Ynstant covoiturage
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Monter sa start-up en 2022 : Les conseils de Lancelot (X-HEC), cofondateur d’Ynstant

Aujourd’hui, Business Cool est allé à la rencontre de Lancelot Salomon, cofondateur d’Ynstant, la nouvelle plateforme de covoiturage rapide, simple et flexible. Entre ses études à HEC Paris et le développement de son entreprise, il nous raconte comment l’entrepreneuriat a changé sa vie et sa vision du monde du travail. Retrouve tous ses conseils pour se lancer dans l’entrepreneuriat dans cette interview !

 

De son quotidien d’étudiant à la création d’Ynstant

Peux-tu nous présenter Ynstant en quelques mots ?

Ynstant a été créée par mon associé et moi en septembre 2021 et a été officiellement lancée début mars 2022. Mon associé, diplômé de Polytechnique, est actuellement CTO (chief technical officer) et moi CEO (chief executive officer) et diplômé d’HEC Paris. Pour résumer, Ynstant se positionne comme étant la première application qui permet aux conducteurs de “covoiturer” simplement, sans détour, et ce au dernier moment avant leur départ.

Notre ambition à long terme est de pouvoir nous connecter du côté des conducteurs aux GPS comme Waze, et côté passagers, aux applications de mobilité comme Citymapper ou Google Maps. À ce jour, nous avons quelques milliers d’utilisateurs et nous commençons la phase de croissance. Pour le moment nous sommes principalement présents en banlieue d’Île-de-France, sur le campus d’HEC et prochainement dans une entreprise du CAC 40.

 

Comment avez-vous eu l’idée de créer Ynstant ? Est-ce parti d’une nécessité personnelle ou avez-vous eu vent de ce besoin par votre entourage ?

Cela est d’abord parti d’un constat. Je me suis en effet rendu compte que, malgré les nombreuses solutions de covoiturage existantes, encore beaucoup de personnes utilisaient leur voiture de façon solitaire. Et, en tant que conducteur, je me suis aperçu que j’avais rarement la possibilité de m’organiser à l’avance sur mes trajets et que le choix de bouger se faisait souvent à la dernière minute.

C’est de là que nous est venue l’idée de proposer une solution de covoiturage de dernière minute à petits prix. Au début, nous avions eu l’idée de créer notre propre GPS mais on a rapidement réalisé que cela allait être trop compliqué à mettre en place. Nous nous sommes donc naturellement dirigés vers quelque chose de plus simple qui pourrait, par la suite, s’intégrer aux GPS déjà existants.

 

Gérer ses études et son entreprise : un quotidien bien rempli

Est-ce difficile de se lancer dans un projet d’entreprise d’aussi grande envergure lorsqu’on est étudiant et que, de fait, on a encore assez peu d’expériences professionnelles ?

Effectivement, c’est la partie assez compliquée des débuts. Il faut trouver une juste mesure entre humilité et ambitions. Et au niveau du projet, on sait que pour être rentables et pour avoir un vrai impact, nous devons toucher des centaines de milliers, voire des millions de personnes ! Notre application fonctionnant grâce à des effets de réseau, nous n’avons donc pas d’autre choix que de prévoir en gros.

D’un autre côté, nous devons aussi garder cette humilité et nous dire que c’est notre première start-up, qu’il y a des entreprises qui ont déjà essayé de faire des choses dans le covoiturage et qui n’ont pas réussi. C’est pour cette raison que la première chose que nous avons faite a été de prendre notre téléphone et d’appeler tous les gens qui avaient déjà eu une expérience dans le covoiturage type Blablacar ou d’autres start up, pour vraiment comprendre ce qui avait été testé, ce qu’ils avaient retenu de leur expérience et comment nous pouvions avoir une approche différente. Aujourd’hui, nous n’avons pas la certitude que cela va fonctionner mais au moins, on sait que ce qu’on fait est différent et n’a jamais été testé !

 

Avez-vous été accompagnés pour monter ce projet ? Comment avez-vous créé des relations ?

Oui tout à fait, nous avons été accompagnés lors du programme Launchpad d’HEC. Puis par la suite,nous avons eu la chance de rencontrer une personne qui a fait un MBA à HEC et qui, auparavant, avait créé 6 entreprises et en a revendu 3. Il a été une très bonne source de conseils à des moments cruciaux pour nous et l’entreprise. Par exemple, lorsqu’il a fallu construire notre MVP (Minimum Viable Product), ou encore trouver des cofondateurs. Il a d’ailleurs investi dans le projet il y a deux mois et il nous suit depuis 1 an.

Et effectivement, il est très important d’avoir un accompagnement mais nous concernant, nous ne nous attendions pas à ce qu’il vienne à nous de cette façon ! Généralement, il faut plutôt aller chercher des conseils, des utilisateurs et des investisseurs soi-même. Et globalement, les personnes qu’on rencontre adorent donner des conseils et partager leurs expériences, il ne faut pas hésiter !

 

Lancer sa start-up : ce qu’il faut faire et ne pas faire

Faut-il avoir de l’argent de côté pour lancer sa start-up ? Comment se finance-t-on dans les débuts ?

