Lors d’un événement à Boston ce mardi 23 novembre, Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, a reconnu avoir fait une blague déplacée sur le Parti communiste chinois, lors de son récent voyage à Hong Kong et a admis s’en vouloir terriblement. Zoom sur ce scandale géopolitique qui a frappé le monde des affaires.
Jamie Dimon tente tant bien que mal de se rattraper auprès de la Chine, et pour cause ! Le PDG avait fait une blague concernant le Parti communiste chinois au pouvoir qui n’a pas beaucoup plu aux principaux intéressés, Il faisait notamment référence au 100e anniversaire du Parti communiste chinois au pouvoir : « Le parti communiste célèbre son 100e anniversaire. JP Morgan aussi. Et je suis prêt à parier que nous durerons plus longtemps. Je ne peux pas dire ça en Chine. Ils écoutent probablement de toute façon ».
Ces paroles reflètent une rare démonstration de franchise concernant la prise de pouvoir de la deuxième économie mondiale. Toutefois, ses propos n’ont pas plu aux autorités chinoises qui avaient pris des mesures de répression à l’encontre des entreprises privées au cours de l’année écoulée. Résultat ? Jamie Dimon a fait marche arrière lors d’une déclaration mercredi et admis regretter ses paroles.
La Chine a pris des mesures sévères à l’encontre des entreprises de la Tech, notamment Didi, Tencent ou encore le géant du commerce électronique Alibaba. Récemment, des questions ont été soulevées quant à la réponse de la Chine aux accusations d’agression sexuelle portées contre un ancien vice-premier ministre puissant par la joueuse de tennis vedette Peng Shuai.
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Jamie Dimon retire ses paroles et regrette
Jamie Dimon reconnaît qu’il ne devait pas tenir des propos aussi irrespectueux. Il explique : « Je regrette et je n’aurais pas dû faire ce commentaire. J’essayais de mettre l’accent sur la force et la longévité de notre entreprise ». Un porte-parole de JP Morgan a déclaré que la banque était engagée en Chine et que le PDG du groupe avait clairement indiqué lors de la discussion à Boston que « la Chine et ses habitants sont très intelligents et très réfléchis ». Le porte-parole poursuit : « Jamie Dimon reconnaît qu’il ne devrait jamais parler de manière irrespectueuse d’un autre pays ou de ses dirigeants », une notion qui montre que la géopolitique est très importante en entreprise !
Telles sont les excuses présentées par le dirigeant de la banque d’investissement JP Morgan : « Je regrette mon récent commentaire, car il n’est jamais bon de plaisanter ou de dénigrer un groupe de personnes, qu’il s’agisse d’un pays, de ses dirigeants ou de toute partie d’une société et d’une culture. S’exprimer de la sorte peut nuire à un dialogue constructif et réfléchi dans la société, ce qui est nécessaire aujourd’hui plus que jamais. » Il ne faut pas oublier que cela peut également nuire au business et peut grandement impacter le développement de JP Morgan en Chine, d’autant plus que le pays est très important pour la banque d’affaires.
La Chine : Une opportunité en or pour JP Morgan
Lors d’une déclaration faite il y a quelques mois, Jamie Dimon avait qualifié la Chine comme étant « l’une des plus grandes opportunités au monde pour nombre de nos clients et pour JP Morgan. » La semaine dernière, il a également fait la Une des journaux lors de son voyage à Hong Kong, où il a réussi à bénéficier d’une exemption gouvernementale spéciale lui permettant d’échapper à l’une des plus longues quarantaines du monde.
La dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam, a déclaré que le dirigeant avait reçu une permission spéciale dans l’intérêt de « l’économie de Hong Kong », citant l’importance des activités de la banque dans la ville, qui abrite son siège régional.
Par ailleurs, les entreprises chinoises qui négocient leurs actions aux États-Unis constituent une source importante de revenus pour les banques. Ainsi, les autorités chinoises assouplissent les règles pour permettre aux banques américaines de développer leurs activités en Chine.
En août, JP Morgan a obtenu du gouvernement chinois l’autorisation de prendre la pleine propriété de ses activités de banque d’investissement et de négoce dans le pays, un siècle après avoir ouvert ses premiers bureaux dans le pays.
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Quelles sont les conséquences des paroles de Jamie Dimon ?
Lors d’une conférence de presse du ministère des Affaires étrangères jeudi, le porte-parole Zhao Lijian a minimisé la question, soulignant qu’il avait « pris note des rapports pertinents et de la réflexion sincère exprimée par les personnes concernées. Je pense que c’est une attitude appropriée », a ajouté Zhao. « Nous espérons que les médias concernés cesseront d’exagérer cette question. »
Dans la récente lettre annuelle de JP Morgan Chase, en mai, Jamie Dimon a souligné l’influence croissante du pays dans l’économie mondiale. « Les dirigeants chinois pensent que l’Amérique est en déclin. Malheureusement, ces derniers temps, il y a beaucoup de vérité à cela« , avait-il écrit. C’est donc dans l’intérêt de la banque de préserver des relations saines et solides avec le pays.
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