Pour ceux qui ont passé des oraux à GEM l’été dernier, vous vous souvenez sûrement que l’équipe en charge des admissibles vous avait proposé de participer à une expérience assez inédite : une escape room, mise en place dans l’école. Cette activité, d’après une idée de l’association Enjeu, avait séduit des centaines d’admissibles. Mais Enjeu, c’est bien plus que des escapes room… Cette association dynamique est en véritable croissance, innovant d’année en année. Rencontre avec l’équipe.
Pouvez-vous rapidement présenter votre association ?
Enjeu est l’association de divertissement de Grenoble Ecole de Management. L’association rythme la vie étudiante de l’école à travers des événements ludiques et par le biais de Serious Games. Composée d’une équipe dynamique, Enjeu propose également des partenariats de choix avec des entreprises locales pour promouvoir des activités de groupes entre collègues ou amis tels que le billard, le paintball et beaucoup d’autres. Outre l’aspect ludique, l’association a acquis les principes de la gamification, qui consiste à intégrer des éléments du jeu et de design à des buts sérieux, l’objectif étant de promouvoir un esprit innovant quant au management et au développement professionnel d’une entreprise ou d’un groupe de travail.
Cette gamification se présente à ce jour sous la forme de conception d’Escape Rooms et création de serious games.
L’association met enfin en avant la capacité des entreprises à recruter de manière innovante et ludique avec des jeux de rôles en groupe via le forum Recruter Autrement, un forum de recrutement organisé par Enjeu où les recruteurs d’entreprises internationales (Google, Bloomberg, Nike etc.) et les étudiants de Grenoble EM se retrouvent autour de serious games qui ont été créés par Enjeu.
Comment est né le projet qui en a été à l’initiative ?
Les origines de l’association sont assez floues, elle a maintenant une quinzaine d’années d’existence. Au départ, je pense que ce sont des étudiants de l’école qui avaient une passion pour les jeux vidéo et l’E-Sport qui ont décidé de créer une association de jeux.
Professionnellement parlant, quel peut être l’intérêt de faire partie de votre association ?
Depuis peu, nous nous efforçons de proposer une facette professionnalisante à chaque poste de notre association. Dans notre pôle commercial, on progresse dans le domaine de la vente et des relations clients. Dans les pôles Serious Games ou les autres pôles d’événementiel, c’est la gestion d’événement qui est mise en valeur.
Après tout, nous fonctionnons comme une entreprise sans en avoir le statut. GEM nous donnes les libertés nécessaires pour prendre des initiatives et expérimenter la gestion de projet de A à Z au sein de l’association.
Pourquoi avez-vous décider d’intégrer cette association ? Comment s’est passée la session de recrutement ?
Nicolas Tête (président de l’asssociation): J’ai décidé d’intégrer cette association après avoir passé le weekend d’intégration de GEM dans le bus d’Enjeu. J’ai adoré l’ambiance qui s’en dégageait, une association pleine de projets intéressants et pleine de potentiel sans se prendre trop au sérieux. L’ambiance « familiale » qui ressortait a joué un grand rôle dans mon choix d’association. En outre je suis de nature très porté sur le jeu et son univers.
Le budget de l’association est-il important ? Quelles sont vos sources de financement ?
Le budget d’Enjeu gagne en importance d’année en année, au fur et à mesure que l’association gagne en visibilité, et que nous pouvons vendre des prestations, soit de location, soit d’événements.
Telles sont nos sources de financement. A celles-ci s’ajoutent les soutiens logistiques de l’école sur certains projets, ainsi bien sûr que les cotisations des membres de l’association.
Racontez-nous votre action au quotidien au sein d’ENJEU
En tant que membres du bureau, nous devons coordonner tous les projets, et être réactifs pour résoudre tous les problèmes qui peuvent être soulevés.
Nous faisons un suivi quotidien des projets avec nos membres.
Et bien sûr nous sommes en contact avec tous les professionnels partenaires ainsi que l’administration de GEM pour travailler sur l’implantation de nouveaux projets.
Nous avons tous des rôles prédéfinis notamment au sein du bureau : un président qui coordonne et qui est le représentant de l’association ; une vice-présidente qui supplée le président et qui est en charge de tous les aspects RH de l’association ; un trésorier qui gère les fonds et le budget de l’association ; un secrétaire qui est en charge de tous les aspects administratifs de l’association ; un responsable communication ; et une responsable serious gaming qui est l’interlocuteur de tous nos partenaires (au sein de GEM mais aussi à l’extérieur) intéressés par nos compétences et nos événements impliquant des serious games.
