Frédéric Mugnier Faguo
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Rencontre avec Frédéric Mugnier, fondateur de Faguo

Alors qu’il était encore étudiant à l’ISTEC, Frédéric Mugnier a commencé à créer sa propre marque : Faguo. Au départ simple projet d’élève en école de commerce, cette entreprise a rapidement connu le succès et s’est développée partout en France. L’entrepreneur revient sur les origines de cette success story.

 

Le parcours de Frédéric Mugnier, fondateur de Faguo

Frédéric Mugnier Faguo
© Faguo

Quel est votre parcours ?

J’étais provincial d’origine. J’ai passé mon bac en 2005, à Reims. Mes parents bougeaient beaucoup, mon père était dans l’associatif et j’ai donc vécu dans de nombreuses villes. En 2005, mon bac en poche, je suis rentré à l’ISTEC.

 

Pourquoi avoir choisi l’ISTEC ?

À l’époque, mes parents avaient influencé mon choix. J’avais besoin de concret et ils pensaient qu’en école de commerce, j’aurais cette approche beaucoup plus concrète. Je n’avais vraiment pas le niveau pour continuer à l’université ou en prépa et je n’avais pas un assez bon dossier pour être pris en IUT. L’ISTEC est une école post-bac qui offre un bon compromis avec une approche concrète et beaucoup moins scolaire. Entre les stages et les études de cas, j’étais beaucoup plus à l’aise.

Durant mes cinq années à l’ISTEC, j’ai eu la chance de réaliser un échange en Chine, de faire un stage à Roland Garros, un autre dans les télécoms et un dernier chez Nicolas, en tant que supply chain project manager. Très tôt, dès ma quatrième année, j’ai réalisé mon stage pour Faguo, une marque que j’avais commencé à créer à l’école avec mon associé rencontré sur les bancs de l’ISTEC.

 

Les origines de Faguo

Comment résumer Faguo en quelques mots ?

C’est une marque qui engage sa génération contre le dérèglement climatique, qui ne fait pas de compromis entre la direction artistique et sa mission. Elle offre à l’homme la possibilité de s’habiller dans un style représentant un trait d’union entre la ville et la forêt. C’est la tendance de l’outdoor, celle du citadin qui aime s’échapper en forêt. La tenue Faguo convient aussi bien aux deux environnements.

 

Justement, comment vous est venue l’idée de Faguo ?

On avait l’impression de tous avoir les mêmes paires de baskets au pied dans notre école. On a donc voulu designer une paire en imaginant une dimension communautaire pour nos amis et nous. Nous voulions répondre à nos attentes, mais aussi à nos aspirations environnementales. Finalement, à ma sortie de l’école en 2010, j’ai tout de suite commencé l’aventure Faguo.

 

Qui s’occupait du design ?

À l’époque, nous nous sommes fait aider de nombreux amis. Nous avons demandé à un ami architecte, à une copine fan de mode… Aujourd’hui, c’est Nicolas, mon associé. Il a une équipe de 10 personnes.

 

Un des éléments iconiques de votre design, c’est le bouton en noix de coco. Pourquoi avoir placé cet objet sur chacune de vos pièces ?

Ils sont le symbole de l’arbre que nous plantons pour chaque produit vendu. Au départ, nous voulions mettre une pastille de bois. Puis, nous avons décidé d’utiliser le fruit de l’arbre, des noix de coco qui n’ont plus d’usage pour réaliser ces boutons.

 

Comment s’impose-t-on avec une marque de vêtements dans un univers hyper concurrentiel ?

La chance que nous avons, c’est d’être sur un énorme marché qui est indispensable à tout un chacun. Tout le monde porte des chemises, tout le monde a des chaussures au pied. C’est plus facile de prendre 0,5% d’un marché existant que de gagner 100% d’un marché qui n’existe pas encore. Il n’y a pas besoin de sensibiliser les gens à un nouvel usage. Notre force, c’est aussi de nous différencier et de porter une oreille attentive à ce marché.

 

Le développement durable : au cœur des préoccupations de Faguo

Comme vous le disiez, avec Faguo, vous insistez beaucoup sur la transition écologique et le dérèglement climatique. Pourquoi est-ce que cela vous tient tant à cœur ? Comment cela se traduit ?

C’est une aspiration que nous avons depuis la création de l’entreprise. Nous avons constaté que, sur le plan du développement durable et de l’écologie, nous allions droit dans le mur. Nous avons donc réfléchi à des moyens de changer les choses. Le premier, c’était de définir et de publier un bilan carbone prévisionnel. En 2009, nous étions les premiers à le faire !

Quand nous avons compris que nous allions polluer, nous avons mis en place des politiques de réduction carbone et de compensation carbone en utilisant de l’énergie verte dans nos bureaux et nos boutiques et des produits recyclés. Nous plantons aussi un arbre en France pour chaque produit que nous vendons. Dans nos boutiques, nous proposons des articles de seconde main, de racheter des vêtements.

Frédéric Mugnier Faguo
© Faguo

 

Beaucoup de marques plantent des arbres. Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

Nous plantons un arbre pour chaque produit fabriqué. Nous avons donc beaucoup plus de visibilité sur ce que nous produisons. Nous avons noué un partenariat avec le pépiniériste Naudet. Il nous met en relation avec des propriétaires de terrains qui ne sont pas forestiers ou agricoles. Notre cahier des charges est très exigeant. Nous les aidons à planter des arbres sur leur terrain. En septembre, nous allons planter notre 2 000 000e arbre.

 

Vous avez déménagé votre siège à Nantes. Pourquoi ?

Nous nous sommes posé cette question : « Comment faire les choses autrement ? » Comment être plus connecté à la forêt ? L’idée était de partir de Paris, de vivre à fond cette idée de trait d’union entre la ville et la forêt. Nantes était la ville toute trouvée ! La semaine dernière, nous avons fait un tour en vélo avec les équipes pour voir nos plantations. C’est génial !

 

L’avenir de Faguo

Comment imaginez-vous Faguo dans quelques mois ?

Nous continuons nos projets autour de la seconde main. Aujourd’hui, nous avons des ateliers de réparation dans nos boutiques, nous sommes également un centre de collecte de vêtements à recycler. Plusieurs acteurs du marché commencent à faire pareil et c’est génial ! Cela veut dire que nous allons dans la bonne direction. Je veux continuer à progresser sur ce sujet, sans faire de compromis entre notre mission et la direction artistique. Notre principal objectif, c’est d’augmenter la part de produits recyclés dans nos collections. Elle est 80% aujourd’hui et nous voulons atteindre les 85% prochainement.

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