Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a confié le pilotage d’un rapport de lutte contre l’exclusion sociale des étudiants issus de milieux défavorisés à Martin Hirsch, directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et président de l’institut de l’engagement. Découvre tout ce qu’il faut savoir sur ce rapport.
La promotion de l’égalité des chances peine à se traduire concrètement en actes dans l’enseignement supérieur. En effet, l’accès reste très sélectif : « 73% des enfants dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur auront un diplôme de l’enseignement supérieur, alors que c’est le cas de seulement 17% des enfants de parents non diplômés », souligne Martin Hirsch, mardi 08 décembre 2020, lors de la remise du rapport final à la ministre. Les travaux de recherche ont été élaborés en collaboration avec le comité de diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur constitué en juin 2020.
Les objectifs du comité piloté par Martin Hirsch
En octobre 2019, certaines écoles de l’enseignement supérieur (HEC, ESSEC, ESCP, ENS, Polytechnique) ont remis trois rapports sur la diversité sociale. À ce titre, le MESRI a souhaité élargir sa réflexion sur la question de la démocratisation des chances et a fait appel au comité diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur.
Frédérique Vidal avait fixé les objectifs suivants au comité présidé par Martin Hirsch lors des premiers échanges en juin :
- Proposer des idées tangibles et opérationnelles
- Aborder la notion de diversité sous un nouvel angle
- Élargir la notion d’excellence aux universités et pas seulement aux Grandes Écoles
- L’égalité des chances doit prendre en compte l’accompagnement particulier des étudiants issus de la diversité et pas uniquement l’accès aux écoles.
Ces objectifs et bien d’autres ont été atteint grâce à l’investissement et aux travaux des membres du comité.
Les 5 leviers du rapport Hirsch
Le comité a soulevé plusieurs points importants en ce qui concerne la politique d’égalité des chances. Les 5 plus grands leviers jugés déterminant par la ministre sont les suivants :
- Proposer des voies d’accès différenciés et plus particulièrement pour les bacheliers professionnels et technologiques et les jeunes en service civique
- Faciliter les conditions de réussite pour les étudiants en développant le tutorat et les emplois étudiants
- Prouver que l’excellence passe par des études à l’université et ne se limite pas aux Grandes Écoles, en assurant la mixité sociale dans les filières universitaires
- Se concentrer sur la « diversité des diversités », en mettant en place un système de bonifications par établissement tout en favorisant la représentation du sexe féminin dans les filières scientifiques
- Inciter, accompagner, évaluer, en mettant en place une stratégie incitative et en suivant le déploiement de la réforme du bac pour qu’elle bénéficie à la démocratisation de l’égalité des chances.
Le rapport soulève par ailleurs le rôle important que joue Parcousup dans la correction de certaines inégalités liées à l’accès aux Grandes Écoles. La plateforme permettra également de faciliter la mise en place des leviers d’action cités précédemment et plus particulièrement la valorisation des cordées de la réussite.
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