Métiers à impact
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Métiers à impact : les grandes tendances en 2023

Tu souhaites que ton futur job ne détruise pas la planète ? L’agence de recrutement Brawo Impact a publié un baromètre mesurant la présence des métiers à impact en France, sur le premier trimestre 2023, et les grandes tendances qui marquent le secteur en 2023.

 

C’est quoi un métier à impact ?

Un métier à impact se définit comme un métier dont l’exercice permet d’encourager les entreprises à aller vers davantage de développement durable, tout en restant rentable. Ces emplois doivent, la plupart du temps, ajouter à la recherche de profit des entreprises des préoccupations environnementales et sociales, visant à rendre le monde à la fois plus soutenable et plus juste.

Selon le baromètre Brawo, les métiers à impact sont principalement présents dans le domaine des énergies renouvelables, de l’économie circulaire, du bâtiment, de la biodiversité et de la mobilité. Les implications de ces emplois sont donc très larges et couvrent des missions très différentes les unes des autres, allant des chefs de projet aux conseillers clientèle en passant par les électriciens.

Métiers à impact
© Brawo Impact

 

Développement durable : des métiers en plein boom

Dès le départ, on observe une hausse de 8% des offres d’emploi dans le secteur depuis l’année dernière, passant de 380 000 à près de 410 000 offres sur toute la France. Mais, plus globalement, il est surtout à noter que les offres visant des métiers à impact représentent près de 12% du total des offres d’emploi, sur l’ensemble du pays et de la période. Même s’il peut être considéré comme très insuffisant pour certains – à plus forte raison quand on met dans la balance la survie de l’espèce humaine -, il est difficile de ne pas y voir au moins une prise de conscience partielle des entreprises – ou en tout cas des entreprises porteuses – pour les enjeux de progrès social et sociétal.

Métiers à impact
© Brawo Impact

 

Des métiers à enjeu inégalement répartis

Une des statistiques les plus parlantes porte une information particulièrement intéressante : 50% des offres d’emplois, pour des métiers à enjeu, proviennent des PME. Avec leurs 3,9 petits millions de salariés, les PME françaises proposent une majorité relative de métiers à impact. Les grandes entreprises, elles, ne représentent que 15% de ces postes, alors qu’elles emploient près de 30% des salariés de France. Deux hypothèses pourraient permettre d’expliquer ces chiffres :

  • Les grandes entreprises ne sont pas assez impliquées dans le climat, alors qu’elles sont paradoxalement les plus gros pollueurs et qu’elles ont la plus forte capacité d’adaptation, du fait de leur taille comme de leur trésorerie. Elles ne seraient donc pas suffisamment impliquées dans le développement durable et dans les efforts climatiques.
  • Les métiers fournis par les grandes entreprises (donc 30% des emplois) ne produisent pas assez de sens, même en supposant que les grandes entreprises, parce que plus centralisées, ne permettent pas de faire travailler autant de personnes autour de questions stratégiques, c’est qu’il existe au sein des organisations une démarcation trop nette entre cadres et employés subalternes qui n’auraient donc aucun rôle à jouer dans les choix de l’entreprise. Leur seul rôle serait donc d’exécuter des tâches, sans leur permettre ni de réfléchir ni de donner du sens à leur emploi. À une heure où toute la population s’accorde sur l’importance de la quête de sens au travail, en priver 30% des salariés risque de poser question à l’avenir.
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© Brawo Impact

 

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Des métiers sans impact ?

Cette deuxième théorie semble nous guider tout droit vers une conclusion simple : les emplois à enjeu devraient être plus représentés dans les professions de cadres. Mais les conclusions à ce sujet sont assez ambivalentes. On observe en effet une petite surreprésentation de ces offres en Île-de-France, alors qu’elle regroupe 23% des emplois à échelle nationale, on y retrouve 33% des offres d’emploi. Or, c’est dans cette région que les secteurs tertiaires et ce type d’emploi est le plus répandu : deux fois plus de cadres qu’ailleurs en France pour 100 employés, sur un total déjà plus important. Clairement, ce n’est pas suffisant pour attester formellement de quoi que ce soit, mais c’est une tendance qui semble intéressante.

Métiers à impact
© Brawo Impact

Mais les choses ne sont pas si simples. En réalité, l’étude montre que les principaux domaines où l’on trouve des offres d’emploi pour des métiers à enjeu sont des métiers comme « Ouvrier d’Entretien d’Espaces Verts », « Plombier Chauffagiste », etc. Les métiers à impact concernent donc aussi les métiers qui sortent du tertiaire, parce que le domaine le réclame. Ainsi, même sans participer activement à la réflexion, on peut choisir un domaine qui favorise la quête de sens. Cependant, si on sort de ces domaines, dans lesquels la catégorisation des missions comme « à impact » est presque automatique, la réponse au besoin de sens existe principalement pour un type de salariés, la plupart du temps des coordinateurs et assez rarement des subordonnés.

Métiers à impact
© Brawo Impact

 

Des structures hiérarchiques trop solides ?

Quoi qu’il en soit, un constat s’impose : plus l’entreprise emploie de personnes, moins ces dernières sont susceptibles de fournir du sens et d’écouter les propositions de leurs employés en matière d’évolutions sociales et de développement durable. Le dynamisme est finalement apporté, comme souvent, par les petites entreprises, qui parviennent à réellement s’emparer de ces sujets et dont l’organisation plus horizontale permet de mieux inclure chacun de leurs membres. À l’inverse, plus une entreprise est grosse, moins chacun des employés est susceptible de donner du sens à son job.

Et c’est d’autant plus regrettable quand on sait à quel point cette division est impertinente, dans le cadre d’un défi collectif comme le changement climatique. Tous les travaux le montrent : plus la tâche est complexe, moins il est intéressant d’adopter une division centralisée et verticale, et plus il est important de favoriser les échanges entre membres des différentes entreprises. Ce résultat est donc à la fois logique et inadapté à la situation et, si les grandes entreprises veulent vraiment changer les choses, il est urgent qu’elles trouvent des méthodes pour contourner la linéarité de leur hiérarchie, et donner de l’impact à tous les métiers, à toutes les missions.

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