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Avec UNVEIL, SKEMA se réinvente en « marque monde »

SKEMA vient de dévoiler son 4e plan stratégique depuis sa création, en 2009. Avec UNVEIL, c’est un adieu au modèle « business school » que signe la direction générale sous la supervision d’Alice Guilhon, depuis presque 20 ans à la tête de cet « objet unique dans l’enseignement supérieur ». Que va donc devenir SKEMA dans les cinq années à venir ?

Mais d’abord, retour en quelques lignes sur les années qui ont suivi la fusion de l’ESC Lille et du CERAM pour donner lieu à la création de SKEMA, en 2009. « Après une période de consolidation de la fusion, nous avons installé SKEMA comme une organisation multinationale au profil unique en en faisant un acteur de l’enseignement supérieur ‘glocal’ délivrant des diplômes des pays dans lesquels nous nous sommes établis, résume Alice Guilhon. Puis, avec le plan stratégique SKY25, qui s’achève cette année, nous avons développé notre stature d’institution globale d’enseignement et de recherche en prenant part au débat public et en travaillant en profondeur à l’hybridation de nos programmes et aux mouvements entre nos différents campus »

En dévoilant le nouveau plan portant les ambitions stratégiques de SKEMA jusqu’en 2030, sa directrice générale revient sur la nécessité de révéler les talents pour permettre à tous les diplômés de prendre part aux transformations profondes qui traversent les organisations et la société. UNVEIL se décline en quatre temps : 1. SEEK (se définir), 2. COMMIT (d’engager), 3. BUILD (construire), 4. GROW (grandir et faire grandir).

 

Exploration de soi et innovation grâce à l’IA

SKEMA a donné le ton dès cette rentrée avec les 800 nouveaux intégrés au sein de son PGE, dont 635 issus de classes préparatoires littéraires et économiques qui l’ont choisi l’école après leurs oraux via le SIGEM. Pour la première fois en début de cursus, une semaine entière a été consacrée à l’exploration des envies profondes de chacun (= SEEK) (« Pourquoi suis-je ici ? » « Quelles sont mes véritables passions » « Quel impact je souhaite avoir sur le monde ? »…), afin de débuter l’élaboration de CV augmentés qui auront « une forme et une saveur nouvelles », souhaite Alice Guilhon.

SKEMA s’appuiera sur l’expertise de son Centre d’Innovation en Intelligence Artificielle de Montréal pour rendre plus efficace la recherche d’emploi en rapprochant étudiants et entreprises sur la base de leurs valeurs et ambitions communes, et plus seulement sur celles de compétences techniques ou d’un savoir-être. « Nous ferons gagner du temps à tous en indiquant aux futurs diplômés : voici les x entreprises qui correspondent à celui/celle que tu es, à tes connaissances et à tes aspirations », précise Alice Guilhon. Les entreprises éviteront pour leur part davantage d’erreurs de recrutement. SKEMA développe également cette technologie à destination de ses professeurs et collaborateurs pour encourager et faciliter les évolutions en interne via un nouvel outil qu’elle a nommé KOMPASS.

 

Les 10 commandements de l’IA selon SKEMA

D’IA, il est question de manière soutenue au sein de l’institution qui se fait une mission via le plan UNVEIL : rédiger la liste des 10 commandements qui guideront les règles et usages de l’IA pour toutes les parties prenantes. Le premier ? Aucun des professeurs de SKEMA ne sera remplacé par l’IA. Un autre : se réserver le droit de dire « non » à certaines propositions ou certains développements autour de l’intelligence artificielle, comme SKEMA a dit non aux partenariats possibles avec Mistral AI ou Open AI. Les autres restent à écrire avant d’être « affichés sur tous les murs de l’école », souligne Alice Guilhon dont les équipes travaillent par ailleurs à la rédaction d’un référentiel interdisciplinaire pour « envisager de manière plus globale les problèmes du monde ».

