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Coronavirus : les grandes répercussions sur l’économie française

Le coronavirus a conduit de nombreux pays dans le monde à confiner leurs populations pour limiter la propagation du virus et assurer la santé des plus fragiles, avec les conséquences économiques que cela suppose. La France n’est évidemment pas épargné par ce phénomène. Mise en perspective à la lumière des autres crises que l’Hexagone a traversé le siècle dernier.

L’économie française a fortement reculé suite à l’arrêt des activités non essentielles en cette période. LE PIB a en effet baissé de 29% en avril dernier par rapport à son niveau de l’année précédente et le PIB connaît son niveau le plus bas depuis au moins 1949, selon l’Insee. Zoom sur les secteurs les plus touchés en cette période de crise.

 

L’industrie automobile

L’industrie automobile a renoué en 2020 avec un niveau d’activité équivalent à celui des années 1970, avec 1,6 million de voitures neuves achetées. L’année 1975 avait ainsi été marquée par une période de crise inédite suite au premier choc pétrolier qui avait fait flamber les prix des carburants. Ce n’est que trois ans plus tard que l’économie automobile atteint les 2 millions de ventes.

Renault, Peugeot, Citroën s’en sortent quant à eux plutôt bien, contrairement aux autres constructeurs fragilisés par la crise. Renault en l’occurrence sort la R5 première version en 1972 et devient en quelques années seulement la voiture la plus vendue en France. En 1977, le pays décide de limiter les importations à 3% du marché intérieur pour limiter la concurrence des marques japonaises sur le territoire.

 

L’industrie culturelle

En premier lieu, le septième art connaît une période très délicate suite aux deux confinements et à la fermeture prolongée des salles de cinéma, qui n’ont accueilli cette année que 64,9 millions de spectateurs. Une chute de 62% comparée aux années précédentes, où la barre des 200 millions est généralement atteinte. Un niveau d’affluence qui rappelle les années 1920 et la fin de la Première Guerre mondiale. Cette époque a été marqué par le cinéma muet où Charlie Chaplin avait à peine tourné ses deux célèbres films « Charlot soldat » et « Le Kid » et Buster Keaton lançait son premier long-métrage muet. La Seconde Guerre mondiale n’avait pas connu un niveau aussi bas, puisque les Français s’étaient quand même rendus au cinéma bien plus que durant la pandémie du coronavirus. L’année 2020 a été marquée par une chute vertigineuse des fréquentations, chose qui a fortement dissuadé les producteurs hollywoodiens à lancer leurs plus grands projets de production. Ils se sont plutôt tournés vers les services de streaming et VOD dans le but de sauver une partie de leur industrie. 

Par ailleurs, cette année a été dramatique pour le musée du Louvre, qui n’a pas dépassé les 2,42 millions de visiteurs. Il faut faire un retour aux années quatre-vingt, où le tourisme urbain n’était pas encore développé et où les clients internationaux n’atteignaient pas encore 70%, pour retrouver un niveau aussi bas. En 1988, le musée avait une infrastructure très limitée et n’était pas encore ouvert dans sa totalité. 2014 marque l’année de rénovation de 33 000 mètres carrés d’espaces de muséographie. Cela a permis en 2010 à 10 millions de visiteurs de se rendre au Louvre. Il s’agit d’un seuil record, jamais atteint dans aucun autre musée à travers le monde.

 

Le marché du carburant et le secteur pétrolier

Les ventes de carburants cette année ont chuté de plus de 15% selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Un niveau jamais atteint depuis plus de trente ans. En effet, la chute a été très importante lors du premier confinement, surtout lors du mois d’avril où elle atteint son plus haut niveau (63%). C’est aux mois de juillet et de septembre que la tendance s’inverse. Les Français n’avaient jamais aussi peu acheté d’essence et de gazole depuis maintenant 32 ans.

Une chute aussi forte n’est forcément pas durable sur le long terme. Les ventes de carburants reprennent dès que le confinement est levé. Mais le marché est tout de même en déclin. En effet, « il recule en moyenne de 1 % par an depuis une dizaine d’années » précise Olivier Gantois, le président de l’Ufip. La raison est simple : les moteurs sont de plus en plus efficaces et consomment de moins en moins. 

Néanmoins, la tendance à la baisse de la consommation des Français en carburant n’est pas entièrement écartée en vue du télétravail qui commence à prendre de l’importance dans la vie des français. Emmanuel Bredin, directeur du réseau de distribution français de Total ne manque pas de rappeler : « le télétravail pourrait réduire durablement la part des trajets domicile-travail dans les zones de forte concentration de l’emploi tertiaire ».

 

Le transport ferroviaire et aérien

Le train rapide a énormément souffert des effets de la crise sanitaire et du confinement. La baisse des déplacements ferroviaires atteint un niveau de l’ordre de 65 à 70 millions de passagers. Soit une perte de la moitié du volume atteint en 2019. Ce niveau n’a été atteint qu’au milieu des années 1990. L’année 1997 a en effet enregistré un nombre très bas de client ne dépassant pas les 62 millions. Un an plus tard, il enregistre une hausse et dépasse les 71 millions de passagers. Le réseau à grande vitesse commençait dès lors à prendre de l’ampleur.

Le transport aérien quant à lui, a également reculé de 70% et l’aéroport Roissy-CDG retrouve un niveau d’activité d’il y a 30 ans. Soit à peu près 53 millions de passagers perdus en un an. Lors des années quatre-vingt-dix, l’aéroport comptait à peine trois terminaux. La chute vertigineuse du trafic aérien à cette époque est due à la guerre du Golfe qui plonge le secteur dans le rouge pendant plusieurs années. La libéralisation du ciel aux États-Unis a eu pour conséquence des guerres tarifaires et une fragilisation du secteur. Par ailleurs, l‘un des plus grands avionneurs, Airbus, va terminer l’année avec 500 livraisons et 300 commandes seulement, soit une baisse de 40% comparé à ses performances commerciales en 2019. C’est donc dix ans de croissance qui sont perdus.

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