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Analyse Décryptage

Le SIGEM des écoles en l’an 2100

Avant d’être un classement, le SIGEM est avant tout un algorithme neutre qui traduit la répartition des candidats de classe préparatoires dans leurs écoles, par choix de préférence sur la base des désistement croisés.

Entre 2000 et 2025, le paysage des écoles de commerce françaises a connu de profondes transformations. Fusions, repositionnements stratégiques, transitions vers de nouveaux statuts, mais aussi internationalisation croissante des recrutements, ont bouleversé l’équilibre du classement SIGEM. Certaines écoles ont connu des ascensions fulgurantes, d’autres des déclins relatifs, et le consensus sur la hiérarchie des établissements s’est lentement déplacé.

À l’horizon 2100, il est raisonnable de penser que ce mouvement de recomposition ne fera que s’amplifier. Explorons, à travers une projection spéculative, ce que pourrait devenir le SIGEM, à savoir le classement des préférences des préparationnaires, dans les 75 prochaines années.

Classement SIGEM prospectif de 2100

Rang Établissement Places ouvertes Total des frais (€) Ex-noms / Écoles absorbées / Campus principal…
1 INSEAD France 400 100 000 Délégation de l’INSEAD à Paris
2 HEC – IP Paris 500 95 000 Inchangé, si ce n’est l’appartenance à l’IP Paris (plateau de Saclay)
3 IAE ESCP – Panthéon Sorbonne  700 60 000 ESCP intégrée à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne ; Paris intra-muros
4 ESSEC BS 630 87 500 Inchangé, Cergy
5 HAM – Haute Académie de Management 800 82 500 Nouveau nom de l’emlyon + IMGI (Monaco)
6 EDHEC BS 750 85 000 Roubaix, ayant quitté le sud
7 IAE Paris Dauphine – Université Paris Sciences et Lettres  650 300 Inchangé, 300 est un frais d’inscription universitaire classique (CVEC comprise)
8 École des Ponts BS 170 7500 Montée en puissance de l’offre des Ponts et Chaussées à Paris
9 DYADEM 1000 65 000 Fusion de GEM (Grenoble) + Audencia (Nantes)
10 SKEMA BS 750 67 500 Nice, et non plus Sophia, ni Lille
11 NEOMA BS 650 63 000 Inchangé (fusion Reims + Rouen antérieure maintenue)
12 IMT BS 550 62 500 Montée en puissance de l’IMT à la Cité Descartes
13  Réseau KEDGE – Grand Sud  980 65 000 Fusion de KEDGE Bordeaux / Marseille avec TBS
14  IESEG 400 80 000 Lille (IAE de l’Université catholique de Lille)
15 CEM – Cannes Ecole de Management 350 47 000  Nouvelle école indépendante à Cannes nouvellement rattachée à la Bocconi
16 IAE Andorre 250 30 000 Rattachée à l’université d’Andorre

Chronologie des événements et explications

Si des dates citées dans ce scénario ne sont pas ultérieures à 2026, alors les évènements ont réellement eu lieu.

Face à l’élargissement massif des débouchés et à la diversification des profils recrutés, le nombre de préparationnaires a fortement augmenté, atteignant près de 26 000 élèves sur les deux années du cursus à l’horizon 2100. Dans ce scénario, plus de 9 000 places seront ouvertes rien que dans le top 16, à comparer aux 7 000 places environ ouvertes aujourd’hui dans l’ensemble des écoles SIGEM !

Actualités de NEOMA, TBS, Monaco

2026 : NEOMA détrône Audencia, cette dernière passe alors 8ème au SIGEM.

2029 : TBS se sépare de la BCE : Dans une logique de rapprochement avec des écoles de taille et de positionnement similaires, TBS quitte la banque commune d’épreuves et renoue avec son passé en renforçant le consortium ECRICOME.

2032 : Dans le cadre d’un accord entre la France, la Conférence des Grandes Écoles et la Principauté de Monaco, naît l’Institut Monégasque de Gestion Internationale, qui intègre le concours SIGEM. Monaco ayant toujours dérogé aux règles par rapport aux autres pays frontaliers de l’hexagone, elle fait une fois de plus exception et s’aligne sur le modèle français pour délivrer un diplôme national de Master reconnu par les deux pays. Ultra sélective, elle rejoint donc le concours BCE, au nez et à la barbe de la formation monégasque déjà en place : l’Université internationale de Monaco du groupe Omnes Éducation (INSEEC), créée en 1986 et qui, pour des raisons structurelles, ne pouvait pas rejoindre la CGE ; elle lui prendra d’ailleurs la plupart de ses meilleurs candidats.

