La nouvelle du départ de Sébastien Chantelot de la Direction Générale de l’ESC Pau et de son arrivée à La Rochelle BS a été révélée hier par une agence de presse spécialisée. Pour expliquer ce choix en avant-première, il a choisi de s’adresser à notre média.
Pourquoi êtes-vous parti de l’ESC Pau BS ?
Sébastien Chantelot : Je suis parti car j’estimais que la mission qui m’avait été confiée en 2015 à la Direction de l’école était remplie. Les accréditations renouvelées pour une durée conséquente permettant le déploiement de la stratégie ; un positionnement de l’école mettant en avant ses spécificités uniques sur la professionnalisation des étudiants, son territoire ou encore sa pédagogie différenciée ; une confiance des candidats et des entreprises accentuée, entre autres… Les équipes m’ont accompagné dans ce travail de première reconquête et ont complètement atteint les objectifs que nous nous étions fixés.
Un directeur ne résume pas l’école. C’est une fin de cycle pour moi, après 4 ans passé dans l’école. J’ai émis le souhait d’ouvrir une nouvelle page de ma vie professionnelle et regarder vers un nouveau challenge. Tout en gardant une grande affection pour cette École, et les équipes avec qui nous avons fait un travail remarquable.
Est-ce démission ou un départ forcé ?
J’estime avoir rempli ma mission. Ma gouvernance, la CCI Pau Béarn, m’a également indiqué que le contrat avait été rempli avec succès (cf. interview NewsTank du 29/6 du Président de la CCI Pau Béarn).
Sur l’ensemble des Directeurs de l’ESC Pau Business School au XXIème siècle, je suis deuxième en terme de durée d’exercice, le premier à partir pour un autre challenge dans une autre Grande École, et … le premier à partir volontairement. Mon départ s’est fait en toute intelligence avec ma gouvernance. J’ai pu bénéficier de l’attention et de l’écoute notamment de ma Directrice Générale de la CCI, Valérie Duboué, avec qui nous avons pu travailler efficacement pendant 3 ans et qui est pour beaucoup dans la réussite de notre École.
Vous rejoignez La Rochelle BS avec Bruno Neil à sa tête, pourquoi donc ?
Depuis que j’ai pris mes fonctions de Direction, j’ai eu souvent l’occasion de croiser Bruno Neil : Nos Écoles étaient notamment ensemble dans une grappe d’Écoles communes à l’inscription au concours de la BCE. C’est quelqu’un avec qui j’ai toujours eu plaisir à échanger autour de nos métiers et dont j’ai pu profiter de la bienveillance lors de ma prise de poste en bénéficiant de précieux conseils de sa part. La vision qu’il porte sur l’évolution des business schools en général et la dynamique qu’il a instaurée depuis son arrivée à la tête de du Groupe Sup de Co La Rochelle s’inscrivent pleinement dans mes propres convictions et ma motivation à le rejoindre. Son projet pour le Groupe Sup de Co La Rochelle m’a séduit, et participer au développement de La Rochelle BS sous son leadership est une très belle opportunité.
Vous avez mis en place une stratégie depuis un an, la CCI n’y avait-elle pas adhéré ?
Nous déroulons comme prévu la stratégie annoncée lors des renouvellements du Grade de Master en mai 2017, puis en décembre 2018 lors de du renouvellement de l’accréditation EPAS. Cette stratégie a été le fruit d’un travail collaboratif avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pau. Dès son élection, Didier Laporte, le Président de la CCI, a impulsé une nouvelle manière de travailler ensemble, entre entités. Cette stratégie, la CCI y a bien sur adhéré car nous l’avons construite ensemble, en bonne intelligence, main dans la main. Il faut tordre le cou au cliché d’opposition entre la gouvernance consulaire et sa Grande École : Didier Laporte a su installer une dynamique vertueuse que l’école attendait.
L’ESC Pau BS s’est vu notifier 20 suppressions de postes, craignez-vous pour la pérennité de l’École ?
