Angèle est une athlète de haut niveau. Elle s’illustre notamment en kayak-polo où elle est première, aux Championnats d’Europe, avec l’équipe d’Avranches. Elle a aussi partcipé aux championnats de France. Aujourd’hui, elle raconte son quotidien en tant qu’élève en 2ème année de master biologie-santé spécialité biothérapie et sportive de haut niveau.
Le parcours d’Angèle
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours académique ?
J’ai fait une classe spéciale section sportive au collège qui m’a permis d’aller au kayak toutes les semaines avec des horaires aménagés. Ensuite, j’ai fait un bac S en cursus classique. Puis j’ai intégré une licence en sciences de la Vie et un master en Biologie-Santé à l’Université Evry Val-d’Essonne.
D’où vient ton amour et ta passion pour le kayak-polo ?
J’ai commencé le kayak au collège, mon frère, qui a un an et demi de plus que moi, en faisait déjà et je voulais faire pareil alors je l’ai suivi. Je me suis retrouvée dans cette classe spéciale alors que je n’aimais pas particulièrement ça, parce que j’avais peur de ce qu’il pourrait y avoir dans l’eau. J’ai donc intégré l’équipe de Corbeil-Essonnes. Comme pour la plupart des sports, on nous forme aux bases et aux disciplines du kayak et on m’a poussée vers la discipline du kayak-polo parce que c’est la spécialité du club.
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Le quotidien d’une championne de kayak-polo
Comment en es-tu arrivée à faire les championnats de France et d’Europe ?
L’équipe de Corbeil-Essonnes, où j’ai commencé, est entièrement composée de garçons et donc, pendant très longtemps, j’ai été la seule fille. Ça m’a vite bloqué dans mon évolution parce que j’avais envie de performance et de compétition. C’était dur d’être la seule fille parce qu’on a tous commencé ensemble, mais il y a des périodes où ils ont été meilleurs que moi. Ça m’a poussé à me dépasser. J’ai donc décidé de jouer avec l’équipe d’Île-de-France qui regroupe toutes les filles de la région et permet d’aller un peu plus loin.
Pendant deux ans, j’ai intégré une équipe de milieu, voire bas de tableau (St-Omer). C’est ce qui m’a permis d’être repérée et d’avoir accès à l’équipe de France. Ensemble on a pu gagner en championnat d’Europe et de France. En rapportant ces victoires, on a participé à démocratiser un peu ce sport, notamment auprès des petites filles.
Aujourd’hui je fais partie de l’équipe d’Avranche. Je m’y plais parce qu’elle n’est composée que de joueuses qui font ou ont fait partie de l’équipe de France. Il y a une vraie recherche de performance tout en s’entraidant, puisqu’on n’est pas beaucoup, on est une équipe de copines et ça rend la compétition plus agréable.
Comment te prépares-tu pour tes compétitions ? Est-ce que tu es stressée ?
Je ne me suis jamais vraiment habituée. Il y toujours une grande pression que je me mets toute seule. Au début, quand j’ai commencé les compétitions en équipe de France, j’étais effrayée à l’idée de rentrer sur le terrain. Avec le temps, j’ai appris à gérer cette auto-pression. Elle est devenue positive et me pousse à donner le meilleur de moi-même.
Aujourd’hui, le kayak-polo te prend combien d’heures par semaine ?
Au total, le kayak-polo me prend pas mal de temps. En moyenne je passe environ 10 heures dans l’eau par semaine et il y a 15 heures de musculation, de course ou de vélo qui s’ajoutent à ça.
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Pourquoi avoir tout de même décidé de poursuivre tes études et non pas de vivre du kayak-polo ?
On ne peut pas vivre du kayak-polo, donc je n’ai pas vraiment le choix de poursuivre mes études. Je me suis toujours investie dans mes études et le kayak à la fois. La seule fois où j’ai fait une parenthèse, c’était l’année dernière, pendant ma première année de master, parce que j’avais besoin de me concentrer sur mes études. J’ai déjà pensé à arrêter le kayak, notamment l’hiver, parce qu’avec le froid et la nuit c’est difficile. Mais entre les coachs et les coéquipiers on est tous comme une grande famille alors on se soutient.
Comment jongles-tu avec tes études et la pratique du sport à haut niveau ?
J’ai eu la chance d’être sportive de haut niveau très tôt, à 17 ans, donc j’ai vite appris à m’organiser. C’est exigeant de conjuguer les journées de cours avec les entraînements, les révisions et la vie personnelle. Alors je fais des sacrifices, je sors très peu et j’ai assez peu de vie en dehors. Si je ne suis pas à la fac, je suis dans l’eau ou en Normandie avec mon équipe un week-end sur deux. Pour voir ma petite sœur, c’est un peu compliqué alors je la convertis au kayak pour pouvoir l’emmener avec moi de temps en temps comme ça on passe un peu de temps ensemble.
Pourquoi t’être dirigée vers les sciences de la vie ?
Depuis petite, j’ai toujours voulu travailler dans la police scientifique, mais, maintenant je m‘oriente plutôt vers de la recherche en laboratoire.
Comptes-tu abandonner le kayak-polo pour te consacrer à ton futur métier ?
Depuis le début, je mets des choses en place pour essayer de ne pas arrêter le kayak-polo et de rester motivée. J’ai fait une pause pendant mon M1 pour me consacrer à mes études et je vais devoir ralentir cette année pendant mon stage de M2 mais je n’abandonne pas pour autant.
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