Le tant attendu classement 2018 du Financial Times a fait son apparition ce matin. Cette année, la méthodologie, mise en place en 2017 et qui faisait une belle part à l’évolution de la rémunération sur les 3 ans après la diplomation, reste en vigueur. Cela pénalise à nouveau les écoles françaises qui misent davantage l’international et dont le pourcentage dans la note finale reste minimisé.
Une méthodologie qui continue de faire défaut aux écoles françaises
Pour commencer sur une bonne touche : une entrée est à signaler, celle de l’ISC qui se place à la 93ème place. Il y a donc, en 2018, 25 établissements français classés puisque aucune sortie n’est à déplorer.
Au global, sur le palmarès français, seulement huit écoles progressent dans le classement (dont quatre qui enregistrent une hausse de plus de cinq places) alors qu’elles sont 12 à perdre des places. Cinq écoles connaissent une forte baisse (supérieur à -5). La médiane est à -0,5 : il y a autant d’écoles qui perdent une place ou plus que d’écoles qui restent stables (quatre dont HEC à la seconde place) ou gagnent des places.
La valeur qui enregistre le plus grand nombre d’occurrence est -1 place, avec cinq établissements français qui en font les frais.
Selon la méthodologie du FT, les écoles sont organisées en différents groupes :
- Le Top Group, constitué des 13 meilleurs MiM ;
- Le second groupe, de la place 14 à la place 45 ;
- Le troisième groupe qui comporte toutes les écoles comprises entre les rangs 46 et 88 ;
- Et enfin le quatrième groupe, constitué des 12 dernières écoles.
Un TOP en légère hausse pour les Français
L’Université de Saint Gall, toujours première, est talonnée par HEC qui conserve sa seconde place. L’ESSEC ainsi que l’ESCP, toujours de pair, enregistrent une petite hausse (+1 pour chaque école), ce qui permet à l’ESCP de se hisser au sein du Top 5 mondial.
Un top 10 qui fait pâle figure
L’EDHEC en perte d’une place, tout comme en 2017, confirme sa sortie du top 15 et se tient désormais à la 17ème place.
SKEMA enregistre l’un des plus beaux scores de cette année, avec une remontada de 10 places. Elle rattrape son score de l’année précédente (-9) et intègre le Top 5 français.
L’Ieseg (32e), première école post-bac classée, perd une place.
Audencia comme emlyon enregistrent de fortes baisses. Avec une dégringolade de 10 places, l’école nantaise confirme la chute de 2017 (-5) et se retrouve désormais à la 39ème place. Quant à emlyon, qui avait pourtant bien résisté en 2017 avec un -1 seulement, elle sort du top 5 français et se classe juste en dessous d’Audencia, au rang 40 (-13).
Sur leurs talons NEOMA arrive à se maintenir dans le bas du second groupe. Après une grosse chute de six places en 2017, l’école parvient à limiter la casse et se voit octroyer un -1 qui la classe 41ème.
Enfin, GEM, reste maudite et écope d’un -10, elle se classe 43ème. Avec une perte totale de 30 places en deux ans, La grenobloise parvient tout de même à demeurer dans le Top 10 français, mais de justesse.
Bilan en demi-teinte pour le troisième groupe
KEDGE, avec une augmentation de 5 places, trust la première place du troisième groupe. Pour rappel, c’est la seule école à avoir enregistré deux hausses consécutive puisqu’elle était, en 2017, la seule école française à progresser dans le classement.
TBS reste au rang que le FT lui avait déjà attribué en 2017 (48ème) et ce, à la suite d’une chute de huit places. Montpellier BS et Rennes School of Business enregistrent des prestations quasi-similaires : une faible hausse (+1) pour l’école du Languedoc-Roussillon qui se classe 52ème et un sur-place pour la rennaise, qui parvient à stopper la chute (-20 en 2017). RSB se place 55ème.
Après deux années de baisse consécutive (-11 en 2017 et -4 en 2018), l’ICN se classe 58ème et demeure à la dernière place du le top 15 français.
Comme de nombreuses écoles françaises, IMT BS parvient à sortir de la spirale dépressive causée par le changement de méthodologie et ne descend que d’une place, c’est un progrès par rapport à 2017 (-13). Elle se place 60ème.
L’EM Normandie et l’EM Strasbourg, qui avaient eu le même score l’année passée (-4), suivent désormais des trajectoires divergentes. En cumulé sur la période 2016-2018, ce sont huit places de perdues pour l’EM Normandie, talonnée par l’école de Strasbourg, qui devient positive (+8 en 2018), à la 72ème place.
Burgundy School of Business est la dernière école française à faire partie de ce troisième groupe. Après une chute spectaculaire en 2017 (-14), elle parvient à progresser cette année et se hisse à la 77ème place (+4).
La petite nouvelle s’intercale entre l’ESC Clermont et La Rochelle Business School
L’ESC Clermont, après une perte de 6 places (pour mémoire, -14 en 2017), se classe 98ème. C’est le dernier établissement français à être classé. Elle est rejointe, au sein du quatrième groupe par eux autres écoles :
L’ISC Paris, à la 93ème place, pour son entrée dans le palmarès, et La Rochelle, qui hérite du plus mauvais score 2018 avec une dégringolade de 19 places, après avoir perdu 15 places l’année dernière.
