Green Touch est l’association qui monte au sein d’ICN Business School. Son objectif est de sensibiliser les étudiants au développement durable et à l’économie sociale et solidaire. Business Cool a pu rencontrer le président du mandat 2017.
Peux-tu nous présenter ton association et ton rôle ?
Green Touch est l’association d’ICN Business School qui promeut le Développement Durable sur tout le campus ARTEM. J’étais président de cette association durant l’année 2017. Être président de Green Touch consistait d’une part à animer et accompagner une équipe composée de personnes différentes afin de mener à bien les projets que nous avions imaginés, et d’autre part à construire une dynamique durable entre les associations et les départements de l’école, des entreprises et des institutions locales.
En un an, tu as réussi à faire de Green Touch une association phare d’ICN Business School. Raconte-nous quels sont les grands projets que tu as menés ?
Nous avons réussi à faire de Green Touch une association importante d’ICN grâce à l’investissement quotidien des membres de notre équipe et de l’appui fidèle des cadres de notre école. Dans une organisation, vos projets n’émergeront pas si vous n’êtes pas soutenus par la direction. A ICN Business School, tout est fait pour nous permettre de réaliser nos projets personnels et/ou collectifs. D’ailleurs, nous considérons un certain nombre de nos professeurs comme des collègues de travail en dehors des cours à travers les projets extra-scolaires qui nous unissent. C’est un environnement très semblable à l’entreprise, qui facilite la créativité, la prise d’initiative et la gestion de projets en équipe.
Les projets que nous avons menés sont par principe, écologiquement vertueux, socialement responsables et économiquement viables, comme :
– Une offre régulière de paniers de fruits & légumes bio & locaux sur le campus
– Un marché de Noël équitable, solidaire et éthique dans la grande galerie
– Un atelier DIY « Fabrique tes cosmétiques bio toi-même ! »
– Des collectes de denrées alimentaires pour les Restos du Cœur
– Une collecte de vêtements de sport pour les jeunes réfugiés
– Six conférences (Energie/Climat, Organizational Creativity & Sustainability, Economie Sociale & Solidaire, Egalité professionnelle F/H…).
Quel est votre impact sur le mode de vie d’ICN bs? Qu’avez vous changé ?
Il est difficile d’évaluer l’impact d’une association mais nous remarquons aujourd’hui que de plus en plus d’étudiants parlent de développement durable positivement et, des professeurs/directeurs de département d’ICN nous sollicitent pour réaliser des projets en commun comme le projet d’événement autour du Luxe Durable. Cela prouve que nous avons réellement démocratisé les enjeux liés au Développement Durable et à la RSE.
Aussi, nous avons donné envie aux étudiants de mener une réflexion collective au sein d’une organisation comme ICN Business School, capable de peser et de changer les choses, par les futurs managers responsables qu’elle forme et envoie chaque année dans le Monde de l’entreprise. D’ailleurs, notre école va bientôt être évaluée par l’AFNOR dans le cadre de la certification ISO26000. C’est un symbole fort, habituellement réservé aux entreprises, qui démarque l’ICN Business School de ses écoles concurrentes. Cela démontre que le développement durable n’est plus une contrainte et est devenu un véritable levier concurrentiel.
Est-ce que tu as un regret / une fierté au cours de ce mandat ?
Je suis très fier de tout ce que nous avons réalisé et de ce que nous sommes devenus grâce à cette aventure humaine. Mon seul regret est que nous n’ayons pas pu engager d’action pour la protection des espèces animales car c’est à mon sens la population vivante la plus menacée par nos activités en l’état actuel.
Est-ce que vous travaillez avec d’autres associations étudiantes ou de plus grandes envergures comme Green Peace ?
L’avantage du Développement Durable c’est qu’il transcende toutes les activités humaines. De fait, nous avons pu réaliser nos actions en partenariat avec les associations d’ICN pour intégrer des personnes diverses aux projets, mutualiser nos moyens, toucher un maximum de monde, rendant notre intervention encore plus efficace.
Des associations extérieures à l’école nous ont contactés pour organiser et animer des conférences ensemble : l’association Avenir Climatique pour les enjeux Energie-Climat et le réseau professionnel féminin Est’elles executive pour les enjeux sur l’égalité professionnelle F/H.
Des étudiants de BSB (ESC Dijon) nous ont même contactés pour savoir comment créer une association de Développement Durable à succès dans une école de commerce !
En ce qui concerne les partenariats avec des associations de grande envergure, nous avions pour stratégie de nous associer précautionneusement avec celles qui sont le moins politisées possibles, plutôt concentrées sur l’action que sur le militantisme. Le partenariat avec les Restos du Cœur pour les collectes alimentaires en est une belle illustration. Il était délicat de nous associer à GreenPeace qui est une ONG militante et nous n’en ressentions pas le besoin dans la réalisation de nos projets. Cela n’empêche pas qu’il faut de tout pour faire avancer la cause que nous défendons : du militantisme, de l’action, parfois les deux à la fois. Nous avons seulement fait le choix de nous concentrer sur l’action uniquement car il est grand temps de montrer l’exemple autour de nous, de montrer que des actions écologiquement vertueuses, socialement responsables et économiquement viables sont possibles peu importe les moyens, pour donner aux autres l’envie d’agir à leur tour.
Êtes-vous politisés ? Y a-t-il une méfiance envers votre engagement ?
Par déontologie, nous ne sommes pas politisés. Contrairement aux idées reçues et véhiculées depuis tant d’années dans la société, le Développement Durable n’appartient à aucun camp politique. Ceci doit être un fil conducteur fédérant toutes les composantes socioéconomiques et culturelles de notre civilisation. Ce positionnement (car oui c’est un positionnement !) inspire la confiance autour de nous car il inclut plutôt qu’il exclut, à l’inverse de la politique en général. C’est ce qui fait aussi que notre démarche a été largement appréciée par nos pairs.
Pour finir sur une note d’humour, t’es plutôt Royal, Borloo ou Hulot ?
Difficile de répondre à cette question aujourd’hui avec tous ces scandales qui éclatent… J’apprécie beaucoup le projet de Jean-Louis BORLOO d’électrification de l’Afrique avec des énergies renouvelables. Nicolas HULOT a beaucoup apporté à la sensibilisation du grand public par ses reportages TV sur les écosystèmes en danger à travers le Monde entier. La mission de Ségolène ROYAL de convaincre toutes les parties prenantes internationales à signer l’accord de la COP21 devait être passionnant aussi. Donc pour répondre plus précisément à la question : je dirais que je suis d’abord moi-même et c’est déjà pas mal. Et j’invite les lecteurs à l’être aussi. Nous avons trop longtemps attendu des autres, de ceux qui sont au pouvoir, des politiques. Je pense qu’il est grand temps de nous retourner vers nous-mêmes pour construire notre destin commun. Et cela commence par nous poser la question : Et si … ?