Le QS World University Rankings 2025 révèle des résultats contrastés pour les universités françaises. Si certaines progressent, d’autres peinent à concurrencer les mastodontes anglo-saxons. À travers une analyse des points forts et des lacunes, cet article décode la performance des institutions françaises dans un contexte mondial de plus en plus compétitif.
Alors que le MIT et Imperial College London dominent sans surprise le QS World University Rankings 2025, les universités françaises peinent à s’imposer dans les toutes premières places du classement mondial. Il faut descendre à la 24ème place pour voir figurer l’université PSL, la mieux classée des Françaises. Cette situation soulève une question centrale : pourquoi les universités françaises ne parviennent-elles pas à grimper plus haut dans un classement qui valorise la recherche, la réputation académique et l’internationalisation ?
La recherche, un moteur de progression insuffisant
Si la France se démarque par la qualité de sa recherche, comme en témoignent les bons résultats de l’Université PSL et de l’ENS Lyon dans les indicateurs de réseaux de recherche internationaux, cela ne suffit pas à compenser d’autres faiblesses. Le classement QS valorise également la réputation académique, une dimension dans laquelle les institutions françaises semblent moins visibles à l’échelle mondiale. Cet indicateur est utilisé pour mesurer la réputation des universités en s’appuyant sur les avis d’experts dans différents domaines. Depuis 2004, QS interroge des spécialistes du monde entier pour savoir quelles universités se démarquent par la qualité de leur enseignement et de leur recherche. La réputation académique, tel qu’elle est présentée, permet de juger non seulement la qualité des recherches menées dans les universités, mais aussi leur capacité à nouer des partenariats, à innover dans l’enseignement, et l’impact qu’elles ont sur la société. C’est l’un des critères les plus importants dans les classements QS, représentant 30 % du score global dans le classement principal des universités mondiales.
Sorbonne Université obtient une très respectable 63ème place, mais reste loin derrière les universités qui se démarquent par leur forte renommée globale, comme l’Université de Cambridge ou Havard. En France, on peine encore à valoriser et à exporter ses modèles éducatifs et académiques au-delà de ses frontières, notamment dans des secteurs comme la gestion ou la science politique, où des universités comme Sciences Po se positionnent certes bien, mais restent confinées à des domaines de niche.
L’internationalisation comme défi pour les universités françaises
Un autre facteur important du classement QS est l’internationalisation, un domaine où les établissements français progressent, mais à un rythme plus lent que leurs concurrents. Polytechnique et Sorbonne Université ont réalisé des efforts notables pour enrôler davantage d’étudiants internationaux et renforcer leurs partenariats avec des institutions étrangères. Mais, leurs scores en matière de nombre d’étudiants internationaux restent en deçà de ceux des grandes métropoles comme Londres, New York et Singapour, reconnues pour leur statut de hubs académiques.
En comparaison, des universités comme University College London affichent des taux d’internationalisation bien plus élevés, bénéficiant de la langue anglaise, un avantage indéniable qui renforce leur attractivité. La France, malgré son prestige culturel, devra sans doute, si c’est toujours son ambition, renforcer l’accueil et l’intégration des talents étrangers pour espérer grimper dans ce classement.
En analysant le classement QS, on remarque que les établissements français souffrent de plusieurs contraintes structurelles qui freinent leur progression. D’une part, la taille des institutions joue en défaveur des universités françaises, qui restent souvent de taille modeste comparées à des géants américains ou asiatiques. L’Institut Polytechnique de Paris se distingue par son excellence, mais avec une taille limitée, elle ne peut rivaliser en termes de volume d’étudiants et de production scientifique avec des universités comme le MIT.
D’autre part, le modèle de financement public français, bien que garant d’une éducation accessible, limite parfois les marges de manœuvre des établissements pour investir massivement dans la recherche, les infrastructures ou l’internationalisation. En comparaison, les universités anglo-saxonnes bénéficient souvent d’une forte dotation privée et de partenariats avec le secteur privé, qui boostent leurs capacités à innover, à investir et à attirer les meilleurs talents.
Une concurrence accrue en Europe
En Europe, les établissements français sont aussi confrontés à une concurrence toujours plus féroce. L’Université PSL, qui se maintient dans le top 25 mondial, rivalise avec des institutions britanniques de premier plan comme Oxford et Cambridge, mais peine à s’imposer dans d’autres disciplines comme les sciences dures ou la technologie, face à des institutions allemandes ou suisses, telles que l’ETH Zurich.
Cela s’explique en partie par le fait que les universités européennes hors Royaume-Uni ont su développer des stratégies d’alliance intraeuropéenne qui leur permettent de mutualiser les ressources et d’accroître leur visibilité internationale. Ces collaborations transnationales constituent une opportunité que la France pourrait exploiter davantage pour rester compétitive dans les années à venir.
Le classement QS des meilleures universités françaises
En tête de file, l’Université PSL (Paris Sciences & Lettres) maintient sa 24ème place mondiale, tandis que l’Institut Polytechnique de Paris et Sorbonne Université subissent un léger recul, respectivement classées 46ème et 63ème. L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne réalise un bond remarquable de 45 places, passant à la 283ème position quand certaines universités accusent des baisses importantes, comme Université Paris Cité et Aix-Marseille Université, qui dégringolent de 66 et 94 rangs respectivement.
