Le groupe Admiral vient de racheter la néo-assurance Luko pour 11 millions d’euros (plus 3 millions sur objectifs), un rachat qui intervient après une période de développement faste pour la startup, mais qui s’éloigne de 250 millions d’euros – valorisation de la startup en 2020.
Luko avait un objectif : transformer le secteur de l’assurance avec une offre plus flexible, plus jeune et la promesse d’un remboursement plus rapide. Luko a séduit un public majoritairement jeune, désireux de se doter d’une assurance adaptée à leurs besoins. La startup proposait même d’assurer sa trottinette électrique ou les animaux de compagnie.
Cependant, ces derniers temps, Luko a souffert d’un phénomène qui a impacté beaucoup de jeunes pousses et scale-ups à travers le monde : la frilosité des investisseurs qui se sont concentrés sur des projets qui offraient un potentiel retour sur investissement. La période de faste était terminée, une période souvent qualifiée « d’argent gratuit » pour les startups qui cherchent désormais avant tout à atteindre la rentabilité, avant de se développer. Ainsi, les entreprises les plus dépensières en salaires et en acquisitions ont dû faire face à des dettes monstrueuses.
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Luko : d’une valorisation de 250 millions à la revente à Admiral pour 11 millions
D’après les informations des Échos, la valorisation de Luko, comme établie après la dernière levée de fonds fin 2020, s’établissait autour des 250 millions d’euros. Plus de deux ans plus tard, Admiral Group rachète Luko pour 11 millions d’euros (plus 3 millions sur objectifs), afin d’éponger ses dettes.
La startup s’était retrouvée endettée à hauteur de 45 millions d’euros. La trésorerie de Luko était impactée par plusieurs facteurs : une levée de fonds (Série C) qui avait échoué et un développement par croissance externe peut-être trop ambitieux. Le rachat de Coya, en 2022, avait permis d’avoir officiellement le statut d’assureur en Allemagne. Le rachat d’Unkle, la même année, avait conduit à faire gonfler la dette de la scale-up de 12 millions d’euros.
Luko s’était retrouvé récemment devant le tribunal de commerce. Une procédure de sauvegarde a été mise en place et les activités françaises de la startup ont été cédées au groupe Admiral qui possède notamment L’Olivier Assurance. La licence d’assureur en Allemagne et les filiales rachetées outre-Rhin sont elles aussi en vente. Pour l’heure, il semblerait que les salariés de Luko ne risquent pas de perdre leur emploi. Néanmoins, cela pourrait être différent pour les filiales rachetées à l’étranger et qui devraient être revendues dans les prochaines semaines.