NEOMA a récemment signé un partenariat avec la Gendarmerie nationale, permettant aux membres de cette institution d’étudier au sein de l’Executive MBA de l’établissement. Le Commandant Emmanuel Jacob a pleinement tiré profit de ce partenariat et alterne aujourd’hui entre sa vie de gendarme et celle d’étudiant. Il se confie sur son quotidien.
Le parcours d’Emmanuel Jacob
Pourquoi avoir choisi d’intégrer la Gendarmerie ?
C’est une envie qui est arrivée assez tôt, dès le lycée. C’était une voie qui me plaisait, car c’est une force armée, une structure militaire. J’étais intéressé par tout ce qui tournait autour des sujets liés à la Défense. La Gendarmerie est une force armée qui est toujours en opération. Il y a toujours de l’activité autour de la Gendarmerie.
Vous avez donc rejoint la Gendarmerie après votre bac ?
J’ai d’abord obtenu un master 1 de droit, avant d’intégrer la Gendarmerie en 2006. Le droit était également une filière qui me plaisait et j’ai suivi cette voie tout en sachant que je rejoindrais la Gendarmerie. À l’époque, je ne me fermais aucune porte.
Quel poste occupez-vous dans la Gendarmerie ?
Ma carrière est très orientée vers l’administratif et la technique. Je sers le soutien opérationnel. C’est le service d’État-Major. Je ne suis pas le gendarme que vous allez voir sur le bord de la route. Et je suis en même temps étudiant au sein de l’EMBA de NEOMA, en part-time.
À quoi ressemble votre quotidien de gendarme ?
Concrètement, je suis chef de bureau en administration centrale. Je gère la base de données RH de la Gendarmerie. Je suis dans une structure qui est rattachée à la direction générale de la Gendarmerie nationale. Mon travail consiste, entre autres, à réaliser des analyses décisionnelles pour les grands chefs et à faire du pilotage de carrière sur mesure. C’est de la conduite de projet informatique, mais appliquée aux RH. C’est un métier très spécialisé.
De gendarme à étudiant à NEOMA
En septembre 2021, vous avez intégré NEOMA. Pourquoi avoir décidé de rejoindre une école de management ?
Au sein de la Gendarmerie, les carrières sont divisées en deux parties. Pour franchir cette étape, on passe le diplôme de l’enseignement supérieur de deuxième niveau. C’est un concours interne aux armées et une voie pour les hauts potentiels. Ceux qui réussissent ce concours doivent réaliser une formation dans le supérieur. J’avais le choix entre plusieurs établissements, comme l’École de guerre, mais j’ai choisi de faire une scolarité alternative à NEOMA. Le cursus m’intéressait.
Ce n’est pas trop dur de retourner sur les bancs de l’école et de concilier études et job à plein temps ?
Honnêtement, ce n’est vraiment pas compliqué. Il faut arriver à concilier cela avec son métier. Cela se fait facilement avec beaucoup d’organisation et de travail personnel. L’avantage de NEOMA, c’est que nous avons des intervenants de bonne qualité, de très bons professionnels. Ce n’est pas une formation de type universitaire. Il y a une vraie approche différente.
Au sein de l’armée, nous sommes obligés de vivre en accord avec le monde qui nous entoure. On ne peut pas vivre uniquement sur nos valeurs militaires. Ce qui est intéressant avec cette formation, c’est qu’elle m’apporte une certaine ouverture sur la réalité du monde du travail, les challenges des entreprises ou la génération Z.
Qu’est-ce qui vous a plu dans cette formation ?
C’est une formation de rupture. J’étudie dans une Grande École de management, au sein d’un cursus international où les cours sont dispensés 100% en anglais. Je sors de ma zone de confort. Les enseignements de NEOMA permettent aussi de se doter d’une posture globale de manager qui sait créer de la valeur, être agile et développer du business. Ce sont autant d’atouts qui permettent d’apporter un vent frais sur une Gendarmerie qui a plusieurs siècles d’existence.
Une formation pour transformer la Gendarmerie
Comme vous le disiez, le monde de la gendarmerie et de l’école de management sont très éloignés. Qu’allez-vous retirer concrètement de cette formation ?
La Gendarmerie nationale a une vraie volonté de nous donner du recul et de nous faire sortir de cet environnement. Aujourd’hui, la société évolue et les grandes institutions militaires ont besoin de se régénérer. Il faut aller voir ailleurs, de comprendre les nouvelles attentes, pour tirer parti du meilleur des deux mondes : le civil et l’armée. Cela permet de faire évoluer nos méthodes de travail : on personnalise les parcours, les carrières des gendarmes, on parle même d’intrapreneuriat.
La Gendarmerie est une énorme machine. Est-ce qu’elle peut évoluer ?
Je le vois de l’intérieur depuis quelques années, il y a une importante vague de digitalisation. Aujourd’hui, un gendarme qui part en patrouille possède avec lui une tablette sur laquelle il retrouve tout son bureau et peut contrôler facilement le permis de conduire, par exemple.
Les évolutions de la société nous poussent aussi à transformer notre structure. Nous créons des partenariats avec des entreprises ou des collectivités locales auprès desquels nous réalisons des missions de conseil sûreté. C’est l’un des aspects les plus marqués de ce lien entre civil et armée. Nous réalisons des missions d’audits dans des organisations pour les épauler sur les cyber-menaces. La Gendarmerie a même un laboratoire de recherche et développement.
Pour beaucoup, c’est le gendarme qui fait souffler dans le ballon. Mais l’armée est une machine de 100 000 personnes qui ont des attentes individuelles en termes de carrière et nous avons pris en compte ces évolutions.
Quelle est la suite pour vous ?
J’ai vocation à rester en gendarmerie. Mais, avec cette formation, je souhaite m’orienter vers des postes de direction et haut commandement, des fonctions stratégiques au sein de la Gendarmerie. Cela peut être un poste de chef de l’appui opérationnel dans une région, de sous-directeur ou de chargé de mission à la direction de la Gendarmerie.