin, la dernière étape est constituée d’un entretien avec le directeur de l’ESA.

Au total, l’ESA souhaite recruter 6 astronautes. Elle pourrait potentiellement créer un corps d’astronautes réservistes qui intègrerait une quinzaine de personnes.

 

L’avenir de Clément Huber

Si tu intègres l’ESA, qu’est-ce qui change pour toi ?

Si je fais partie des six astronautes sélectionnés, ma vie changera radicalement. Je devrais déménager à Cologne et entamer une préparation. Le quotidien des astronautes de l’ESA est constitué de plusieurs entraînements : des entraînements généralistes qui consistent à se former dans des piscines, à réaliser des missions dans des grottes ou des stages de survie. L’autre partie est plus spécifique à la mission que l’on doit effectuer dans l’espace.

 

Et si tu n’es pas pris, comment imagines-tu la suite pour toi ?

Ce qui me plaît dans le métier d’astronaute, c’est la diversité des missions et j’essaie d’avoir la même vie. J’avais besoin de faire un point et c’est pour cela que j’ai pris six mois de pause. J’ai retrouvé cet équilibre entre Diabeloop et ma vie à Grenoble. J’ai aussi le goût de l’aventure et j’aimerais trouver quelque chose d’aussi exaltant qu’une expédition en Antarctique par exemple.

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