Focus sur ESCP, HEC et l’INSEAD

2035 : Par décret ministériel, l’ESCP devient établissement composante de l’Université Panthéon-Sorbonne : Dans le cadre d’un rapprochement encore plus important de la COMUE « Sorbonne Alliance » à laquelle avait pris part l’ESCP en 2021, la plus ancienne école de management au monde se rattache à l’école de management de la Sorbonne, mais conserve son autonomie  (maintien de son nom, du concours post-prépa et des frais de scolarité). Avec déjà 7 doubles diplômes avec Paris I en 2024, cette décision est portée par la volonté de renforcer les pôles d’excellence universitaires pour une meilleure visibilité et lisibilité à l’international, mais ne trouve que peu de grâce aux yeux des alumni (partage de la marque ESCP avec les ex-étudiants de l’ancien IAE), et des écoles (HEC et l’ESSEC) qui cessent naturellement toute collaboration de co-diplomation avec Paris I, désormais nouvel ennemi du paysage.

2037 : HEC Paris rejoint l’Institut Polytechnique de Paris : Toujours dans l’optique d’une stratégie d’intégration des Grandes Écoles au sein d’universités, HEC devient, par arrêté inter-ministériel, une école affiliée à l’IP Paris, aux côtés de l’X, Télécom Paris, l’ENSAE…, tout en gardant sa gouvernance entière. L’objectif est de favoriser l’interdisciplinarité, notamment avec les sciences des données, l’ingénierie et l’IA. Si l’ESSEC s’est rapprochée d’Assas, suite aux évènements de 2035, HEC Paris renforce sa collaboration avec tout le plateau de Saclay.

2040 : Préparation de l’entrée de l’INSEAD France à la BCE : L’INSEAD n’est pas une école « vierge » sur le terrain du Master in Management, qui, né en 2020, était déjà classé 3ᵉ mondial par le Financial Times, lui donnant une légitimité immédiate pour rivaliser avec le top français. Afin de conserver son ADN international à Fontainebleau tout en recrutant un vivier français au SIGEM, l’INSEAD décide de réinvestir ce savoir-faire dans une entité dédiée : INSEAD France, implanté dans Paris intra-muros et recrutant via les concours post-prépa.

Alliances EDHEC – SKEMA et emlyon – Monaco

2042 : L’EDHEC et SKEMA se rétrocèdent leurs campus : Historiquement implantées dans les mêmes régions, elles sont conscientes des limites d’un tel chevauchement : à mesure qu’elles montent en puissance, elles se cannibalisent (partenariats, entreprises…). Les chambres de commerce à l’origine de l’implantation de SKEMA (fusion de l’ESC Lille et le CERAM) ont décidé d’opérer, après négociations avec l’EDHEC (qui n’est pas rattachée à une CCI), une réorganisation géographique visant à renforcer la complémentarité plutôt que la rivalité. Ainsi, l’EDHEC a choisi de se retirer de Nice pour consolider son ancrage en finance, cette fois au sein de Lille, tandis que SKEMA a abandonné son site lillois (et prévoit de quitter celui de Sophia) pour concentrer son développement directement dans l’ancien campus de l’EDHEC en région niçoise. En bref, elles sont désormais en situation de quasi monopole territorial là où elles résident.

2045 : L’emlyon absorbe l’Institut Monégasque de Gestion Internationale, séduite par les résultats en finance et en management du luxe de l’école nouvellement accréditée. Avec une telle maîtrise de terrains n’étant pas son cœur de spécialité, il est rationnel pour l’école lyonnaise de s’en emparer afin de compléter son offre académique. Après avoir rejeté l’idée d’une fusion avec Audencia deux ans plus tôt, qu’elle jugeait à l’époque trop en retrait en matière de potentiel de progression, ainsi qu’un retrait sur une fusion avec GEM dans un contexte de crise du COVID (2020), l’emlyon abandonne finalement son nom pour HAM : Haute Académie de Management. Il est apparu logique de supprimer « Lyon » de son nom puisqu’elle opte désormais pour un modèle à double campus nationaux. L’école lyonnaise fut alors la dernière école du top 10 à posséder le nom de sa ville d’origine dans son nom, en dehors d’HEC qui conserve toujours sa particule « Paris ».

