Il y a quelques semaines, Rennes SB a nommé une responsable du continuum prépa/Grande École. Au lendemain de la 4e édition du Summer Camp durant lequel la business school a accueilli une cinquantaine de préparationnaires autour des sujets de transition et de RSE, nous avons échangé avec Laurence Fort-Rioche, enseignante en marketing et coordinatrice de ce rendez-vous destiné à créer des ponts entre les enseignements dispensés en CPGE et ceux que les étudiants découvrent en école de management.
Fin juin, durant quatre jours, des élèves de fin de première année de prépa ont eu un avant-goût de leur future vie étudiante en participant au Summer Camp Responsabilité Sociétale des Entreprises de Rennes SB. Au programme : des rencontres avec des chefs d’entreprise, une visite de l’Eclozr, un espace dédié à l’innovation, des échanges avec les professeurs et étudiants de l’école…
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Un Summer camp pour se projeter en école de management
« À l’issue de cette expérience, les participants ont défendu devant un jury le projet RSE sur lequel ils ont travaillé en groupe durant ce Summer Camp. Les meilleurs ont été distingués. Ils ont eu avant-goût de ce qui se passera pour eux en école et nous avons vu des étoiles dans leurs yeux ! », a observé Ascension Berthelot, ancienne professeure d’espagnol en CPGE accompagnant cette initiative soutenue par l’APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales). Ce rendez-vous aide concrètement à anticiper le passage entre la prépa et l’école, parfois difficile à vivre pour les nouveaux intégrés qui peuvent se trouver nostalgiques des cours de géopolitique ou de culture générale. Le fameux « blues de la prépa »…
« Oui, en école, les cours sont différents de ceux de prépa, confirme Morgane, étudiante en fin de première année qui a supervisé l’accueil des admissibles en juin dernier. Ils sont moins théoriques, et certains étudiants peuvent estimer que c’est ‘obvious‘, mais ce n’est tout simplement pas la même chose : ce n’est plus de la matière à penser qu’on nous propose, mais l’étude de cas pratiques. Et plus on avance dans le cursus, plus on se spécialise sur des sujets qui nous plaisent et qui ont un rapport direct avec notre future activité professionnelle ! » La session de « reverse mentoring » consacrée à la thématique de l’IA à laquelle l’étudiante a participé aux côtés de cadres de chez Danone fait partie des rendez-vous qu’elle attendait avec impatience cette année. Morgane a aussi particulièrement apprécié le contact avec les recherches partagées par les professeurs investis au sein du CUT, le Centre for Unframed Thinking que les admissibles 2024 ont pu découvrir lors de leur passage sur le campus de Rennes SB pour les oraux.
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La recherche, source de richesse de la pensée en école
L’école a en effet organisé des sessions de rencontre avec les enseignants-chercheurs du CUT pour permettre aux admissibles une plongée dans les différentes thématiques des travaux conduits au sein de ce centre de recherche avancées. Au programme en parallèle de leurs entretiens d’admission pour les candidats le souhaitant : des débats autour des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle, de l’intelligence émotionnelle, de l’énergie ou encore de l’environnement. « On sait que la prépa est très prenante intellectuellement, et, pour éviter les déceptions à l’entrée en école et continuer à nourrir la curiosité des étudiants, on a voulu montrer aux admissibles la richesse des sujets abordés à Rennes SB, notamment via l’activité des enseignants chercheurs », explique Morgane. Derrière cette démarche de partage figure aussi la volonté de dédramatiser le choix final d’école, un sujet très sensible pour tous les préparationnaires qui ont d’ailleurs récemment pris connaissance de leurs résultats d’affectation pour la rentrée prochaine. « On donne tout pendant deux ans, on a évidemment envie de décrocher la meilleure école, mais ça ne signifie pas qu’on sera malheureux si on n’intègre pas le Top 5 ! », estime Morgane.
Pour Laurence Fort-Rioche, la quête de l’épanouissement personnel est devenu un « vrai sujet » pour les étudiants. Pendant les oraux, l’enseignante est de plus en plus souvent interpelée par les candidats qui se questionnent sur la « bonne place » pour eux, qui partagent leur volonté de ne pas s’enfermer, de garder le maximum de portes ouvertes… « La quête de l’épanouissement personnel et du bien-être est beaucoup plus présente chez les étudiants actuels qu’il y a quelques années. Il est d’autant plus important pour la communauté éducative de Rennes SB en particulier de s’assurer que tout se passe bien pour les étudiants dans la transition prépa/école », insiste Laurence Fort-Rioche.
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Des étudiants toujours plus en quête d’épanouissement
Autre exemple de passerelle CPGE/Grande École pilotée par Laurence Fort-Rioche : le projet Finance durable que la business school a lancé avec la CPGE rennaise de Saint-Vincent de la Providence. Il a pris de l’ampleur en mobilisant plusieurs classes de la région de Rennes, mais également l’une des top prépas parisiennes : Henri IV s’y associe en effet cette année. Le principe ? Les étudiants des classes participantes se plongent plusieurs semaines durant dans l’analyse d’un essay sur la Finance et la RSE composé en français et en anglais par des spécialistes du sujet et doivent présenter, à l’issue de leurs travaux, un projet de finance durable.
Rennes SB organise par ailleurs un cycle de conférences sur le thème de culture générale de l’année des prépas EC avec pour ambition de proposer un regard disruptif. L’an dernier, elle avait proposé une lecture musicale du thème de la Violence. Pour parler de l’Image, thème retenu pour 2025, la business school devrait convoquer l’art, mais aussi faire des passerelles avec certaines notions de marketing, notamment… Les futurs admis retrouveront d’ailleurs Laurence Fort-Rioche aux manettes du premier cours de cette discipline qu’ils suivront à Rennes SB.
« J’ai fait évoluer mon cours pour nourrir l’esprit critique développé en classe préparatoire. Les étudiants se questionnent beaucoup concernant les impacts de la surconsommation et cherchent à distinguer le ‘bon’ du ‘mauvais’ marketing, analyse l’enseignante. L’intitulé de mon cours change à partir de la rentrée 2024 pour traduire ces aspirations. Il devient ‘Critical thinking for responsible marketing and desirable futures’. Il est évidemment toujours question d’étudier les principes du marketing, mais en y intégrant la notion de durable et responsable. On gratte le verni, on analyse en profondeur les valeurs véhiculées par le marketing qui peut évidemment servir des causes durables. Les étudiants travaillent ensuite sur un projet d’innovation de produit et d’offre responsable. » Ceux qui auront participé au Summer Camp de la business school retrouveront les réflexes de travail en commun, sur une thématique chère à Rennes SB.
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