Les suppressions de postes étaient malheureusement difficilement évitables et représentent une problématique pour l’ensemble des organismes consulaires, tant la pression sur les fonds de roulement et les ressources fiscales se s’est accentuée ces dernières années pour les Chambres de Commerce et d’Industrie. Le développement de la stratégie de l’école s’est donc télescopé avec ces décisions gouvernementales. Nous avons juste accéléré la mise en œuvre de la stratégie concernant la réorganisation de l’école.
L’organisation de l’école était l’héritage d’un autre temps, avec beaucoup d’intermédiation, de silos organisationnels, de process administratifs lourds, une « suradministration ».
Par conséquent, et d’une part, la réorganisation de l’École lui a permis de passer en mode « start-up » avec beaucoup plus de mutualisation, de synergies entre les services, et elle a repensé ses process pour les rendre plus fluides.
D’autre part, un travail soutenu a été effectué par les équipes pour accentuer nos modalités pédagogiques (l’experiential et le coach learning) ont permis à notre Programme Grande École de gagner en intensité, de proposer à chaque semestre le choix entre se spécialiser, s’internationaliser, développer son entreprise, ou se professionnaliser. Toutes les équipes ont été mises à contribution (international, relations entreprises, Faculté, Programmes) et elles sont à féliciter : le Programme Grande École de l’ESC Pau Business School est de très grande qualité et propose aux étudiants de personnaliser leur parcours en fonction de la finalité de leurs projets.
Concernant la Faculté, de nouveaux recrutements de professeurs pourraient intervenir pour nourri les axes de spécialisations que nous développons : Sport, Agroalimentaire d’excellence, et Energie.
L’école est complètement en ligne avec les promesses engagées et les attendus formulés lors du renouvellement du Grade Master en mai 2017. Nos professeurs permanents couvrent plus de 50% du Programme Grande École et nous avons d’ores et déjà obtenus nos objectifs de recherche annuels alors que nous ne sommes qu’à mi-année ! L’école entre dans un nouveau cycle de sa dynamique vertueuse : je ne suis absolument pas inquiet pour sa pérennité. C’est une Grande École dont le modèle alternatif plaît aux étudiants et qui se retrouvent dans ses valeurs humanistes, de proximité, et d’innovation. Enfin, comment être inquiet lorsqu’on connaît la qualité des collaboratrices et des collaborateurs de l’école ? Ils font un travail exceptionnel de chaque instant au service de nos étudiants pour que ceux-ci vivent une expérience éducative et professionnelle de très grande valeur.
L’ESC Pau BS est associée au projet « Tomorrower » que vous avez impulsé. Le continuerez-vous à La Rochelle BS ?
Le projet Tomorrower est avant tout le fruit d’un travail d’équipe, de toutes les équipes de l’école. Il lui ressemble, l’incarne dans toutes les dimensions de sa singularité. Ce positionnement n’a de sens que dans sa déclinaison ici, à Pau, car il symbolise les actions que nous menons au quotidien en engageant nos étudiants à co-construire avec nous l’avenir qu’ils souhaitent. La Rochelle BS a pu montrer depuis des années que son positionnement avait du sens, et qu’il participait pleinement à sa remarquable performance. Cela sera plutôt à moi de me fondre dans le positionnement de l’École, les institutions sont bien au dessus de nous ! Elles ont une histoire, un sens, un avenir. Je serai là pour garantir la continuité de ce positionnement vertueux avec les équipes, et que les spécificités et le tempérament que je suis susceptible d’apporter embrassent au mieux le travail effectué jusqu’à présent.
Quels souvenirs allez-vous garder de l’ESC Pau ?
J’ai adoré travailler avec certains collaborateurs, mais je garderai surtout des souvenirs de moments partagés avec les étudiants. Ils sont authentiques, vrais et honnêtes : je les adore. J’ai toujours eu envie de me défoncer pour eux et ce que je laisse en termes de proposition de valeur, c’est pour qu’ils puissent optimiser leurs carrières en passant trois années de PGE extraordinaires. Bref, ce sont des Tomorrowers.