La transition vers une économie et une société décarbonée, et résiliante est devenue un défi majeur. Cela suppose de former les étudiants aux enjeux socio-écologiques de notre monde. Cependant, actuellement, seules 26% des formations d’ingénieurs abordent le sujet des enjeux climat-énergie dans leur tronc commun. Le Groupe INSA s’est associé au Shift Project au travers du projet ClimatSup INSA, afin d’expérimenter l’intégration des enjeux socio-écologiques sur l’ensemble de ses parcours en formation initiale.
Dix-huit mois plus tard, le Groupe INSA et l’équipe Shift Project présentent leurs conclusions dans un rapport rassemblant un guide méthodologique à destination des établissements, un manifeste (pour l’ingénieur du XXIe siècle et un recueil de retours d’expériences. En voici les premiers résultats.
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L’enquête ClimatSup INSA
Afin de transformer les formations dans les écoles d’ingénieurs, ClimatSup INSA et The Shift Project se sont associés à Shifters et à Alumni for the Planet pour réaliser un sondage auprès d’environ 2 500 professionnels de leurs réseaux concernant les compétences de la transition socio-écologique en milieu professionnel. La population sondée est comprise entre 18 et 60 ans et plus. Les femmes ne représentent que 29% des répondants. Sans surprise, les sondés se déclarent en général sensibilisés aux enjeux écologiques et plutôt engagés pour la transition écologique.
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Les résultats de l’enquête de ClimatSup INSA
En grande majorité les personnes interrogées estiment que leurs études dans l’enseignement supérieur ne les ont pas du tout ou pas tellement formés aux enjeux liés au climat et à l’environnement. Pour preuve, 80% des répondants et 78% des ingénieurs disent être dans ce cas. Ces derniers estiment que leur niveau de connaissance pour mener la transition socio-écologique est bien trop faible.
Un paradoxe : malgré le fait que les sondés se déclarent sensibilisés aux enjeux de demain, ils se déclarent par la même occasion plutôt incompétents sur la majorité des thématiques socio-écologiques. Voici la part des ingénieurs déclarant une bonne connaissance ou compétence dans les divers sujets liés à la transition écologique :
- Changement climatique : 75 %
- Énergie : 56 %
- Ressources (eau, métaux…) : 35 %
- Biodiversité : 27 %
- Objectifs sociétaux : 27 %
- Approche systémique : 27 %
- Sciences et techniques de l’ingénieur compatibles avec les enjeux socioécologiques : 27 %
- Action responsable et éthique : 34 %
Cette étude confirme la nécessité actuelle de mieux former la population aux enjeux socio-écologiques et, dans ce cas précis, les ingénieurs. Ces résultats encouragent l’enseignement supérieur et les formations d’ingénieur à se saisir de la question des compétences nécessaires à la transition socio-écologique.
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