Si l’épidémie du nouveau Coronavirus s’est désormais propagée en Europe, l’épicentre de la maladie reste l’Asie, un territoire sur lequel de nombreuses grandes écoles se sont installées. Comment se sont-elles adaptées à ces conditions atypiques ? Focus sur quelques initiatives mises en place par certains établissements.
La nouvelle souche du Coronavirus, Coronavirus 2019 nCoV, a fait ses premières victimes à la fin de l’année 2019, pourtant sa propagation n’a vraiment débuté que ces dernières semaines, obligeant les Grandes Écoles présentes sur le territoire à trouver des solutions pour les étudiants à l’international, mais également en France.
Depuis plusieurs jours, ces derniers reçoivent des mails de leur administration, les tenant informés des nouvelles directives mises en place par le ministère de la Santé ou leur permettant de trouver une solution à l’échange obligatoire en Chine.
Les Grandes Écoles ont une forte empreinte internationale, ainsi, il devient difficile pour elles de ne pas être confrontées à l’épidémie du Coronavirus. Du côté de HEC Paris, plusieurs mails de conseils aux étudiants ont été envoyés. Le dernier en date décrit les démarches à suivre pour ceux qui se sont rendus en Chine ou ayant eu un contact prolongé avec des personnes ayant voyagé dans la région concernée, à savoir Hubei, lors des deux dernières semaines.
En outre, la saison se prêtant à diverses maladies type rhume ou grippe, l’école a également mis à disposition des étudiants des distributeurs de gel hydro-alcoolique à l’entrée des bâtiments, mais également des masques pour les personnes malades. Elle invite également ses étudiants à rester chez eux, s’ils se sentent mal, et à contacter le centre de santé pour toute question.
D’autres établissements ont pris le problème à bras le corps. C’est notamment le cas d’emlyon business school qui a décidé de suspendre tous les déplacements prévus en Chine, dans les prochains mois. « Le directoire d’emlyon business school a pris la décision de ne pas envoyer d’étudiants, de participants ni de salariés en Chine pour le premier semestre 2020. Cela inclut le semestre de printemps sur notre campus de Shanghai (optionnel ou obligatoire), les échanges académiques ainsi que les « learning trips ». Toutes les équipes sont mobilisées pour étudier les alternatives possibles afin de proposer aux étudiants concernés la meilleure solution pour répondre à ces conditions exceptionnelles », explique le service communication de l’école.
À Audencia, même écho. L’école propose plusieurs alternatives aux étudiants qui devaient réaliser un semestre obligatoire en Chine. Parmi les options possibles : l’organisation d’un semestre accéléré à Shenzhen entre avril et juin, si la situation s’améliore, la réalisation d’un stage puis d’un summer term à Audencia jusqu’à mi-juillet, le retour immédiat à Nantes pour suivre une double majeure ou pour suivre une majeure initialement proposée en septembre 2020, suivi d’un semestre à l’international, dès l’automne, sur divers campus étrangers comme l’Institute of Management Technology Ghaziabad, Warsaw School of Economics ou encore ZHAW School of Management & Law.
L’école permet également de suivre une majeure d’affectation de septembre 2020 puis de réaliser un semestre d’échange en Australie, Nouvelle-Zélande ou Californie dès l’automne 2020. Elle propose également la participation à une summer school internationale à Berkeley, à Cincinnati, à LSE ou en Colombie. Autre décision plus radicale, la possibilité de reporter le semestre international au printemps 2021. Cependant, cette décision décale la diplomation à 2022.
Le cas d’étudiants de Grandes Écoles présents en Chine
Pour certains, il est déjà trop tard. Les écoles suivent de très près la situation et proposent même des rapatriements pour les élèves en stage qui le souhaitent.
Audencia explique qu’aucun étudiant n’est présent dans la région de Hubei, actuellement. Cependant, plusieurs élèves se trouvent en stage ou en échange dans le pays. L’école leur a proposé de quitter la Chine, pour ceux qui le souhaitent. Elle affirme être en contact permanent avec eux pour suivre la situation locale en direct. Ceux qui ont séjourné ou ont été en contact avec des personnes ayant voyagé dans la région sont dispensés de cours pour une durée de 14 jours. En outre, l’école a reporté l’arrivée d’un groupe de Chinois qui devait arriver en échange à Audencia.
Le campus asiatique d’emlyon est actuellement fermé pour les vacances du Nouvel An chinois, mais l’école affirme que le bâtiment rouvrira ses portes le 24 février, sauf contre-indication de la part du gouvernement. Seuls quatre étudiants provenant de campus français sont actuellement en stage en Chine, mais aucun ne se trouve la région de Hubei. Comme Audencia, emlyon précise être en contact direct avec ces élèves pour échanger sur la conduite à adopter et suivre l’évolution de la situation.
Au-delà du simple cadre des Grandes Écoles, le Coronavirus est la cause d’un ralentissement important de l’économie. Récemment, le président de Cathay Pacific, une compagnie aérienne hongkongaise, a demandé à ses 27 000 employés de prendre un congé sans solde d’une durée de 3 semaines. La chaîne d’assemblage d’Airbus, située en Chine est à l’arrêt complet. De son côté, Hong Kong entrera en quarantaine pour les visiteurs provenant de Chine continentale, dès le samedi 8 février.
Les zones de confinement sur le territoire s’agrandissent également et ne se limitent plus à la seule région du Hubei. Désormais, l’est du pays, et plus particulièrement la province du Zhejiang, fait l’objet de restrictions relatives aux déplacements. Ce mercredi, une nouvelle zone plus étendue, remontant jusqu’au nord-est du pays, s’est vue également être soumise à des contrôles plus rigoureux.