C’est une annonce qui a surpris les étudiants comme les entreprises… Le Gouvernement a récemment dévoilé une série de mesures visant à réduire les coûts publics liés à l’apprentissage. La CDEFI (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs) n’a pas tardé à réagir. Quels sont les étudiants qui vont subir cette décision ? Quid de la qualité des formations ? On fait le point !
Dans un contexte de contraintes budgétaires, les niveaux de prise en charge pour les formations de niveau licence (niveau 6) et master (niveau 7) vont être diminués. Cette décision tend à recentrer les financements sur d’autres niveaux de formation, soulevant ainsi des préoccupations légitimes pour le secteur de l’enseignement supérieur.
Un impact direct sur les étudiants et les PME
La CDEFI n’a pas tardé à s’exprimer contre cette réduction. En effet, dans un communiqué de presse publié le 16 mai, cette dernière explique que selon elle, cette mesure pourrait diminuer le nombre de diplômés du supérieur, notamment les ingénieurs, et restreindre l’accès aux études longues pour les étudiants issus de milieux modestes. Et pour cause, l’apprentissage est souvent perçu comme une voie d’excellence permettant une plus grande ouverture sociale et une meilleure insertion professionnelle.
« La réduction des soutiens publics à l’apprentissage dans le supérieur est une menace pour la compétitivité des PME, qui bénéficient de jeunes talents formés par cette voie » déclare un représentant de la CDEFI.
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Une qualité de formation remise en question ?
« Nous appelons le Gouvernement à réguler par la qualité plutôt que par la différenciation des niveaux de formation », insiste la CDEFI.
La CDEFI souligne également que les coûts croissants de l’apprentissage dans le supérieur sont en partie dus à des formations professionnalisantes reconnues par le ministère du Travail, mais non accréditées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Ces formations, dont la qualité pédagogique est souvent inégale, bénéficient pourtant des financements publics. Plutôt que de réduire les financements en fonction des niveaux de qualification, la CDEFI propose de recentrer les subventions sur les formations de qualité contrôlée, supervisées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Une telle approche permettrait de maintenir l’objectif d’économie sans compromettre les bénéfices avérés de l’apprentissage pour les étudiants et les entreprises.
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Réévaluer les aides aux entreprises
Pour les aides aux entreprises recrutant des alternants, la CDEFI suggère une modulation en fonction de la part de la formation prise en charge par les entreprises, plutôt que de supprimer ces aides de manière uniforme. Cette proposition vise à préserver le soutien aux PME tout en encourageant un partage équitable des coûts de formation. Le débat autour de la réduction du soutien public à l’apprentissage dans le supérieur est loin d’être clos, et les prochains mois seront déterminants pour les étudiants et les acteurs économiques concernés.