Ce lundi, l’EM Strasbourg Business School tenait auprès des journalistes de l’enseignement supérieur sa conférence annuelle à Paris, au sein de la Maison de l’Alsace. L’occasion pour Babak Mehmanpazir, Directeur Général de l’école, de faire le point sur le virage stratégique opéré par la « 1ère Business School universitaire » l’an passé.
Assumer sa différence
Historiquement rattachée à l’université de Strasbourg, qui assure un tiers de son budget de fonctionnement, l’EM Strasbourg a souhaité affirmer davantage sa particularité en affirmant son ADN universitaire « C’est un véritable confort pour déployer notre stratégie. Cela permet d’envisager l’avenir sereinement dans les périodes de tumultes, ni de devoir céder aux sirènes de la course à la taille » précise Babak Mehmanpazir.
Pour former des managers responsables dotés d’un « European mindset », l’EM Strasbourg compte s’appuyer sur cinq axes stratégiques :
- Renforcer son positionnement transfrontalier
- Accélérer sur l’innovation et l’entrepreneuriat
- Consolider son excellence sur la recherche « utile à notre écosystème »
- Promouvoir un leadership responsable
- Accentuer la diversité sociale
Résister dans un contexte de concurrence accrue
Dans un écosystème français où l’heure est à la massification des écoles du top 10, ainsi que des groupes d’éducation privés lucratifs, l’EM Strasbourg a des armes qu’elle compte bien valoriser.
En particulier, pour les classes préparatoires, où le top 10 décide régulièrement d’augmenter son nombre de places, les écoles du top 15 dont font partie l’EM Strasbourg ne parviennent plus à pourvoir toutes leurs places, le choix de l’ouverture au post-bac apparait comme nécessaire. « Nous continuerons de recruter en prépa, car on peut attirer des étudiants à la recherche d’un modèle d’école alternatif. Mais ce ne sera plus substantiel » abonde son Directeur Général.
L’école a l’avantage de se trouver dans un territoire très riche en termes d’activité, où sont pourtant présentes peu de business schools. De ce fait, l’EM Strasbourg ne compte pas se lancer dans un projet d’implantation parisienne, là où une grande majorité des écoles se sont installées et où le marché est désormais surchargé. En revanche, l’école s’est installée à Mulhouse, où la greffe a bien pris sur le niveau master.
L’EM table également sur l’entrepreneuriat pour se distinguer. « Nous sommes aujourd’hui le seul incubateur d’Alsace » rappelle Babak Mahmanpazir. Dans cette optique, l’école se lance en partenariat avec France active Alsace afin de soutenir des porteurs de projet, notamment pour des entreprises à impact.
L’EM a par ailleurs davantage recruté à l’international (+15% en bachelor et PGE en un an), et a recruté 10% d’étudiants en plus dans ses Masters universitaires, qui s’apparentent à des Masters of Science.
Un PGE en cinq ans déjà bien implanté
L’école a dépassé ses objectifs de recrutement sur son Programme Grande École accessible dès le post-bac. Après une première année « en indépendant » à 73 admis, l’EM Strasbourg rejoint Sésame afin d’accélérer la visibilité du programme, et espère intégrer 100 nouveaux étudiants de première année en 2025. Cela représente de fait la plus grosse cohorte du recrutement PGE de l’école, tandis que l’EM a attiré cette année quelque 68 étudiants de prépa en 2024, 15 en AST1 (bac+2) et une soixantaine en AST2 (bac+3).
Les frais de scolarité sont désormais modulables selon le niveau de revenus (critères d’échelon boursiers) : « cela concerne 22% de nos primants entrants » se réjouit Charlotte Massa, directrice du programme. Le niveau académique est lui aussi valorisé par des réductions de frais de scolarité : 30% de réduction sur la première année pour les mentions TB au bac et pour les trois premiers au concours d’entrée. Ces remises sont cumulables et peuvent aller jusqu’à 5000€ au total.
L’ADN de ce parcours se veut à l’image de l’école : ce dernier mêle ainsi cours de management, d’humanités (dits « d’ouverture »), projets à impact et phases de professionnalisation au travers d’un concept structurant : l’EMpowerment ».
Un nouvel oral « EMpowerment » pour 2025
L’objet passion, qui consiste à commencer son oral en se présentant grâce à un objet symbolique, évolue dans sa forme. En lieu et place, les étudiants devront d’abord pitcher un succès dont ils sont fiers et, dans un second temps, pendant une dizaine de minutes, ces derniers seront amenés à se projeter dans un des parcours de l’EM Strasbourg.
Alternance et full english pour le bachelor
Depuis septembre, le bachelor propose de suivre la trois année du cursus en alternance. Cela concerne aujourd’hui 15% de la promotion, soit une trentaine d’apprenants. Trois nouvelles spécialisations 100% en anglais sont désormais proposés : International Marketing, International Business et Human Resources & International and Responsible Management.
Dès 2025, un parcours full english ouvrira dès la première année du bachelor, afin d’attirer internationaux comme francophone qui veulent parfaire leur anglais : « C’est évidemment un parcours avec une forte empreinte international en termes de débouchés » rappelle le directeur du programme.