Arrivée de l’IÉSEG ? GEM et Audencia fusionnent

2049 : L’IÉSEG (Lille), considérée comme la meilleure école de commerce post-bac, intègre le concours ECRICOME post-prépa ; voyant ses parts de marché dégringoler. La raison ? Face à la concurrence nationale et les débouchés relativement limités par un parcours mi PGE, mi Bachelor, de plus en plus de candidats se tournent vers la prépa et délaissent les écoles post-bac. En effet, le marché du travail est rude, certains secteurs sont bouchés, et la plupart des écoles post-bac sont vues à tort ou à raison comme des arnaques. Il faut dire qu’il y a eu en 2036 une grande réforme, laquelle a permis l’émergence de nouvelles classes préparatoires ECT, ECP et ECG partout en France, ainsi qu’une nouvelle prépa pour la filière STI2D. Le tout, couplé à une plus forte ouverture aux prépas ingénieurs dans certaines écoles. En bref, l’opportunité pour l’IÉSEG est trop importante.

2052 : GEM et Audencia annoncent leur fusion : Dans un contexte de pression concurrentielle accrue et de stagnation dans différents classements, les deux grandes écoles consulaires de niveau similaire s’unissent pour créer un groupe unifié. Car oui, GEM et Audencia sont alors à ce jour les seules écoles du top 10 (hormis l’ESSEC) à n’avoir jamais encore mutualisé de ressources avec une autre école. Elles deviennent ainsi DYADEM (contraction de « Dyade » et « École de Management »), et les étudiants pourront choisir entre le campus grenoblois ou nantais.

Entrée en scène de l’École des Ponts et de l’INSEAD

2055 : L’École des Ponts Business School, branche de la prestigieuse école d’ingénieurs et spécialisée en MBA depuis 1987, décide d’ouvrir son Master in Management en intégrant donc le concours SIGEM. Après un refus initial de la BCE, elle hésite à créer son propre concours mais se ravise. Elle décide de plutôt rejoindre la banque ECRICOME, mais en proposant sa propre épreuve de maths (aussi dure que les maths parisiennes) et faisant preuve d’un écrémage élevé (haute sélectivité, faible nombre de places).

2056 : L’INSEAD, toujours classé 2ème en France en Master in Management (Financial Times) et voulant détrôner HEC Paris, 1ère au monde, sur ce terrain, peut enfin ouvrir des places en post-prépa afin de lui dérober ses meilleurs candidats. Elle rejoint donc le concours BCE sous validation ministérielle, avec 5 ans de lutte derrière. Elle commencera par ouvrir un faible nombre de places post-prépa, qui augmentera chaque année. D’abord 4ème au SIGEM dès sa première année, elle détrônera l’ESCP de son podium un an plus tard.

En une seule année, l’INSEAD fait reculer d’un rang toutes les écoles situées en dessous d’elle. Ce coup dur n’arrête pourtant pas la progression de l’IMT-BS et de l’École des Ponts, qui gagnent régulièrement des places dans les classements grâce à leurs doubles cursus ingénieur-manager, particulièrement valorisés à l’ère de l’IA. NEOMA, en revanche, perd du terrain.

L’heure des facs : la Sorbonne et Dauphine se réveillent

2058 : La direction de l’ESCP annonce un changement d’identité complet : À la suite de sa défaite au SIGEM face à l’INSEAD, l’établissement relie la marque ESCP à celle de l’IAE Sorbonne, conformément aux objectifs d’unification autour du nom de Paris I – Panthéon Sorbonne. Elle devient officiellement une école interne de l’université, avec une gouvernance bicéphale (CCI / université). Par ailleurs, ses frais de scolarité seront, dans les 50 années à venir, réduits et plafonnés à 60 000€, afin de rester un minimum cohérents avec les standards d’un établissement universitaire républicain.

2061 : Face à la décision prise par l’ESCP, Paris Dauphine décide de rejoindre la BCE, en créant son propre IAE, elle qui se démarque par son statut unique, à mi-chemin entre université et grande école. Entrée en 2014 à la Conférence des grandes écoles et accréditée EQUIS, elle a toujours voulu concurrencer frontalement les écoles de commerce (et c’est pour cela qu’elle n’a jamais proposé de doubles diplômes avec elles). Paris Sciences et Lettres (notamment coalition de l’ENS Paris, des Mines Paris et de Dauphine) est cette même année l’université numéro 1 incontestée en France ; et si l’on couple cela avec les frais de scolarité nuls, l’IAE de Dauphine est plus que crédible en tant qu’alternative à une école traditionnelle.