Voici en détail l’évolution des établissements français dans cette édition 2025 du classement QS 2025 des meilleures universités :
Établissement | Rang FR | Rang mondial | Évolution du rang mondial (N-1) |
Université PSL (Paris Sciences & Lettres) | 1 | 24 | 0 |
Institut Polytechnique de Paris | 2 | 46 | -8 |
Sorbonne Université | 3 | 63 | -4 |
Université Paris-Saclay | 4 | 73 | -2 |
École Normale Supérieure de Lyon | 5 | 187 | -3 |
École des Ponts ParisTech | 6 | 205 | -13 |
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | 7 | 283 | 45 |
Université Paris Cité | 8 | 302 | -66 |
Université Grenoble Alpes | 9 | 334 | -40 |
Sciences Po Paris | 10 | 350 | -31 |
INSA Lyon | 11 | 405 | -13 |
Université de Montpellier | 12 | 448 | -66 |
Université de Strasbourg | 13 | 456 | -35 |
Aix-Marseille Université | 14 | 481 | -94 |
Le classement QS des 50 meilleures universités au monde
Sans surprise, les universités anglo-saxonnes occupent les 6 premières places du classement. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) conserve sa première place et l’Imperial College London fait un bond de quatre places pour se hisser en deuxième position, surpassant ainsi l’Université de Cambridge, qui chute de trois places au cinquième rang. En parallèle, des établissements asiatiques, comme l’Université technologique de Nanyang à Singapour, progressent, gagnant 11 positions pour atteindre le 15e rang.
Établissement | Pays | Rang 2025 | Rang 2024 | Évolution (N-1) |
Massachusetts Institute of Technology (MIT) | United States | 1 | 1 | 0 |
Imperial College London | United Kingdom | 2 | 6 | 4 |
University of Oxford | United Kingdom | 3 | 3 | 0 |
Harvard University | United States | 4 | 4 | 0 |
University of Cambridge | United Kingdom | 5 | 2 | -3 |
Stanford University | United States | 6 | 5 | -1 |
ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology | Switzerland | 7 | 7 | 0 |
National University of Singapore (NUS) | Singapore | 8 | 8 | 0 |
UCL | United Kingdom | 9 | 9 | 0 |
California Institute of Technology (Caltech) | United States | 10 | 15 | 5 |
University of Pennsylvania | United States | 11 | 12 | 1 |
University of California, Berkeley (UCB) | United States | 12 | 10 | -2 |
The University of Melbourne | Australia | 13 | 14 | 1 |
Peking University | China (Mainland) | 14 | 17 | 3 |
Nanyang Technological University, Singapore (NTU) | Singapore | 15 | 26 | 11 |
Cornell University | United States | 16 | 13 | -3 |
The University of Hong Kong | Hong Kong SAR | 17 | 26 | 9 |
The University of Sydney | Australia | 18 | 19 | 1 |
The University of New South Wales (UNSW Sydney) | Australia | 19 | 19 | 0 |
Tsinghua University | China (Mainland) | 20 | 25 | 5 |
University of Chicago | United States | 21 | 11 | -10 |
Princeton University | United States | 22 | 17 | -5 |
Yale University | United States | 23 | 16 | -7 |
Université PSL | France | 24 | 24 | 0 |
University of Toronto | Canada | 25 | 21 | -4 |
EPFL | Switzerland | 26 | 36 | 10 |
The University of Edinburgh | United Kingdom | 27 | 22 | -5 |
Technical University of Munich | Germany | 28 | 37 | 9 |
McGill University | Canada | 29 | 30 | 1 |
The Australian National University | Australia | 30 | 34 | 4 |
Seoul National University | South Korea | 31 | 41 | 10 |
Johns Hopkins University | United States | 32 | 28 | -4 |
The University of Tokyo | Japan | 32 | 28 | -4 |
Columbia University | United States | 34 | 23 | -11 |
The University of Manchester | United Kingdom | 34 | 32 | -2 |
The Chinese University of Hong Kong (CUHK) | Hong Kong SAR | 36 | 47 | 11 |
Monash University | Australia | 37 | 42 | 5 |
University of British Columbia | Canada | 38 | 34 | -4 |
Fudan University | China (Mainland) | 39 | 50 | 11 |
King’s College London | United Kingdom | 40 | 40 | 0 |
The University of Queensland | Australia | 40 | 43 | 3 |
University of California, Los Angeles (UCLA) | United States | 42 | 29 | -13 |
New York University (NYU) | United States | 43 | 38 | -5 |
University of Michigan-Ann Arbor | United States | 44 | 33 | -11 |
Shanghai Jiao Tong University | China (Mainland) | 45 | 51 | 6 |
Institut Polytechnique de Paris | France | 46 | 38 | -8 |
The Hong Kong University of Science and Technology | Hong Kong SAR | 47 | 60 | 13 |
Zhejiang University | China (Mainland) | 47 | 44 | -3 |
Delft University of Technology | Netherlands | 49 | 47 | -2 |
Kyoto University | Japan | 50 | 46 | -4 |
Northwestern University | United States | 50 | 47 | -3 |
The London School of Economics and Political Science (LSE) | United Kingdom | 50 | 45 | -5 |