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Interview de Youssef Errami, nouveau DG de l’ESC Pau

Après le départ de Sébastien Chantelot pour La Rochelle, Youssef Errami, Dean du Groupe ESC Pau a été nommé le 12 septembre 2018 Directeur Général de l’école.

 

Pouvez-vous nous détailler votre parcours ? Vous semblez avoir déjà eu plusieurs expériences au sein du Groupe ESC Pau, avant votre nomination en tant que Directeur Général.

Je suis marocain d’origine, je suis arrivé en France en tant qu’étudiant. J’y ai fait mon doctorat en Sciences de Gestion, que j’ai obtenu en 2007. À la suite de cela, j’ai travaillé à l’Université de Pau puis dans un Institut qui dépend du Ministère marocain de la santé et enfin dans une université marocaine, avant d’intégrer l’ESC Pau fin 2013.

 

Comment avez-vous choisi de devenir professeur à l’ESC Pau ?

J’ai toujours eu la fibre de l’enseignement, depuis très jeune, je savais que je voulais faire un métier au sein de l’enseignement supérieur. D’autre part, j’ai toujours eu un intérêt pour la recherche, qui s’est encore plus développé depuis que j’ai intégré le groupe.

Ayant fait mes études à Pau, j’avais déjà une certaine connaissance de l’école. Lorsque j’étais au Maroc, je me suis demandé ce que j’allais faire par la suite. J’ai décidé de revenir en France, en candidatant à l’ESC Pau.

J’ai eu une première expérience de professeur assistant en Sciences de Gestion avant de donner des cours d’Innovation Management. Depuis septembre 2015, j’ai pris la responsabilité du département Management de l’ESC Pau. En juillet 2016, j’ai endossé la charge de Doyen du corps professoral et de la recherche.

 

Comment s’est déroulée la procédure de nomination ?

Sébastien Chantelot est parti courant du mois de juillet. Nous avons énormément travaillé ensemble, étant numéro deux au sein de la structure, j’ai naturellement assuré un intérim, en lien avec Valérie Duboué, Directrice Générale de la CCI Pau Béarn. Puis la CCI m’a proposé le poste, que j’ai accepté avec honneur et plaisir.

 

Pensez-vous rester longtemps en place après la valse des départs et le semblant de stabilité à la tête de l’école qu’avait incarnée Sébastien Chantelot pendant son mandat de quatre ans ?

Dans ma carrière je suis passé par plusieurs établissements, et j’ai vécu différentes expériences. Celle-ci elle est excellente, la question de la durabilité est un très bon challenge et il faut le relever.

 

Vous arrivez dans un contexte assez difficile avec des suppressions de poste décidées par la CCI, et une potentielle fusion avec le CNCP. Comment appréhendez-vous ce nouveau poste ?

C’est peut-être un avantage pour moi que d’arriver en connaissant la situation, puisque j’étais et je suis en plein dedans.

Depuis quelques années, au-delà de la CCI, nous travaillons sur une nouvelle stratégie « Tomorrowers », qui est une stratégie pédagogique différente, différenciante et distinguante des autres. C’est un process que nous avons mené en co-construction avec de nombreux collègues mais aussi nos entreprises et écoles partenaires, afin de valoriser les aptitudes de nos diplômés. Cette stratégie a donné une matière première vraiment intéressante. Dans cette dynamique, nous avons réussi en 2017 à obtenir le renouvellement de l’EPAS pour cinq ans (PGE) et une accréditation pour trois ans notre Bachelor. Par ailleurs, ce sont deux MSc (Finance et Sport Sustainable Management) et un MS (Transformation de l’Action Publique) qui ont reçu une accréditation de la CGE.

De même, le résultat des concours est positif, nous avons réussi à remplir notre Programme Grande Ecole via le concours post-prépa.

Il y a aussi une vraie dynamique collective au sein de l’école, que ce soit au niveau académique, enseignement ou recherche. Étant en charge de la recherche, j’ai eu le plaisir d’annoncer à tous mes collaborateurs que les objectifs de recherche 2018 ont déjà été atteints. Maintenant on s’oriente vers un ratio qui dépassera les 0,7 articles par professeurs-chercheurs. Cette performance académique représente une grande force pour notre école.