Quels événements principaux organisez-vous ? Effectuez-vous des événements uniquement dans l’école, ou également à l’extérieur ?
Nous organisons plusieurs types d’événements, à la fois dans le domaine du gaming et du serious gaming.
Pour le premier domaine :
- Des tournois de e-sport réguliers chez notre partenaire, Gaming & Co. League of Legends, Hearthstone et Fifa sont notamment représentés. Le public est gémien ;
- Des tournois inter-associations de Fifa, la première édition a vu s’affronter la JAI et le BDS ;
- Une animation d’escape room lors du Festival de Géopolitique ;
- Une autre lors d’Escapade ;
- « Enquête au Musée », qui est une enquête grandeur nature au Musée de Grenoble, avec pour supports d’indices les œuvres du Musée (08/02/2017), en collaboration avec Artagem.
- Tournoi interliste de Poker, prenant place lors de la campagne BDE de l’école.
- Un tournoi de Speed Cubing au sein de GEM, monté avec l’association française de Speed cubing.
- Des conférences, la dernière ayant été montée avec GEM en débat et ayant accueilli Ubisoft.
Enjeu était chargé jusqu’à présent de la mise en place du jeu de la rentrée (ayant pris cette année la forme d’une boîte à questions type Canal+), mais cela devrait prendre fin cette année.
Pour le deuxième domaine :
- Forum « Recruter Autrement » (01/02/2017), qui est un forum gamifié prenant place pendant les 36 heures du recrutement. Il se déroule sur une soirée, généralement début février et les élèves de GEM en recherche de stage y sont conviés. Des serious games sont créés à cette occasion, les élèves participant sont observés pendant qu’ils jouent par des recruteurs de grandes entreprises (Auchan, Bloomberg, Accor Hotels…), qui ont la
Le but est simple : les faire jouer ensemble pour faire ressortir des traits de caractère, de personnalités et des compétences humaines. Ils jouent tout en étant observés par des recruteurs de nombreuses entreprises (Auchan, Bloomberg, la Société Générale, Accor Hotels…) qui ont la possibilité de laisser leur carte de visite au terme de la soirée.
Par le levier du jeu, les joueurs ne peuvent pas facilement cacher leur vraie nature, et se dévoilent donc aux recruteurs ; le tout en passant un moment agréable puisque tout est sous forme ludique.
Pour l’édition 2016, il s’agissait de jeux type jeu de plateau collaboratifs.
En 2017, 3 jeux différents ont été créés par l’équipe-projet d’Enjeu :
Une Escape Room : Les joueurs ont 30 min pour sortir d’une salle dans laquelle ils sont enfermés. Pour cela ils doivent fouiller la pièce, trouver des indices qui leur permettrons de résoudre des énigmes, qui elles-mêmes leur donneront le moyen d’ouvrir des coffres, jusqu’à trouver la solution finale. Pendant ce temps, à l’extérieur de la salle, 1 Game Master d’Enjeu et 2 recruteurs observent les comportements des joueurs dans la salle via une caméra. Durant les trente minutes, les recruteurs ont pleinement le temps de déceler les personnalités des joueurs et de trouver celles qui les intéressent : plutôt leader, plutôt esprit de synthèse, plutôt très dynamique. La variété de profil est immense. Par le biais d’une Escape Room, on valorise l’esprit d’équipe et la communication dans un groupe.
Find It Fast ! : (repris du Times Up !). Il s’agit d’une variante du Times Up en quelque sorte « professionnelle » car les étudiants manipulent également des concepts en plus des personnalités. Le jeu s’étale sur 3 manches durant lesquelles, par équipe de 2 chacun leur tour (qui dure 30 secondes), les joueurs vont devoir faire deviner un mot ou un nom à leur partenaire. Lors de la première manche, les joueurs ont droit à toutes sortes de mots et phrases. Lors de la seconde manche, les joueurs n’ont droit qu’à un mot pour faire deviner la carte en question. Et lors de la troisième et dernière manche, les joueurs doivent mimer les concepts et les personnages en question. Il va de soi que lors de ce jeu, c’est la compréhension d’autrui (car tout le monde ne fonctionne pas de la même façon pour deviner des mots et concepts) et la communication verbale et non-verbale qui est mise en avant.