Découvrez le classement complet :
Rang 2018 | École | Pays | Rang 2017 | Rang 2016 | Évolution 2017 | Évolution 2018 | Cumulé 2017-2018 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | University of St Gallen | Suisse | 1 | 1 | 0 | 0 | 0 |
2 | HEC Paris | France | 2 | 2 | 0 | 0 | 0 |
3 | London Business School | Royaume-Uni | 4 | 6 | 2 | 1 | 3 |
4 | ESSEC Business School | France / Singapour | 5 | 3 | -2 | 1 | -1 |
5 | ESCP Europe | FR / RU / ALL / ES / IT | 6 | 4 | -2 | 1 | -1 |
6 | Università Bocconi | Italie | 10 | 11 | 1 | 4 | 5 |
7 | University College Dublin: Smurfit | Irlande | 15 | 22 | 7 | 8 | 15 |
8 | Rotterdam School of Management | Pays-Bas | 11 | 5 | -6 | 3 | -3 |
9 | CEMS | International | 9 | – | – | 0 | – |
10 | IE Business School | Espagne | 3 | 7 | 4 | -7 | -3 |
11 | Esade Business School | Espagne | 8 | 9 | 1 | -3 | -2 |
13 | WU (Vienna University) | Autriche | 13 | 8 | -5 | 0 | -5 |
14 | University of Mannheim | Allemagne | 12 | 14 | 2 | -2 | 0 |
15 | Imperial College Business School | Royaume-Uni | 14 | 20 | 6 | -1 | 5 |
16 | WHU Beisheim | Allemagne | 7 | 9 | 2 | -9 | -7 |
17 | EDHEC Business School | France | 16 | 15 | -1 | -1 | -2 |
18 | Shanghai Jiao Tong University | Chine | 32 | 33 | 1 | 14 | – |
19 | IIM Ahmedabad | Inde | 21 | 16 | -5 | 2 | – |
20 | Kozminski University | Pologne | NC | 42 | – | – | – |
25 | SKEMA Business School | France / US / Chine / Brésil | 35 | 26 | -9 | 10 | 1 |
32 | IÉSEG School of Management | France | 31 | 17 | -14 | -1 | -15 |
39 | Audencia Business School | France | 29 | 24 | -5 | -10 | -15 |
40 | emlyon Business School | France | 27 | 26 | -1 | -13 | -14 |
41 | NEOMA Business School | France | 40 | 34 | -6 | -1 | -7 |
43 | Grenoble Ecole de Management | France / RU / Singapour | 33 | 13 | -20 | -10 | -30 |
46 | KEDGE Business School | France | 51 | 53 | 2 | 5 | 7 |
48 | Toulouse Business School | France | 48 | 40 | -8 | 0 | -8 |
51 | IAE Aix-Marseille | France | 50 | 46 | -4 | -1 | -5 |
52 | Montpellier Business School | France | 53 | 46 | -7 | 1 | -6 |
55 | Rennes School of Business | France | 55 | 35 | -20 | 0 | -20 |
58 | ICN Business School | France | 54 | 43 | -11 | -4 | -15 |
59 | Université Paris-Dauphine | France | 68 | 57 | -11 | 9 | -2 |
60 | Télécom Business School | France | 59 | 46 | -13 | -1 | -14 |
62 | ESSCA School of Management | France | 62 | 49 | -13 | 0 | -13 |
71 | EM Normandie | France | 67 | 63 | -4 | -4 | -8 |
72 | EM Strasbourg Business School | France | 80 | 76 | -4 | 8 | 4 |
77 | Burgundy School of Business | France | 81 | 67 | -14 | 4 | -10 |
93 | ISC Paris | France | NC | NC | – | – | – |
94 | La Rochelle Business School | France | 75 | 60 | -15 | -19 | -34 |
98 | ESC Clermont | France | 92 | 78 | -14 | -6 | -20 |
Une baisse à relativiser, vis-à-vis des différents critères
Finalement, ce classement 2018 reste en baisse, et ne permet pas aux écoles de rattraper leur retard de 2017. Néanmoins, pour la grande majorité d’entre elles, elle parviennent à limiter les dégâts, en enregistrant des pertes minimes voire des hausses pour les plus chanceuses. Seules quelques unes restent les grandes perdantes du palmarès avec, en cumulé sur les deux ans, des scores négatifs et de fortes baisses s’échelonnant de -34 (La Rochelle) à -8 places (EM Normandie).
A propos du critère qui fâche (pourcentage d’augmentation du salaire, 3 ans après l’obtention du diplôme), la première école française se classe 8ème seulement (HEC avec +72%). Elle est la seule, avec l’ESSEC (+63%), à faire partie du Top 20. A contrario, ce sont 11 établissement sur 20 qui sont français dans la queue du peloton. L’Université Paris-Dauphine ferme la marche, suivi de près par l’Institut Mines-Télécom Business School (+30%).
Concernant la mobilité internationales, les écoles françaises sont généralement mieux classées. Le top 5 français est composé de : HEC (2ème), GEM (9ème), l’ESSEC (16ème), SKEMA (17ème) et l’ESCP (18ème). Au sein de ce critère, la plus basse école (ESSCA) se classe 73ème.
Dans l’ensemble des écoles, les étudiants sont unanimes : la grande majorité d’entre eux estime que leur Master leur a permis d’atteindre les objectifs qu’ils visaient. Ce pourcentage s’échelonne entre 76% à 91% de satisfaction.