Nouvelle école à Cannes ; montée de l’IMT BS

2063 : HAM (ex-emlyon) devance l’EDHEC, tandis que SKEMA est en chute libre. Supprimer des choix de campus à l’heure de l’internationalisation ne plait visiblement pas aux préparationnaires. La cerise sur le gâteau : la même année est créée la CEM – Cannes école de Management, qui concurrencera géographiquement SKEMA, implantée depuis à Nice. Finalement, entre l’IÉSEG à Lille ainsi que la CEM (aussi en Provence-Alpes-Côte d’Azur) et l’école monégasque, l’EDHEC et SKEMA regrettent d’avoir fait l’erreur stratégique de restituer leurs campus à l’adversaire, car de nouveaux concurrents en ont profité pour émerger. Leur stratégie de monopole se retournent contre elles, ce qui pèse in fine dans leur crédibilité aux yeux des alumni.

2066 : IMT BS devient une école centrale du groupe IMT : Bénéficiant d’un soutien étatique fort, l’école devient une composante stratégique du réseau d’écoles IMT, rompant définitivement la barrière entre écoles de commerce et d’ingénieurs. Elle s’oriente encore plus qu’aujourd’hui vers les doubles compétences tech-management, renforcées par le contortium Mines-Ponts avec Mines Paris et Télécom Paris. En quittant Évry, elle s’installe, à l’instar des Ponts (l’école d’ingénieurs cette fois), sur le cluster de la cité Descartes, à Marne-la-Vallée. Comme le pense Léon Laulusa, directeur de l’ESCP en 2025, la frontière entre école de commerce et école d’ingénieurs s’étiole petit à petit, et leurs différences sembleront marginales dans les années à venir.

INSEAD double l’ESSEC ; fusion de TBS et KEDGE

2068 : L’INSEAD passe sous le feu des projecteurs devant l’ESSEC, et devient donc l’école challenger de HEC Paris, toujours numéro un depuis plus de 50 ans. Elle renouvelle également, dans l’ombre, son alliance avec la meilleure école de management post-expérience au monde, la Wharton, pour offrir la même expérience d’échange académique que son entité principale basée à Fontainebleau.

2071 : Fusion de TBS et KEDGE : Les deux écoles historiques d’ECRICOME (oui TBS a changé de banque, il faut suivre !) ont, après plusieurs années de négociations, fusionné pour former un établissement à trois campus nationaux (Marseille, Bordeaux et Toulouse). TBS n’étant pas en position de force, le nom de KEDGE est resté. KEDGE a donc fusionnée une deuxième fois. Cependant, tout le monde juge cette alliance trop tardive pour permettre à l’école de remonter dans le top.

2073 : L’IÉSEG fusionne en profondeur avec la faculté de gestion de l’Institut catholique de Lille. Face à cette décision, l’EDHEC arrête toute collaboration avec l’entité, renonce à son statut d’établissement composante et développe plutôt son réseau en collaboration avec l’Université de Lille.

La Bocconi au SIGEM ? Chute de l’ESSEC…

2074 : Cannes École de Management devient un établissement composante de l’université italienne Luigi Bocconi, par accord tripartite entre la CGE, la Bocconi et la CEM. La France et l’Italie valident conjointement cette décision par intérêt économique.

2077 : L’IAE ESCP – Sorbonne passe devant l’ESSEC. L’ancienne notoriété de l’ESCP, additionnée au nom prestigieux de Panthéon-Sorbonne, a suffi pour convaincre les candidats qui hésitaient entre les deux entités. De plus, l’ESSEC est toujours basée principalement à Cergy, qui n’est pas devenu le cluster attendu, ce qui rebute de plus en plus de candidats sur le plan de l’attractivité de la ville, préférant passer 3, voire 4 ans de leur scolarité dans Paris intra-muros, et avec un meilleur rapport qualité-prix pour leur formation (les frais de scolarité de l’ESSEC ont continué d’augmenter, eux).

