Un décret publié ce vendredi par le ministère du Travail annonce la revalorisation de la rémunération des stagiaires et des chômeurs en formation professionnelle au 1er mai. Cette mesure acte l’augmentation de leurs salaires qui n’ont pas été revalorisés depuis trente ans.
Rémunération des stages : Une réforme de lutte contre la précarité étudiante
Le 12 avril dernier, le ministère du Travail avait annoncé, par le biais d’une conférence de presse sur le plan d’investissement dans les compétences, qu’une revalorisation des rémunérations des chômeurs et des stagiaires allait être mise en place à compter du 1er mai. Cette annonce se concrétise par la publication d’un décret au Journal officiel, ce vendredi 30 avril.
Ces dernières années, les revenus des stagiaires et des chômeurs n’ont pas évolué proportionnellement à l’inflation. Le décret souligne en effet : “La rémunération a connu un net décrochage par rapport à l’inflation (+26,4% depuis 2002) ou au Smic (+46,8% depuis 2002), ce qui place le niveau de vie de ces stagiaires en dessous du seuil de pauvreté monétaire.” Pour faire face à la précarité de ces jeunes étudiants et dans le cadre de la loi de finances 2021, une revalorisation de leur rémunération est ainsi prévue par le gouvernement. D’après Capital, « en 2018, 40 % des demandeurs d’emploi suivant une formation étaient dans cette situation. »
Le 30 avril, Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a déclaré dans un communiqué : « De trop nombreux jeunes renoncent encore à suivre un parcours vers l’emploi à cause de problèmes financiers. Je ne peux pas m’y résoudre. » Cette nouvelle mesure est destinée à la fois aux jeunes et aux demandeurs d’emploi ne percevant pas d’allocation-chômage et suivant une formation agréée par Pôle emploi.
Le nouveau barème de rémunération des stages
Avant la mise en place de cette nouvelle mesure, les jeunes étudiants âgés de 16 et 17 ans n’étaient payés mensuellement que 130 euros nets ; ceux âgés entre 18 et 20 ans touchaient 310 euros net par mois ; ceux ayant entre 21 et 25 ans touchaient 339 euros nets par mois et ceux ayant plus de 26 ans ne gagnaient que 401 euros nets par mois.
En ce qui concerne les demandeurs d’emploi dans des situations particulières (divorcés ou veufs avec un ou plusieurs enfants à charge, femmes seules avec trois enfants à charge, travailleurs handicapés, etc.), ces derniers touchaient 652 euros nets par mois actuellement.
À partir du 1er mai, voici les rémunérations suivantes qui seront appliquées :
- 200 euros net pour les jeunes de 16 à 18 ans ;
- 500 euros net pour les jeunes de 18 à 25 ans révolus ;
- 685 euros net pour les adultes de plus de 25 ans ;
- 685 euros net pour les travailleurs handicapés en recherche d’emploi qui n’ont pas exercé d’activité dans les 24 mois précédents et les jeunes handicapés à la recherche d’un premier emploi ;
- 685 euros net pour les personnes veuves, divorcées, séparées, abandonnées ou célibataires et qui assument seules la charge effective et permanente d’un ou plusieurs enfants résidant en France ;
- 685 euros net pour les femmes seules âgées de moins de 26 ans en état de grossesse ayant effectué la déclaration de grossesse et les examens prénataux ;
- 685 euros net pour les personnes âgées de moins de 26 ans ayant eu trois enfants ;
- 685 euros net pour les personnes âgées de moins de 26 ans divorcées, veuves ou séparées judiciairement depuis moins de trois ans ;
- entre 685 et 1.932,52 euros net pour les travailleurs salariés qui sont en attente de réinsertion ou en instance de reclassement.
Ce nouveau barème n’est toutefois pas rétroactif. Il ne concerne que les demandeurs d’emploi qui commencent une formation le 1er mai.