Construction de circuit de billes : Le but de ce jeu est par équipe de 6, de reproduire une construction à l’identique sachant qu’une photo de la construction finale est donnée. Attention cependant, la photo de la construction sur laquelle les joueurs doivent aboutir est donnée à une seule personne du groupe, et elle seule a le droit de voir la photo mais seuls les autres ont le droit de manipuler les pièces. Lors de ce jeu, la clarté de la communication prime bien sûr, mais également l’écoute d’autrui (parfois les « constructeurs » n’ont pas compris la même chose, il faut écouter l’avis de chacun). Et évidemment le temps leur étant compté, la gestion du temps était primordiale.
Pour conclure, à travers le biais du jeu, les entreprises peuvent ensuite se tourner vers les étudiants qui les ont marquées afin de discuter de la possibilité d’un entretien voire d’un stage.
Il faut savoir qu’une GP reprenant ce principe, « Game of Jobs », a été instaurée cette année.
Au-delà des événements qu’on organise, Enjeu propose ses services de consulting et de créations de serious games (notamment aux professeurs et associations intéressés, ainsi que des institutions externes), ainsi que ses partenariats montés avec des entreprises de divertissement sur Grenoble, proposant ainsi des tarifs avantageux pour des activités ludiques.
A une époque où les business games sont de plus en plus présents au sein des entreprises, pensez-vous qu’ils soient vraiment formateurs ? Pouvez-vous nous donner un exemple, nous raconter une expérience vécue… ?
Oui, les serious games sont formateurs, en ce qu’ils ont une portée plus élargie qu’un simple jeu (serious game = jeu qui va au-delà du simple divertissement) : on le remarque bien avec le forum Recruter Autrement, ou encore les jeux créés pour les professeurs.
En outre, nous sommes en train de monter un projet avec le département de l’Isère et le collège de Saint-Chef, sur un jeu à vocation pédagogique concernant le monde de l’entreprise et du travail. Grâce à ce jeu, les collégiens pourront prendre les bons réflexes et adopter les bons comportements en entreprise et en entretien.
Quels sont vos objectifs futurs, avez-vous des projets en cours pour faire grandir votre association ?
L’association a plusieurs objectifs :
- Instaurer un réflexe au sein de l’école en matière de teambuilding. En d’autres termes, que les associations et élèves pensent à venir voir Enjeu lorsqu’ils désirent faire un laser game, ou un bowling, ou une soirée jeux de société.
- Devenir une référence au sein de GEM en matière de serious gaming. Cela passe par des collaborations avec des associations (comme avec la Junior Entreprise de notre école (la JAI) pour qui nous avons mobilisé nos compétences en la matière, et qui ont remporté la palme Aneo de Meilleure Association de France grâce à leur présentation gamifiée) mais aussi avec des professeurs. Un serious game a été monté pour le cours de Caroline Gauthier pour son cours sur le marketing durable. L’objectif est donc de populariser cette offre, et même à l’extérieur, en proposant nos services auprès d’entreprises ou d’institutions, plus largement.
- Marquer de son empreinte la création d’une plateforme e-sportive au sein de GEM. L’E-Sport : en français c’est le sport électronique. Il s’agit tout simplement de la pratique du jeu vidéo sur internet contre d’autres joueurs. Aujourd’hui, des compétitions à échelle mondiales sont organisées, et le milieu de l’E-Sport brasse énormément d’argent. C’est un secteur en plein développement et très prometteur pour la suite de l’explosion du secteur du numérique.
C’est encore en pourparlers, mais il y a de grandes chances que cela se fasse. Evidemment, Enjeu se doit d’être partie prenante de ce projet. Plus largement, l’objectif est de développer notre activité tournant autour de l’e-sport. C’est un marché très porteur.
Avez-vous des contacts avec d’autres associations similaires présentes dans d’autres écoles ? Organisez-vous des évènements communs ou est-ce une perspective envisageable pour Enjeu ?
Nous n’avons pas vraiment de contacts avec des associations homologues, mis à part le Student Gaming Network, un réseau d’écoles et d’universités qui organise la Student Gaming League, un tournoi rassemblant divers établissements dans toute la France pour s’affronter sur différents jeux, comme CS GO, League of Legends, Hearthstone…
Cela peut être quelque chose d’intéressant, si l’on veut voir ce qu’il se fait ailleurs. Cependant, monter des partenariats ailleurs inter-associations n’est pas dans nos objectifs principaux.