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Le statut d’EESC, vers l’autonomie totale des business schools françaises ?

Depuis sa première adoption par HEC en janvier 2016, l’EESC ou établissement d’enseignement secondaire consulaire, connait un fort succès auprès des écoles de commerce. Ce nouveau statut synonyme d’autonomie, d’agilité et de diversification est de plus en plus emprunté par les écoles de commerce. Pourtant, il reste assez méconnu du public et des étudiants.

 

Qu’est-ce que le statut d’EESC ?

Tout d’abord, il ne s’adresse pas seulement aux écoles de commerce, l’EESC concerne tous les établissements consulaires c’est-à-dire des écoles dépendantes des Chambres de commerce et d’industrie. Cependant, les écoles l’ayant en majorité adopté sont des écoles de commerce.

L’EESC est donc un statut qui confère aux écoles une personnalité morale et transforme leur organisation en une structure autonome sur le plan juridique. L’école s’apparente alors à une société anonyme à but non lucratif.
Ce changement est censé apporter aux établissements une plus grande marge de manœuvre dans leur prise de décision, une souplesse de fonctionnement et une plus grande autonomie financière.

C’est ce qui a séduit les écoles qui l’ont adopté. Si HEC fut le premier de cordée, ont suivi TBS (Toulouse Business School), GEM (Grenoble École de management), l’ESDL (École supérieure de design des Landes), BSB (Burgundy School of Business, ex-ESC Dijon), et plus récemment l’école d’ingénieurs Estia (École supérieure des technologies industrielles avancées). Cette année, l’ESCP Europe, NEOMA BS et Audencia BS ont également rejoint le club des EESC.

Depuis, une vingtaine d’écoles ont déjà annoncé leur volonté de passer sous ce statut.

Un statut attrayant qui confère une grand autonomie aux école

En effet, ce statut accorde essentiellement l’élargissement des sources de financement avec la possibilité d’envisager des montages financiers, via des fonds propres, ou en empruntant, et plus tard en ouvrant le capital à des acteurs extérieurs (sans pouvoir pour autant verser de dividendes aux actionnaires !) autres que les CCI. La CCI de tutelle de l’école doit néanmoins conserver au moins 51% du capital.

Cela permet aux écoles de se maintenir dans un contexte de concurrence effrénée et de baisse des subventions publiques et d’ouvrir de nouvelles perspectives de développement. Qu’il s’agisse d’autres écoles de commerce françaises ou d’universités étrangères, les business schools ne manquent en effet pas de rivales.

Le second avantage repose sur l’introduction d’une plus large responsabilité et d’une autonomie renforcée dans le mode de gouvernance et de gestion des établissements. Prenons un exemple concret : pour recruter un chercheur international, HEC, sans ce statut, devait faire valider cette embauche par le président de la CCI, ainsi que la rémunération du chercheur si elle sortait de la grille de salaires établie par la CCI. Une considérable perte de temps, d’autonomie et potentiellement de têtes chercheuses ! Aujourd’hui grâce à ce statut, une école peut recruter qui elle souhaite et beaucoup plus rapidement;

Et il en va de même pour la création d’une chaire. La simplicité et la souplesse de gestion qu’apporte le statut rendent les relations contractuelles plus directes et les projets facilement réalisables, le tout dans un circuit court. De quoi se renouveler sans cesse, offrir plus de possibilités aux étudiants, renforcer son attractivité et se maintenir voir montrer dans le très renommé classement du FT.

Les limites du statut d’EESC

Si l’EESC apparait comme un réel progrès, sa mise en place nécessite à la fois un long travail d’adaptation mais également de clarification quant à l’indépendance financière des écoles.

En effet, passer sous statut d’EESC représente un gros chantier : la gouvernance, la comptabilité, ou encore l’administration des établissements doivent être repensées.
En devenant des entités totalement privées et autonomes juridiquement, les écoles sont obligées de  revoir entièrement leurs services sans avoir de vrai exemple à suivre. Un processus à tâtons qui prendra du temps.

Un autre élément reste à clarifier : l’ouverture du capital à des acteurs extérieurs. S’il représente une manne financière importante pour les écoles et un potentiel laboratoire de recherches pour les entreprises actionnaires, elle n’en est pas moins risquée. Pour faire entrer des investisseurs extérieurs dans leur capital, les écoles devront mener un travail de valorisation de leurs actifs pour déterminer le prix d’une action et éviter toute spéculation. La question de l’évolution possible de ce statut est également prépondérante : serait-il possible qu’un jour, de tels établissements adoptent une visée lucrative et commence à verser des dividendes à leurs actionnaires ?

Bien qu’il faille donc garder quelques réserves, l’EESC représente indéniablement une grande avancée dans l’autonomie des écoles de commerce, tant dans leur mode de financement que de gouvernance. Ce statut ne peut qu’améliorer leur attractivité face à de nombreux concurrents. Cependant, ne soyons pas pressés, le travail d’adaptation sera long et les effets vertueux seront visibles petit à petit.

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