NEOMA Business School est solidement installée dans la péninsule du continent. Sans pour autant disposer d’un campus en propre dans le pays – conformément à sa stratégie internationale – l’école basée à Reims, Rouen et Paris a tissé plusieurs partenariats de prestige avec des institutions locales, notamment à Milan. En Italie, la « capitale de la mode » est aussi celle des top universités nationales, notamment dans les champs de l’économie et du business. C’est ainsi que NEOMA se déploie, au gré de ces accords, sur la majorité de ses programmes et dans des modalités très variées. Du classique semestre d’échange aux double-diplômes sur les compétences du management (finance, marketing, etc.) ou à la lisière de celles-ci (design, sciences politiques, luxe), l’offre pour les « Neomiens » de l’autre côté des Alpes est foisonnante.
Bocconi, « HEC italien » et partenaire de prestige
Signé en 2021, le partenariat entre la Bocconi et NEOMA constitue l’une des dernières prises de l’école française en Italie. C’est aussi sans conteste la plus prestigieuse « Sans fausse modestie, Bocconi est l’université par excellence en Italie » se targue Francesco Billari, recteur de l’institution, dans un français quasi impeccable. « Ce n’est pas qu’une business school comme en France, même si cette entité est la plus importante de l’école. On compte aussi dans notre faculté une école de droit, de sciences politiques ou encore de sciences de la donnée ». Bocconi est ainsi, comparativement aux business schools françaises, un véritable mastodonte avec 600 professeurs au total ; c’est trois fois plus qu’HEC par exemple.
NEOMA propose ainsi depuis trois ans, dans le cadre de son parcours « Global Expériences », un semestre à la Bocconi suivi d’un stage sur place, dès la première année du Programme Grande Ecole (PGE). Une belle expérience et un joli macaron sur le CV de ces étudiants, qui pourront par la suite repartir à l’étranger durant leur master.
Une université internationale et francophile
« Depuis 2022, Bocconi accueille davantage d’étudiants internationaux que d’Italiens » rappelle Francesco Billari. Il faut dire que tout est allé très vite pour cette université qui en 25 ans a fait le pari de la recherche de haut niveau, de l’internationalisation et de la diversification de ses expertises. Pari gagnant pour l’institution, qui semble aujourd’hui indéboulonnable dans le top 10 mondial. « Parmi ces internationaux, la France reste le premier pourvoyeur d’étudiants pour nous » rappelle Francesco Billari. Partenaire historique des « Parisiennes » (ESCP, ESSEC et HEC, avec qui Bocconi s’est associée pour créer le premier Bachelor de la business school), Bocconi attire également de nombreux étudiants directement après le baccalauréat, en tant qu’alternative de qualité (mais onéreuse) à la prépa.
Polimi GSM, une business school au sein d’une école d’ingénieurs
Autre poids lourd de l’enseignement supérieur en Italie, Politecnico di Milano est avant tout une école d’ingénieurs, d’architecture de design fondée au milieu de XIXe siècle. Avec près de 50 000 étudiants sur l’ensemble de ses programmes, c’est évidemment la plus grosse école d’Italie. On sait en revanche moins l’importance de sa « Graduate School of Management », première business school du pays en termes d’étudiants également. C’est avec cette entité que NEOMA a bâti un double-diplôme exclusif dans le domaine du luxe « Pour nous, les deux capitales du luxe en Europe sont Paris et Milan, il était évident de s’associer à une école implantée à Paris. Nous avons tout de suite compris que nous partagions une vision et des valeurs communes avec NEOMA, ce qui a emporté notre décision. Le campus de Reims est d’ailleurs également un atout certain, en raison de sa renommée sur la filière champagne » précise l’école.
Cet « International Master in Luxury Management » consiste en un double-diplôme sur deux années où les étudiants débutent à Milan et poursuivent leur cursus à Reims (c’est parfois l’inverse). Ce programme attire bien sûr des Italiens et des Français, mais aussi de nombreuses nationalités. « Après mes études à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, je voulais me spécialiser dans le luxe. J’hésitais entre ce programme et un autre dispensé à Hong Kong, et le double-diplôme entre NEOMA et Polimi a finalement eu ma préférence car il aborde en profondeur tous les aspects de l’industrie du luxe, et pas uniquement le marketing comme la plupart des programmes similaires » explique Tiphaine, étudiante suisse en première année du programme. Sur la cinquantaine d’étudiants qui suivent aujourd’hui cette formation, moins d’un tiers sont français ou italiens. Bien que la plupart débutent leur carrière dans un de ces deux pays, le terrain de jeu des diplômés de ce Master est mondial, essentiellement en Europe, en Asie Pacifique ou en Amérique.
Ce parcours est par ailleurs assez atypique au sein de l’université italienne « C’est le seul programme de Polimi joint avec une école étrangère dédiée à une industrie particulière, avec une approche exhaustive de celle-ci : marketing, distribution, etc. » précise Fabrizio Maria Pini, responsable du programme côté italien. Pour Albane, qui suit son ultime année de spécialisation après une Khâgne et un PGE à IMT Business School « L’avantage de ce programme, c’est aussi la proximité que nous avons avec tous les grandes maisons du secteur. J’ai personnellement trouvé mon stage chez Guerlain grâce à un intervenant à qui j’ai fait passer mon CV à l’issue d’un cours ».
Dans un autre registre, NEOMA propose également un double-diplôme avec la Cattolica avec des modalités relativement proches. Parmi les plus grosses universités du pays, cette faculté multisites (quatre campus en Italie du Nord) offre des tableaux étonnants à ses visiteurs, à l’instar de salles de classe dotées de tableaux numériques dernier cri surplombés par de grandes fresques bibliques peintes sur les murs. « C’est amusant de voir les différences d’approche totales dans la pédagogie entre ces deux pays pourtant frontaliers. En Italie, le cours est très magistral, on peut seulement poser des questions aux assistant teachers lorsqu’il y en a un. Il y a aussi beaucoup de travail personnel à faire à la maison, et la vie étudiante se fait en dehors du cadre de l’université. A NEOMA, la vie associative est centrale, et les cours se basent beaucoup sur de la pratique, des travaux de groupe ou encore des business games » nous explique Suzanna, qui achève son double diplôme sur le campus de Piacenza, à quelques dizaines de kilomètres de Milan.