À ce sujet là, quand tu veux démarrer une entreprise, soit tu as de l’argent, soit tu as du capital. En l’occurrence, je n’avais pas d’argent pour pouvoir employer des personnes et je n’avais pas toutes les compétences non plus. Donc dès le début, j’ai eu l’obligation de trouver des associés et de partager le capital avec eux. À ce moment-là, nous avions également deux autres personnes qui travaillaient avec nous. Nous avions donc fait un accord oral puis, de fil en aiguille, la vie a fait qu’ils ont finalement continué leur chemin ailleurs en CDI plutôt que de poursuivre dans l’entreprenariat avec nous.

Par contre, au niveau personnel, c’est vrai que j’ai eu beaucoup de chance car je n’ai pas eu besoin de contracter de prêt pour faire HEC et mon stage de césure dans le conseil à Hong Kong m’a permis de mettre un peu d’argent de côté. Tous ces éléments m’ont donc aidé à débuter mon parcours d’entrepreneur en étant dans une situation confortable, j’en suis conscient. Mais dans tous les cas, comme nous avons un business à effet de réseau, nous allons devoir attendre un petit moment avant d’être rentables et de pouvoir nous rémunérer correctement. Donc, pour le moment, je me paye 1 000€ par mois car cela me suffit pour vivre.

 

Comment fait-on pour cadrer ses journées quand on est jeune, étudiant ET son propre patron ? Qu’est ce qui t’a motivé à ne rien lâcher ?

Ma start-up a toujours été ma priorité dans ma tête. Au delà de ce qu’on pouvait me proposer en cours, au delà du sport, au delà du temps passé avec les amis, avec la famille. Aujourd’hui, je n’ai plus beaucoup de contraintes mais ça m’est arrivé, pendant mes cours à HEC, de devoir travailler pendant que le professeur enseignait. En fait, il y a une forme de passion et je pense que c’est le plus important pour tenir son projet sur le long terme, il faut qu’il fasse sens pour soi d’abord.

 

Depuis un certain temps, de nombreux entrepreneurs prennent la parole sur LinkedIn. Penses-tu que la communication CEO soit aussi importante que la communication entreprise ? Faut-il s’exposer pour réussir de nos jours ?

La communication d’Ynstant se fait effectivement à partir de mon compte LinkedIn personnel. Par exemple, ce matin j’ai fait un post sur le fait de se payer en tant qu’entrepreneur car ce sont des questions que je trouve particulièrement importantes pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat. Donc effectivement, je pense que oui, c’est très important de s’exprimer, mais pas uniquement pour l’entreprise. C’est surtout enrichissant d’un point de vue personnel.

A titre d’exemple, j’ai rencontré beaucoup de personnes grâce à mon contenu sur LinkedIn, mais pour autant, je n’ai jamais posté sur la plateforme dans le but d’atteindre un certain nombre d’abonnés. Linkedin est un réel outil de travail et, preuve en est, l’une des entreprises avec laquelle nous allons travailler en cette rentrée nous a connus via la plateforme. Il y a donc plein d’externalités positives bien que, fondamentalement, l’objectif soit surtout de partager ce qu’on vit en tant qu ‘entrepreneurs.

 

Les conseils du patron d’Ynstant pour te lancer dans l’entreprenariat

Quelles sont selon toi les erreurs à éviter absolument lorsqu’on monte sa startup ? Et qu’as-tu pu tirer de ton expérience personnelle ?

Il y a 2 choses particulièrement importantes, la première étant de ne jamais abandonner, quel que soit le projet. Soit il y a déjà un marché donc ce sera difficile et il y aura de la concurrence. Soit ça n’aura jamais été fait et plein de gens trouveront ça bizarre et remettront en question ce que tu fais. Dans les deux cas, il y aura beaucoup de moments de doute et, lorsqu’on est jeune, c’est assez facile de se laisser déstabiliser. Il faut donc se mettre dans une situation où tu n’abandonnes pas et où tu avances. La seconde variable, comme dit précédemment, est qu’il faut être passionné. Pour la simple et bonne raison que dans les moments les plus difficiles, avoir un projet qui te passionne te donnera la force de continuer.

 

Pourrais-tu nous donner une anecdote un peu compliquée sur ton parcours mais qui t’a permis de rebondir et d’en tirer des enseignements?

Cela s’est produit la semaine du lancement de l’application à HEC, le 1er mars dernier. À 48h du lancement, nous avions 600 personnes inscrites, donc nous étions plutôt contents mais aucun covoiturage n’était booké. Et malheureusement, il en a été de même pour les 5 jours qui ont suivi, personne n’utilisait la plateforme. C’est seulement à partir du lundi suivant que les premiers utilisateurs ont commencé à s’en servir et que nous avons été un peu plus rassurés. Les 5 premiers jours, cela a été très dur pour nous car chaque minute qui passait était source de remise en question. Avec du recul, je pense que nous avions surestimé l’excitation des étudiants pour le lancement de ce projet et le réel impact que cela avait dans leur vie quotidienne.

 

Quels conseils pourrais-tu donner à de jeunes porteurs de projets qui ont envie de se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je pense que la première chose serait de ne pas hésiter à aller parler à des gens autour de soi, à chercher des conseils et à rencontrer des entrepreneurs. Aussi, à titre personnel, les vidéos de Y Combinator sur Youtube m’inspirent beaucoup. Ils abordent les bonnes questions de l’entreprenariat. Également, si certains se posent des questions, qu’ils n’hésitent pas à me contacter sur Linkedin directement, je me ferai un plaisir d’échanger avec eux. Il y a plein de questions que je me suis moi même posées et je pense que c’est toujours intéressant d’échanger !

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