Maëlla est passionnée par l’univers du luxe. Elle a réalisé une bonne partie de son expérience professionnelle au sein de Hermès, une entreprise qu’elle a intégrée durant ses études à Audencia. Cette jeune diplômée revient sur son parcours et délivre ses conseils pour rejoindre cet univers.
Le parcours de Maëlla, d’Audencia à Hermès
Quel est votre parcours académique ?
J’ai fait un bac S, puis une prépa ECS avant d’intégrer le Programme Grande École d’Audencia. J’ai pu partir pendant un an aux États-Unis pour réaliser un double-diplôme avec Boston University. J’ai également pu faire un stage de six mois aux États-Unis dans le cadre de cette formation, chez Hermès. Comme majeure, j’ai opté pour l’entrepreneuriat à Audencia et l’innovation et la technologie à Boston.
Pourquoi vous êtes-vous orientée vers l’entrepreneuriat ?
Mon rêve, c’est de monter mon entreprise et c’est même possible de le faire en parallèle d’une carrière ! L’avantage de cette spécialisation, c’est qu’elle est très transverse. Une fois qu’on est capable de gérer un projet, on peut le faire dans toutes les industries. Les entreprises développent des innovations et on crée presque des mini-startups dans les grands groupes. Cette compréhension d’un projet, de son lancement, sont des compétences cruciales en entreprise. Cela m’a servi lorsque je suis arrivée chez Hermès qui reconstruisait son site e-commerce. Il fallait repartir de zéro et c’était génial !
Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel qui semble très marqué par l’univers du luxe ?
Mon premier job étudiant et tout premier stage était vendeuse chez Hermès, au sein de la boutique de Nantes. J’ai ensuite eu une expérience de six mois en tant que business analyst chez AccorHotels, mais cette fois du côté sales. Puis, j’ai fait mon stage de fin d’études chez Hermès Paris, au sein du service digital qui se chargeait de la refonte du site e-commerce du groupe.
Je suis allée à Boston University et j’ai rencontré la directrice e-commerce USA de Hermès of Paris, la division américaine du groupe. Je lui ai parlé de mes projets et, après quelques entretiens, j’ai été prise pour un stage de six mois à New York. Mon diplôme en poche, j’ai pu obtenir une extension de visa pendant un an et j’ai travaillé dans la data chez Hermès of Paris. En parallèle, le groupe se lançait dans le e-commerce à Singapour. J’ai postulé et j’ai été prise. J’ai donc travaillé dans le e-merchandising et la data analyse pour l’Asie du Sud. Un an après, on lançait les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Après deux ans, je voulais revenir sur la gestion de projet et j’ai passé des entretiens pour revenir à Paris, dans l’équipe où j’étais stagiaire.
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Le quotidien de Maëlla en tant que business analyst d’Hermès
Aujourd’hui, vous êtes business analyst. Qu’est-ce que c’est ? À quoi ressemblent vos missions ?
C’est un système particulier où on découpe le site en features avec la partie compte client, la partie catalogue, système de de vente… Chaque feature améliore un pan du site. Mon rôle est d’aider les responsables à améliorer chaque feature. Je travaille avec les développeurs, je rédige les specs pour les aider à coder et je fais des analyses de marché, pour voir ce qu’on peut apporter au site et à nos utilisateurs.
Pourquoi l’univers du luxe ?
Mon père travaille dans le cuir et j’avais toujours entendu parler de Hermès comme l’excellence du cuir et des artisans. Cette capacité de travailler cette matière pour la sublimer m’avait toujours attirée. Quand j’étais jeune, j’avais effectué un stage découverte en 3e et je voulais comprendre le luxe. J’avais écrit à Bernard Arnault, pour en savoir plus sur la construction d’une maison de luxe. Il m’a alors répondu et j’ai réalisé mon stage chez LVMH. C’était extraordinaire de découvrir le luxe, les enjeux qui se cachent derrière, le savoir-faire qui en découle… C’était d’une richesse incroyable ! Après cela, je m’étais toujours dit que j’aimerais travailler dans cet univers là, mais j’ai surtout su saisir et me créer des opportunités.
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Les idées reçues sur l’univers du luxe
On a parfois une image du luxe comme un secteur très exigeant, où on n’a pas le droit à l’erreur. Est-ce vrai ?
J’ai évolué dans le monde digital et dans le e-commerce, donc c’est plus particulier. On est bien sûr dans un milieu très exigeant, où on pousse les protocoles et la qualité à son paroxysme. Cependant, j’ai toujours eu droit à l’erreur. On ne peut pas apprendre sans faire d’erreur. Si on veut innover, on est obligé de passer par là ! Le digital est un monde qui évolue énormément – c’est ce que j’adore – et ce qui est vrai un jour, ne l’est pas forcément le lendemain. Ce qu’on développe aujourd’hui peut devenir obsolète rapidement. Il y a le droit à l’erreur du moment que ça apporte l’excellence.
Quelle est l’idée préconçue que vous aviez sur Hermès et qui s’est avérée être fausse une fois que vous êtes entrée dans l’entreprise ?
Quand je suis arrivée en stage et en CDD en ventes chez Hermès, c’est la première fois que je côtoyais Hermès. J’avais peur de tout casser. J’avais l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais plus on est au contact des produits, plus on découvre leur histoire. De fil en aiguille, c’est devenu un endroit où je me sens bien et où je n’ai pas de craintes.
Certes, ce sont des produits très délicats, mais de belles histoires se cachent derrière et je trouve ça formidable. Hermès, ce sont aussi des relations, de l’humain. Tout ce qui compte, c’est de faire en sorte que les clients soient heureux et qu’ils trouvent l’objet qui les fait rêver pour des années. Une fois qu’on prend du recul, on apprécie les produits et ce qu’ils représentent pour ceux qui les achètent. C’est ce que je vis encore aujourd’hui, alors que je suis dans les bureaux.
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Le conseil pour les étudiants qui veulent travailler dans le luxe !
La clé, c’est qu’il faut oser ! J’étais tétanisée à l’idée de postuler dans une maison de luxe. Le faire, c’est le premier pas. Autre élément important : il faut se démarquer en étant soi-même. Il faut que le projet colle à notre personnalité. J’ai été moi-même, j’étais compétente et ils m’ont prise aussi, car ils adhéraient à ma personnalité. Troisième point important : il faut savoir créer et saisir les opportunités. Il faut y aller, il ne faut pas se poser de question ! Il faut tout donner et ne pas se mettre d’obstacle !