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Une auteur, une auteure ou une autrice ?

La féminisation des noms de métiers dans la langue française est surement l’un des sujets qui divisent le plus. Pour preuve, en 2019, l’Académie française avait adopté à une large majorité un rapport qui juge « épineux » le choix de la forme du mot « auteur ». Mais alors, pour toi, est-ce que l’on t’appelle auteure, auteur ou autrice ?

Cette interrogation ferait un magnifique débat lors d’un diner de famille. Que dire pour nommer une femme qui écrit ? Quelles sont les règles de féminisation de la langue française ? Sur internet, on peut voir tout et son contraire. Business Cool est la pour t’éclairer et mettre fin à ce débat…

 

Origine du débat sur la féminisation de « auteur »

À l’origine, la féminisation du mot « auteur » en « auteure » aurait été créée dans les années 1970 afin de résoudre le problème de l’absence de féminin à auteur. Quelques années plus tard, soit dans les années 2000, le mot « auteure » se serait démocratisé. Cette mise en avant du débat sur la féminisation des noms de métier et dans ce cas précis de la profession d’auteur, on la doit notamment à Anne Sainclair. En effet, cette dernière a publié un papier dans Le Monde en 2001, intitulé : « Pourquoi la France doit créer le féminin d’auteur ? ».

Un débat est alors lancé dans la presse et est alimenté par la publication d’un rapport de la Commission générale de terminologie et de néologie, publié en 2002, qui recommande l’utilisation du féminin pour désigner une femme qui écrit.

Par la suite, le mot « auteure » est adopté par le Conseil supérieur de la langue française en 2006, puis par l’Académie française six ans plus tard.

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Que dit la règle ?

Selon la règle, pour former le féminin de métiers finissant en « teur », il faut se poser la question suivante : le nom vient-il d’un verbe ? Si oui, alors le féminin se termine par « teuse ». Dans le cas contraire, le féminin se termine par « trice ».

Voici quelques exemples pour t’aider à assimiler cette règle.

Exemples de féminins en « teuse » : un acheteur > une acheteuse, un chanteur > une chanteuse.

Exemples de féminins en « trice » : un directeur > une directrice, un sénateur > une sénatrice.

 

Que fait-on du mot auteure ?

Si l’on ne dit pas auteuse, alors que dit-on ? En réalité, trois choix s’offrent à nous et c’est pour cela que le débat persiste encore de nos jours.

  • autrice : c’est certainement le terme qui est le moins employé et pourtant il est surement le plus logique. Pour preuve, on dit bien une réalisatrice, une actrice, etc.
  • Auteure : plus couramment utilisé, mais surprenant, car d’ordinaire les noms en « teur » se féminises-en « teuse » ou « trice ».
  • Auteur : tout de même, accepté par l’Académie française, à l’instar de mots comme poète ou médecin qui n’ont pas de féminisation.

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Le point de vue de l’Académie française

D’après l’Académie française, dans l’histoire de la langue française, plusieurs formes ont coexisté pour désigner le mot « auteur » au féminin. Toutefois, auteure est certainement la forme la plus répandue. Si ce terme est en réalité créé de toute pièce et tire son origine au Canada, selon les dictionnaires « auteure » correspond tout de même à une femme qui écrit. Néanmoins, le terme autrice est grammaticalement plus satisfaisant. Il en est d’ailleurs ainsi pour de nombreux métiers (actrice, réalisatrice, etc.)

De plus, le terme autrice était utilisé jusqu’au début du XVIIe siècle. Le mot a, par la suite, été remplacé lorsque la notion d’auteur au féminin a vu le jour. En réalité quitte à choisir entre auteure ou auteur autant conserver la forme masculine comme c’est le cas pour « peintre ».

 

Variantes du féminin du mot « auteur »

À titre d’information, voici quelques exemples de variantes du mot « auteur », très peu utilisée.

  • Auteuresse : Si ce terme n’est que très rarement employé. Il avait été proposé par Restif de la Bretonne (écrivain français du 18e siècle).
  • Femme auteur
  • Autoresse et authoresse qui sont tous deux des anglicismes

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Le temps nous le dira

En réalité, dans son rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions de 2019, l’Académie française a choisi de laisser la possibilité de les décliner au féminin. Pour l’académie, c’est simple, cela révèle d’une évolution naturelle de la langue. Ainsi, elle se refuse à imposer une règle de féminisation. C’est l’usage qui fait la règle. Elle laisse donc aux Français le choix de ce qu’il préfère dire. Cela signifie qu’à terme la forme la plus utilisée sera celle la plus communément utilisée. Aujourd’hui, auteur, auteure ou autrice, les trois formes sont encore correctes.

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