Qui a dit qu’école de management rimait avec vacuité intellectuelle ? La semaine dernière, Business-Cool est allé à la rencontre d’Éléonore Lafonta, présidente de Call on’U. Cette asso organise chaque année une multitude de manifestations et de conférences portant sur le thème de la diplomatie internationale et, plus largement, de la géopolitique. Elle nous a notamment parlé de la « Yes to UN 2017 », un événement qu’elle prépare en amont avec son bureau depuis plusieurs mois et qui rassemblera des centaines d’étudiants à Londres le week-end du 4 et 5 février prochain.
Pour commencer, Yes to UN, c’est quoi ?
Le Yes to UN c’est trois jours de simulation onusienne organisés par l’ESCP sur son campus de Londres afin de préparer les délégations des écoles de commerce françaises à participer au NMUN (National Model United Nations). J’entends d’ici la question suivante : mais qu’est-ce que le MNUN ? C’est une association qui organise une simulation onusienne durant une petite semaine à New York et ouverte à tous les étudiants du monde. C’est ainsi que tous les ans, en avril, 2000 étudiants se retrouvent dans les locaux du Sheraton (et oui, rien que ça !) à Times Square pour parler risque nucléaire, réchauffement climatique, immigration, etc. avant de se réunir en session plénière dans les quartiers généraux de l’ONU dans l’Upper East Side.
Comment est né le projet et qui en a été à l’initiative ?
Impossible de remonter aussi loin dans les archives, mais il vient d’une impulsion conjointe d’ESCP et de l’association Call On’U, afin de renforcer la dimension européenne de l’école.
Si la simulation onusienne se déroule à Londres, tous les campus européens de l’ESCP prennent-ils part à celle-ci ? Quelles sont les autres délégations présentes lors de l’événement ?
Les campus de l’ESCP à Madrid, Londres et Berlin essaient tous les ans de créer une délégation afin d’être représenté au YES to UN. Souvent ils y parviennent, ce qui fut le cas l’année dernière. Mais parfois c’est trop compliqué, faute d’étudiants parisiens sur les campus étrangers dès le premier semestre pour faire connaître l’association. Le YES to UN est ouverte à toutes les écoles de commerce de France. Depuis deux ans nous avons la chance d’y recevoir HEC, ESSEC, Kedge et Neoma.
Concrètement, comment se passe le week-end pour les participants ?
Le week-end débute le vendredi soir par une cérémonie d’ouverture. Dès le samedi matin, les étudiants se répartissent dans les délégations auxquelles ils ont été affectés au préalable et retrouvent leur binôme afin de représenter un pays dans un comité de l’ONU. Les négociations se prolongent jusqu’au dimanche soir et se partagent entre sessions formelles et informelles (les sessions informelles, « les coulisses », en quelque sorte, sont les moments les plus intenses : aucune formalité n’est nécessaire, et toutes les discussions peuvent avoir lieu). Les repas sont fournis par la cafétéria de l’ESCP et des petits snacks comme les carrés Michel et Augustin – notre partenaire l’année dernière – sont proposées durant les sessions informelles. La cérémonie de clôture a lieu le dimanche soir en présence et d’un invité surprise dont le nom est soigneusement gardé secret jusqu’au dernier moment (nous avons notamment eu la chance, l’année dernière, d’accueillir son Excellence l’Ambassadeur de France au Royaume-Uni). Vous rêvez de savoir qui c’est ? Be there ! Du coté festivité, il y a évidemment l’inévitable soirée au Black Lion spécialement réservé pour les participants au Yes to UN le samedi soir qui se prolonge généralement au Koko. Eh oui, les cocktails et autres soirées mondaines en tout genre font partie intégrante de la formation d’un futur diplomate en herbe.
De l’autre côté de la « chair », comment se passe l’organisation de la MNUN en amont puis pendant le week-end ? Au total, combien de personnes portent le projet ?
Organiser le MNUN c’est contacter les écoles pour déterminer le nombre exact de participants, organiser l’événement sur place (réservation des salles, embaucher un traiteur et des agents de sécurité, constituer les welcome packs, réserver le Black Lion, constituer les comités en veillant à mettre en place des binômes d’écoles différentes, trouver un lieu d’hébergement, etc.) et le transport. Nous sommes 20 dans l’association mais en réalité c’est plutôt le bureau qui organise l’événement en coordination avec les présidents de Londres et Berlin.
Le budget pour mettre en place une telle manifestation est-il conséquent ? Quelles sont vos sources de financement ?
Le budget est effectivement conséquent. Pour nous aider dans notre entreprise, nous avons la chance de bénéficier du soutien de l’ESCP qui nous verse des subventions annuelles. Nous avons aussi des partenaires comme Michel et Augustin l’année dernière qui nous fournissent en « goodies ».
Après les gâteaux Michel et Augustin de l’an passé, y’a-t-il de (bonnes) surprises en perspective pour les participants cette année ?
Evidemment, il y a de bonnes surprises cette année. Mais comme leurs noms l’indiquent ce sont des surprises. Tout ce que je peux vous dire c’est que ça va envoyer du trè, très lourd.
Parlons un peu de l’asso maintenant, Call On’U participe à d’autres MUN au cours de l’année ? Quelles sont les actions que vous menez sur le campus parisien par ailleurs ?
Sur le campus de Paris, Call On’U organise de nombreuses conférences avec des personnalités du monde de la diplomatie. Nous avons eu ainsi le plaisir d’avoir une conférence par l’ex-ambassadeur de France au Honduras et au conseil de l’Europe. En janvier nous accueillons consécutivement Olivier Kempf, spécialiste de géopolitique et de stratégie associé à l’IRIS, qui nous parlera de l’OTAN au 21ième siècle (titre de l’un de ses livres) et Paul Estrade, spécialiste de l’Amérique Latine qui viendra nous parler de Cuba, pays que nous représentons cette année à New York. Sur le campus de Berlin, Call’ Onu a eu la chance de visiter l’ambassade de France.
Les membres sont-ils tous des « prépas nostalgiques », ex-ECS en mal de géopolitique, ou le spectre de vos adhérents est-il plus vaste ?
Nous avons évidemment des « prépas nostalgiques », avides de contenus intéressants et de grands débats sur l’avenir de notre monde. Mais nous recrutons aussi des AST aussi bien français qu’étrangers dont le rêve est de faire de la diplomatie leur métier. Cette grande diversité d’origine nous permet d’avoir des débats enrichissants et constructifs.
Avez-vous des relations privilégiées voire des partenariats avec d’autres associations (de l’ESCP ou non) ?
Pour la première fois cette année, nous coopérons avec l’association de débat Tribunes afin d’organiser des conférences ouvertes à tous les étudiants de l’ESCP. Nous voudrions d’ailleurs les remercier pour leur travail formidable qui permet d’enrichir la vie étudiante de l’ESCP.
Vous pouvez suivre Call On’U : https://www.facebook.com/call.onu?fref=ts
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