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Des étudiants d’HEC interrompent les Climate Days et dénoncent le greenwashing

Des étudiants du Programme Grande École de HEC Paris ont interrompu, hier, une table ronde qui se tenait dans le cadre des Climate Days organisés par l’école. Des représentants des entreprises présentes se sont ainsi vus ironiquement nominés au « festival du greenwashing » par ces mêmes étudiants, qui ont par la suite diffusé la vidéo sur YouTube.

 

Hier se tenait sur le campus jovacien de HEC Paris les Climate Days, un événement organisé chaque année par la meilleure école de management française et qui a vocation, d’après son site internet, à aborder les enjeux du changement climatique et de la décarbonation afin de démontrer comment les les nouvelles manières de penser peuvent permettre l’émergence de solutions plus viables pour la planète et la société.

Cet événement est entre autres soutenu par des entreprises qui financent ou opèrent dans le secteur des énergies fossiles, à l’instar de TotalEnergies, Shell ou encore la Société Générale. Une réalité qu’ont souhaité dénoncer une partie des étudiants de l’école, qui sont entrés de force dans l’amphithéâtre Blondeau (le principal amphithéâtre du campus) afin d’interrompre une table ronde où des représentants de ces entreprises s’exprimaient sur la question de la transition énergétique. Dans une discours d’environ sept minutes, ils ont ensuite mis ironiquement en lumière les agissements de ces entreprises en les nominant au « Festival du greenwashing », avant de « distinguer » TotalEnergies. Les intervenants sont, eux, restés assis sur leur siège, l’une d’elle applaudissement ironiquement pendant la majorité de l’intervention des étudiants.

Lire aussi : Quand les étudiants appellent à déserter

 

« Les entreprises climaticides ne sont plus les bienvenues à HEC Paris »

Cette phrase est le titre d’un texte publiée sous la vidéo YouTube de l’incident, qui dépasse déjà les 10 000 vues sur la plateforme. Nous publions ci-dessous la suite du texte :

« Nous sommes étudiant.es d’HEC Paris et nous affirmons que certaines entreprises n’ont plus leur place sur le campus. Ce mardi 23 mai se tenaient sur le campus d’HEC les Climate Days, auxquels TotalEnergies et Shell ont été invités à participer. Nous, étudiants d’HEC, avons manifesté avec joie et conviction notre désaccord face à leur présence en organisant le premier festival du greenwashing de Jouy-en-Josas. Après avoir interrompu la discussion avec une joyeuse cérémonie, nous avons donné en quelques minutes les raisons qui nous ont poussés à intervenir, ainsi que nos demandes.

L’heure n’est plus aux appels naïfs, aux vœux pieux, ni à un quelconque espace médiatique offert aux entreprises climaticides. Cela pourrait être le cas si les acteurs que nous avions en face étaient crédibles, sincères dans leur volonté de sortir notre monde de sa dépendance aux énergies fossiles. Mais d’illusions, nous n’en avons plus. Face à notre avenir, et pour ne prendre qu’un exemple parmi tant autres, il y a TotalEnergies. Cette entreprise a d’abord nié l’existence du réchauffement climatique dont elle est alertée dès 1971 , puis elle a semé le doute par la remise en cause les données scientifiques, avant d’essayer de nous faire croire aujourd’hui qu’elle ambitionne de devenir leader dans les énergies renouvelables tout en y imposant le gaz comme un « indispensable complément ».

Pour rappel, chez TotalEnergies, les énergies renouvelables représentent l’équivalent d’un baril produit contre 447 barils d’hydrocarbures . Si 25% des investissements sont dirigés vers les renouvelables, 75% vont encore aux fossiles, ce qui s’inscrit en franche contradiction avec les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie. Ainsi, tout nouveau projet fossile comme celui d’EACOP en Ouganda nous condamne à l’emballement climatique. Face à ce constat, celui de l’hypocrisie et du danger, l’action s’impose. Il est temps qu’HEC fasse la lumière sur les financements que l’école reçoit par des entreprises, ou des pays, qui tirent leurs revenus des énergies fossiles. Comment garantir une recherche de qualité pour sortir des fossiles lorsque l’on est financé par ceux qui ont tout à perdre dans cette transition ?

Il est temps qu’HEC mette fin à tout partenariat avec des entreprises climaticides. Notre formation ne doit pas être laissée entre les mains d’acteurs qui dévastent notre présent et embrasent notre avenir. A tous les politiques passés par HEC, qu’ils et elles soient ministres ou député.es, il est temps de réapprendre à oser. Nous pensons particulièrement à Agnès Pannier-Runacher, Pierre Cazeneuve, Stanislas Guérini ou encore Marc Ferracci. Les plus grands scientifiques de notre pays l’ont affirmé : tout nouveau projet fossile compromettrait irrémédiablement nos chances de rester sous les 1,5°C.

Alors, demandez enfin l’arrêt du projet EACOP. Question d’audace et d’honnêteté intellectuelle. Enfin, à TotalEnergies, Shell et les autres entreprises climaticides, il est temps de prendre acte que nous serons là dès que vous interviendrez à HEC, et ailleurs. A chaque fois que vous essaierez de prétendre apporter la solution au problème que vous avez causé, les étudiants se mobiliseront, partout et sur tous les campus. Agissez ou partez. Combien de fois allons-nous devoir le dire ? »

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