2081 : Montpellier Business School demande à rejoindre le réseau KEDGE, mais cette dernière ne prend pas ce risque ; non par élitisme, mais par crainte de faire l’erreur de trop s’étendre. Trois campus principaux en France est jugé le maximum d’après les cabinets de conseil auxquels KEDGE a fait appel, sous peine de diluer ses compétences et trop étaler son réseau et ses associations dans une structure floue.

Deux clusters : Paris Saclay et l’IP Paris ; arrivée d’une école à Andorre

2086 : Dans une optique de rapprochement entre l’Université Paris-Saclay et l’Institut Polytechnique de Paris, le ministre de l’Enseignement supérieur tente d’intégrer HEC comme l’IAE de l’Université Paris-Saclay, ce qui impliquerait seulement un changement de nom de la marque « HEC Paris », et rien d’autre. Mais ce projet se heurte à de fortes résistances (de la part des alumni, des grandes entreprises partenaires et d’une Assemblée nationale à majorité conservatrice) et est finalement abandonné.

2091 : L’IAE Andorre, née il y a 5 ans et déjà triplement accréditée, ouvre ses portes aux concours français via ECRICOME et attire immédiatement les candidats voulant travailler en Espagne. Là encore, comme pour la business school de Monaco, c’est une décision exceptionnelle de la Conférence des Grandes Écoles et de la France que de reconnaître un IAE de plus au SIGEM, qui plus est étranger. Mais la création d’une école de commerce résulte avant tout d’un besoin des entreprises locales, qui ont vu un nouveau marché à saisir trop important.

Une explosion de débouchés

2096 : Émergence des doubles voies : Si l’ENSAE, Saint-Cyr et l’ENS Paris-Saclay ont participé à des dispositifs de double admissibilité via la BCE, ce ne sont désormais plus les seules. Trois autres institutions d’élite : l’EHESS, la Paris School of Economics, et le Centre de Formation des journalistes, recrutent désormais un petit vivier de préparationnaires via cette voie également, à condition de justifier d’une admissibilité au top 7 des écoles de commerce (vu comme l’équivalent du top 5 actuel) ainsi, naturellement, que de réussir les oraux.

École Discipline dominante Nombre de places prospectives via la BCE en 2049
ENSAE Paris Économie, statistiques, data 25
École Normale Supérieure de Paris-Saclay Économie, gestion 6
ESM Saint-Cyr Coëtquidan Sciences humaines, logistique, armée 50
EHESS Sciences sociales, économie 20
Paris School of Economics (PSE) Économie avancée, recherche 3
Centre de Formation des Journalistes (CFJ) Journalisme, communication 15

HEC vs INSEAD : le duel pour l’Olympe

2100 : L’INSEAD France détrône HEC Paris au SIGEM : Avec une majorité de préparationnaires ayant la double admissibilité qui choisissent l’INSEAD, c’est un choc total, que ce soit dans le monde de l’enseignement supérieur, en passant par les oreilles des politiciens, jusqu’aux grands fonds d’investissement. Cependant, ce n’est pas surprenant quand on connait la réputation mondiale de celle que l’on surnomme depuis 10 ans « la quatrième parisienne ». Il aura suffi de moins de 50 ans après son intégration à la BCE pour que l’école bellifontaine se forge une notoriété chez le grand public français.

En tant qu’école numéro une, l’INSEAD a désormais la légitimité de quitter ECRICOME pour rejoindre le concours BCE et lancer ses propres épreuves post-prépa. Au sortir des oraux, HEC Paris félicite l’INSEAD sur les réseaux pour cette montée en puissance ; mais annonce la même année une restructuration stratégique et cinq nouveaux doubles diplômes. Certains diront que cette défaite est peut-être la chose la plus bénéfique qui soit arrivée à l’enseignement supérieur français, car elle poussera alors l’ancien leader à se réinventer.

HEC deviendra par la suite le collège d’économie et de management de l’Institut Polytechnique de Paris.

Au delà de 2100 ?

Après 2100, c’est l’horizon de la rupture de modèle. C’est un monde où les catégories actuelles (business schools, école d’ingénieurs, IEP, ENS) auront probablement disparu, au profit de clusters mastodontes, où la technologie aura redéfini les modes d’apprentissage, et où les défis planétaires auront reconfiguré les missions de l’enseignement supérieur. Le SIGEM n’existera probablement même plus. La « prépa », pour ce qu’il en reste, ne serait plus plus une filière séparée dans les lycées, mais deux années de tronc commun exigeantes au sein des grands écosystèmes universitaires, permettant l’accès à des Grandes écoles, des collèges de Management ou des Magistères spécialisés.