C’est sous la supervision de Frédérique Vidal, ex-ministre de l’Enseignement supérieur nommée directrice de la stratégie et de l’impact scientifique de SKEMA en juin dernier, que l’établissement développe ce référentiel. « Nous veillons à ce qu’il n’y ait pas de dilution d’une discipline dans l’autre, mais à ce que chacune apporte le meilleur de ce qu’elle est pour trouver des solutions à l’objet d’étude en question. Avec la création du premier prix de l’interdisciplinarité, qui sera remis par le CNRS en 2026, l’importance de croiser les regards et les expertises se confirme au plus haut niveau de la recherche mondiale. »

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Quatre nouvelles initiatives pour l’impact

Côté Engagement (COMMIT), SKEMA annonce quatre initiatives : Moove for Good d’abord, pour permettre à ses étudiants en mobilité de se déplacer sur ses différents campus en programmant de prendre part sur place à des projets à impact sous la supervision de leurs enseignants. Moove for Good facilite aussi les rencontres avec des étudiants engagés qui souhaitent confronter leurs points de vue à ceux d’autres étudiants venus d’ailleurs dans le monde ; échanger à propos de leurs valeurs et de leurs projets.

Ensuite, sur chacun des 10 sites que compte SKEMA*, l’école va créer un pool de partenaires entreprises stratégiques. Des sortes de « business hubs » avec des géants de l’économie présents sur place, mais aussi des moyennes ou petites entreprises à différents stades de leur développement, qui auront ainsi un accès privilégié aux étudiants de la business school présents sur le campus en question. Objectif : que la recherche de stages, d’apprentissages et/ou d’emploi soit facilitée.

SKEMA lance également un observatoire de l’impact des activités de ses enseignants-chercheurs et projets de ses étudiants, qu’elle alimentera de toutes les initiatives portées sur chacun de ses campus. L’IA se chargera de traiter les données enregistrées et SKEMA publiera un rapport annuel de son impact. Enfin, avec le programme AI for Accelerating Impact elle va aider les start-up à développer leur impact.

 

Créer l’expérience SKEMA

Place aux développements concernant ses campus : SKEMA va investir 150 millions d’euros dans ses sites historiques de Lille et Sophia-Antipolis pour en faire « des espaces de bien-être collectif, des lieux inspirants de création de la connaissance pour toutes les parties prenantes », annonce Alice Guilhon. Elle investit d’autre part 30 millions d’euros dans la création d’une plateforme mondiale unique mono-marque, l’outil tech qui va fluidifier l’expérience de tous les étudiants et collaborateurs.
« Demain, plus encore qu’aujourd’hui, on nous rejoindra parce qu’on aura choisi l’expérience SKEMA et plus une école ou un programme ». Partout, les étudiants de SKEMA devront retrouver les mêmes « couleurs », la même qualité d’enseignement et de recherche, la même assurance d’une expérience unique aux normes SKEMA, ancrée autour de la tech et la connexion au monde, le tout grâce à une IA « maison ».

 

Avec l’Inde et l’Australie : 12 campus pour SKEMA en 2030

Cette expérience sera proposée sur deux campus supplémentaires d’ici à 2030 : l’Inde et l’Australie « si tout va bien », prévient Alice Guilhon, qui rappelle avoir projeté l’ouverture d’un campus en Russie en 2020, avant d’opter pour une installation à Dubaï.

Une expérience qui sera aussi accessible à des profils d’étudiants qui ne visent pas un bac +5. Au sein de sa nouvelle School of Professionnal Studies, SKEMA va lancer une quarantaine de programmes certifiants, dont certains online, qui correspondent à des « besoins métiers » spécifiques à certains secteurs économiques et à l’expertise des territoires où elle est implantée (métiers de la santé, du luxe, de la vente, de l’agro-technologie, bio-pharmacie…). Elle vise 2 500 étudiants au sein de cette nouvelle « school » à l’horizon 2030. Le nombre total de ses étudiants va par ailleurs augmenter jusqu’aux 16 000 qu’elle ambitionne d’accueillir en 2030, année où elle projette que sa Faculté sera composée de 250 professeurs permanents.

Ouvrir une partie de son capital pour financer l’ensemble des développements annoncés ? Ce n’est pas un sujet pour Alice Guilhon, qui rappelle que SKEMA fonctionne sans fonds publics et affiche « zéro dette ». La directrice générale n’exclut pas le recours à des financements privés, mais privilégie des choix financiers autonomes pour renfoncer ce qu’elle affirme comme essentiel aujourd’hui : bâtir un écosystème technologique et académique à la fois ouvert, fluide et transversal et imposer SKEMA comme une « marque monde » incontournable.

*Grand Paris, Lille, Sophia-Antipolis, Suzhou et Nanjing (Chine), Dubaï (EAU), Stellenboch (Afrique du Sud), Belo Horizonte (Brésil), Raleigh (USA) et Montréal (Canada)

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