Aujourd’hui, les CCI se retrouvent dans des situations avec des coupes budgétaires assez conséquentes et des inquiétudes concernant l’avenir. Notre CCI a décidé de prendre les devants, pour ne pas se retrouver dans une situation compliquée et a annoncé un plan de suppression de poste courant mars. Malheureusement, ça nous impacte, cela a perturbé la dynamique collective à cette période. Mais depuis la rentrée nous sommes véritablement alignés, nous savons ce qu’il faut faire, nous avons un excellent projet à construire et à faire progresser. Il ne s’agit nullement d’un revirement, mais d’une montée en puissance de ce qui a été implémenté durant les deux dernières années.

 

Vous parlez de stratégie à poursuivre, pour le moment, quels sont les chantiers prioritaires ?

Il y a deux ans, on s’est engagé sur la pédagogie Tomorrowers, en mettant en place des parcours modèles. On est monté en puissance l’année dernière et l’objectif de cette année est de systématiser cette pédagogie, pour qu’elle soit présente dans tous les domaines de l’école. C’est un travail sur l’expérience étudiante au global, il faut que cela rejaillisse sur l’académique, l’international et donc chez nos partenaires, dans l’entreprise avec le format spécifique d’apprentissage que nous avons développé, mais aussi l’expérience de vie que les étudiants auront ici, à l’ESC Pau.

On travaille sur l’entreprenariat et l’intrapreneuriat : faire de nos étudiants des entrepreneurs où qu’ils soient. On développe actuellement un incubateur à l’international avec des partenaires en Australie, en Inde et aux USA.

L’objectif est d’allier une stratégie pensée pour les étudiants, avec les forces du territoire dans lequel nous nous trouvons. Prochainement, nous allons créer une chaire et un incubateur pour travailler sur les énergies propres et durables. C’est un projet que l’on développe avec nos partenaires historiques, comme Total.

 

Comment faîtes-vous pour réunir les intérêts des étudiants et ceux des entreprises ?

Nous avons réformé notre programme apprentissage. Son format est, à mon sens, aujourd’hui le plus abouti. Le calendrier a totalement été revu afin qu’ils partent plus tôt en entreprise mais aussi qu’ils puissent avoir de nombreux cours avec les parcours classiques et les professeurs internationaux.

La grande majorité de nos apprentis travaillent dans le grand sud-ouest (Occitanie et Nouvelle aquitaine), mais nous en avons aussi énormément sur la région parisienne et dans d’autres grandes villes comme Marseille, Strasbourg, Lyon, Brest … Où qu’ils soient, les étudiants bénéficient d’un réel accompagnement, avec trois visites au sein de l’entreprise.

 

Pour vous, que doit apporter l’école aux étudiants ?

L’école de commerce, c’est une expérience de vie extraordinaire, que l’on n’oublie jamais. L’étudiant doit pouvoir s’approprier son école, c’est aussi un des objectifs de notre pédagogie. L’école doit donner des outils et clefs de compréhension pour que les étudiants puissent mener la carrière qu’ils souhaitent. Bien sûr, les connaissances, les compétences et le savoir-faire sont importants mais l’école permet aussi d’apporter un savoir-vivre, un savoir-être : savoir se positionner dans les réseaux et utiliser leurs forces.

 

Comment vous voyez l’ESC Pau dans cinq ans ?

Je pense que le pire derrière nous, il y a eu, certes, des suppressions de poste mais aujourd’hui, on part sur de solides bases. L’école est de plus en plus performante et attractive. Le but n’est pas de se positionner en termes de classement mais en termes d’utilité pour le territoire. Les étudiants sont suivis là où ils veulent aller, aussi bien dans les grands groupes à l’international mais aussi au sein de PME.

Je crois en l’avenir de cette école, sinon je ne serais pas à ce poste actuellement. On a lancé, avec Sébastien Chantelot une belle dynamique et le but est de poursuivre en ce sens.

 

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