Analyse du scénario

Dans cette réalité (et parce que j’ai faire des choix pour rendre le scénario divertissant), l’ESSEC est passée de la 2ème à la 4ème place. Un scénario improbable en réalité, car elle aurait le temps de voir venir sa perte d’aura ; et aurait repensé sa gouvernance afin de conjurer son destin pour rester mieux placée dans le cœur des candidats. Sa perte « d’aura » oui, car on a tendance à oublier que le SIGEM ne reflète pas la qualité académique mais simplement le choix des préférences des préparationnaires. Au rythme des fusions et des restructurations, ce scénario semble extrême pour elle, mais pas non plus dénué de sens.

Car une école qui ne projette rien sur l’avenir dans un environnement très compétitif peut être rapidement surclassée, qu’elle soit prestigieuse ou non. Il en va de même pour NEOMA et Rennes Business School, restées ici trop passives. Ce sont les écoles qui saisiront les opportunités économiques, politiques et sociales qui réussiront le mieux à attirer les meilleurs candidats.

Disclaimer tardif

L’augmentation massive du nombre de places en classes préparatoires, telle qu’indiquée dans ce scénario, ne suit en réalité pas la tendance observée et constitue donc, malheureusement, l’élément le plus improbable de ce scénario. Dans la réalité, les écoles du top 10 offrent de plus en plus de places par ans, donc les petites écoles recrutent moins. L’arrivée de tous ces nouveaux acteurs et ces changements structurels est donc dans notre monde impensable si la tendance continue sur une échelle temporelle aussi longue.

De même, il est à l’heure actuelle peu envisageable que des écoles post bac (IÉSEG) ou internationales (INSEAD) rejoignent les concours ; idem pour la fusion entre l’IAE Panthéon Sorbonne et l’ESCP… car cette dernière projette de devenir une marque ne se limitant pas à l’apprentissage du management, en ouvrant notamment 2 écoles : d’ingénierie et de géopolitique.

Oui, entre 2026 et 2100, les fusions stratégiques, l’universitarisation croissante du modèle, l’ouverture nationale et internationale ainsi que la pression concurrentielle sur les frais et les débouchés vont vraisemblablement profondément restructurer le paysage des écoles de commerce françaises. Mais rassurez-vous, pas à ce point, et pas dans un classement tel que le SIGEM, réputé pour rester relativement stable. Cela reste une fiction qui ne se réalisera pas de sitôt, voire jamais ! Nous sommes là pour rêver !

Ouverture

On notera que dans ce scénario, la logique consulaire recule au profit d’intégrations à des universités de recherche (Paris I, PSL, IP Paris). Le modèle universitaire devient une alternative de prestige, alignée avec les meilleures formations publiques du monde. L’émergence de trois IAE d’élite bouleversera alors l’accès à l’excellence pour les étudiants sans moyens, redonnant sens à la méritocratie républicaine via des frais de scolarité réduits, tandis que ceux des autres écoles continueront à croître déraisonnablement.

Improbable ou non, l’intégration d’écoles comme l’Institut Monégasque de Gestion Internationale, la CEM (Bocconi) ou l’IAE Andorre montre aussi l’européanisation croissante du modèle. L’explosion des voies d’accès croisées fait du SIGEM plus qu’un classement des business schools : c’est désormais un carrefour d’accès à l’élite académique française, sinon de l’Europe.

Conclusion : Quel effet sur moi, étudiant ?

Si l’on admet que les étudiants privilégient la voie des classes préparatoires EC, et délaissent de plus en plus les IAE hors SIGEM, les écoles post-bac, ainsi que les autres formations universitaires en management, le modèle prépa saturera peu à peu le marché du travail, et le niveau des écoles devra suivre pour faire face à une demande qui dépasse leur capacité d’absorption et leur ouverture de places supplémentaires.

Ainsi, d’ici 2100, l’élargissement du nombre de places disponibles reflètera une démocratisation maîtrisée de l’excellence académique. Dans ce paysage restructuré où les écoles deviennent de plus en plus grosses, le top 13 SIGEM représentera un ensemble extrêmement solide, équivalent en réputation, en sélectivité, en débouchés et en grille de salaires au top 9 des écoles de commerce actuelles !

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